...Frédéric Ohlen, à Nouméa
Car le vivre
Est voyage
Frédéric Ohlen, in poème « Empreintes... »,
Les Mains d'Isis, Gallimard, 2016, p. 153)
Le 27 décembre 2019, nous avions le grand plaisir de rencontrer l'écrivain et poète Frédéric Ohlen, dans l'accueillante librairie « Calédolivres », au bord de la Place des Cocotiers, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie).
Il nous avait été donné de lire (merci Ella & Mickaël !), quelques jours auparavant, son roman Quintet paru en 2014 dans la collection « Continents noirs » que dirige Jean-Noël Schifano chez Gallimard.
C'est grâce à notre commune amie Cathy Garcia (revue Nouveaux délits) — à laquelle d'ailleurs est dédié le poème "Eskhatos" du recueil Les Mains d'Isis — que nous avons pu prendre contact avec Frédéric, avant même notre arrivée sur l'île.
Nous ne fûmes pas déçus : ce Calédonien généreux est un véritable conteur et nous avons passé plusieurs heures en sa compagnie, à l'écouter raconter avec passion, son pays, sa vie d'enseignant (il venait de clôturer sa carrière à peine quelques jours auparavant), ses voyages dans le monde entier, son éditeur, sa propre expérience d'éditeur en Nouvelle-Calédonie, ses livres (romans, poèmes et anthologies)... Un régal !
Quelques pépites glanées dans Les Mains d'Isis (Gallimard, « Continents noirs », 2016) :
« Assez du sec
assez du roide qui se brise
N'aspirer
qu'à une souplesse de feuille » (p. 49)
« Comme si la vie n'était
Que cette suite ensoleillée
Pleine de mille
Futiles plaisirs vrais » (p. 131)
« Le goût exact de l'absence
Entre sable et silence » (p. 201)
« Qu'est-ce donc qu'un pays ?
Même corps soudain
même voix
Non le passé
qui s'embracèle
pauvre diadème
mais
le corps là
et les mains qui se tiennent » (p. 54)
Et, pour conclure :
« Pour écrire
Ne couche
Rien
Desserre
Les doigts » (p. 158)
La revue Lichen : https://lichen-poesie.blogspot.com/