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  • Claude Ber

     

    Le ciel contre les cils. Comme au tréfil des doigts
    de la reconnaissance d'un visage. Le rideau d'un
    lyrisme italien tombe en bouillonné de scène.
    Sur le zigzag des routes. Sur un couchant d'opéra.
    Dans la pagaille du réel. Dans une chambre d'hôtel
    où des marins montent et les femmes tapinent près
    de la gare. A faire ses courses aux rayons de la vie,
    rien ne se perd, rien ne se crée. Apostrophe inévitable
    entre l'histoire et son récit. Une secousse sismique.
    Un trou d'air à ras du sol. Et il dégringole des quasars
    dans un vase de porcelaine. Du précieux dans les
    tuyauteries de l'évier. Au lieu de la paupière c'est
    l'arcade qui cligne. Et sur la nacre d'un coquillage
    l'expéditif de la pensée. Son rationnement. Simplement
    donc l'ombre des cils sur le cerne d'un visage fatigué.
    Un demi cercle orange derrière le dôme de la cathédrale.
    Du brouillé rosâtre autour. La rue beige sous les lampadaires.
    Du véridique énorme et calibré de cake débité à la coupe
    automatique. Capitonné au corps. Collé à la cornée. Je
    débloque l'issue de secours d'un coup de pied. Et je sors
    par mon dos.

     

    La mort n'est jamais comme, 2003

     

     

  • Lionel Mazari

     

    Nos yeux sont les larmes du ciel

    Nos larmes sont les yeux du diable

    Y’a du laisser-aller

    chez les laissés-pour-compte ;

    on n’va pas s’entraider ;

    on n’est pas dans un conte.

    Nos yeux sont les larmes du ciel

    Nos larmes sont les yeux du diable

    Pourtant je ne vois que des pages :

    du noir sur blanc,

    quelques images,

    et pas un seul grand.

    Nos yeux sont les larmes du ciel

    Nos larmes sont les yeux du diable

    A perte de vue :

    des enfants perdus.

    Pas-encore-des-hommes,

    c’est ce que nous sommes.

    Nos yeux sont les larmes du ciel

    Nos larmes sont les yeux du diable

    ...

    © l'impossible séjour

     

     

  • Tania Font

    Tania-Font-Visual-Atelier-8-art-5.jpg

     

    Apprendre à tisser des toiles, à capter la rosée. Manger l’herbe neuve. Faire de sa vie un art d’aimer. Ma solitude est hors d’usage.

     

    Je suis humus, humaine.

     

    Quelle est ma graine ? Ma fleur, mon arbre, mon fruit ?

    Qu’est ce qui en moi n’est pas fumier mais graine ?

     

    Comment cultiver mes jachères, me respecter ? 

     

    Je crois savoir, saisir parfois, mais le savoir ne vaut rien pour lui seul. Terre stérile.

     

    in Celle qui manque

     

     

  • Narki Nal - Carnaval

    Bientôt une surprise??
    Oyez, oyez gens les plus fols, Carnaval est de retour !
    Carnaval aux origines lointaines
    Païen !
    Carnaval, la chair exulte avant que l’Église ne te l’enlève
    Peut-être que ton carn nous parle de la corne, de ce mois de février où elle tombe
    Carnaval archaïque lié au cycle des saisons, à l’éternel retour
    Carnaval, carrus navalis, char de la mer, bateau monté sur roues, des processions de Dionysos Fais raisonner tes chants satyriques contre les tyrans, c’est ton heure,
    Direct successeur du vieux roi des saturnales, le maître des bacchanales
    Carnaval de l’abus et des transes, délirante fête des renversements
    Où l’homme est femme et femme est l’homme
    Dérision des institutions les plus hautes
    Qui vient avec les masques de ces êtres surnaturels que sont nos démons et esprits des éléments de la nature
    Carnaval burlesque, grossier, de débauche, Carnaval, bouffon lascif des orgies
    Carnaval de la déraison, des bêtises, de la FOLIE
    Carnaval, la RUE est à toi, prends-la donc sans que l’on ne te la donne !
    Mais à la fin du Carnaval ce qui fut bouleversé pendant- l’ordre- est reconstitué.
    Carnaval est brûlé, ou noyé ou décapité…
    Rappelons nous que nous sommes libres de faire bouger les traditions.
    Peut-être Carnaval ne lira pas son testament
    Peut-être n’y aura-t-il pas ses funérailles
    Peut-être ne voudrons-nous pas reconstituer l’ordre, rendre ce qui est à nous !
    Peut-être que Carnaval verra l’été
    Qui sait ?
     
     
     

  • Jung

     

    Tous mes écrits sont pour ainsi dire des tâches qui me furent imposées de l’intérieur. Ils naquirent sous la pression d’un destin. Ce que j’ai écrit m’a fondu dessus, du dedans de moi-même. J’ai prêté la parole à l’esprit qui m’agitait.

     

     in Ma vie