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  • Atelier Collage & écriture du 1er février 2023 - Cahors

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    J.

     

    Arracher - démon - royauté - exil - questionnement

     

     

    *

    Le monde n'est que beauté !
    Je vais lui arracher ses cheveux à ce démon ! 
    Mon questionnement n'aura plus lieu ;
    une fois son exil programmé, je retrouverai le luxe de la royauté

    K.

     

     

     

    *

    La princesse est arrachée à sa rêverie mélancolique. Elle est lasse. Les démons sont revenus ferrailler dans sa tête. Issue d’une longue, longue très longue lignée, elle porte tout le poids ancestral des erreurs accumulées, croule sous la charge héréditaire et immuable pense-t-elle. Cristallise tous les mécontentements. Le peuple en a assez des frasques de la royauté. La cité, si radieuse en apparence, bruisse de questionnements. La révolution couve. Cette fois-ci elle le sait, elle va devoir prendre le chemin de l’exil…et aucun ange ne pourra l’empêcher.

    L.

     

     

    *

    Sont-ce mes démons qui me retiennent, éloignent de moi le flamboiement du Sud tant espéré? Questionnement sur l’exil dont je rêve .Cette royauté m’est-elle promise ? Mes anges m’y poussent, des diables pernicieux me retiennent. À quel Saint ou sein me vouer ? Je m'arrache les cheveux , ne trouve pas la réponse…

    O.

     

     

    *

    Vous m’avez arraché à mes palais, déchu de ma royauté, amputé de ma cruauté, jeté en exil. Vos doigts avides de peigner les anges m’ont obligé à soumettre mes légions au questionnement le plus pervers pour nous autres démons : en jetant au sol les perles graissées de vos rapines, nous avons été forcé de les compter encore et encore et en avons perdu la raison. Débrouillez-vous maintenant avec vos angelots fainéants, vous n’avez plus qu’à faire le mal par vous-mêmes.

    C.

     

     

     

    *

    C’est aujourd’hui avec toutes ces années, un moment de questionnement. La sérénité peut-elle arracher le démon ? L’exil de ma vie peut-être, dans un nouveau monde rempli d’or, de soleil et d’amour. Je souhaite la paix pour tous, dans ma royauté, ouverte et aimable. 

    J.

     

     

     

     

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    O.

     

    Regard - chasseur - pulpe - jeune - jumelle 

     

     

     

    Hey, jeune, il semblerait par ton regard que tu aies besoin d'une paire de jumelles !!!
    Enfin, la pitance est là, apportée par le chasseur ...
    Moi, je ne veux pas de ce gibier, je veux le poisson avec la pulpe de la poire 

    K.

     

     

    *

    Visages lisses des jumelles, respirant la chirurgie esthétique, pulpe de chairs, lèvres rouges, regard lumineux, pas de rides, pas de fleurs du temps, tout est fait pour empêcher la mort. 
    Elles font peur avec ce parapluie d’éternité. Là-bas dans la savane pas d’éternité non plus. Voyez ces jeunes corps si doux, si blancs, la Femme et l’homme. Et bien nous les donnerons en pâture aux maitres chasseurs chinois et africains, afin de nourrir les enfants de poulets et de riz. 

    J.

     

     

    *

    Mordre à pleine bouche la pulpe de la vie tant qu’on est jeune et beau, avant l’éclipse finale. On peut voir midi à sa porte en ouvrant un livre, mais surtout mordre, mordre, mordre…les lèvres des jumelles…sous le parapluie, deux fruits mûrs et juteux. Mordre le cul de la voisine d’en face qui se balade à poil devant sa fenêtre, sans douter de son regard. Le chasseur ne se trouve pas toujours là où on pense…

    L.

     

     

    *

    Le chasseur n’est pas celui que l’on croit, ce n’est pas l’enfant aux poulets qui cherche à survivre dans un monde qui le repousse. L’enfant qui voudrait qu’on lui parle de musique, de peinture… Non, le chasseur, c’est le prédateur de jeune pulpe qui revêt son masque de sensiblerie, mais qu’il prenne garde aux jumelles félines ! De leurs yeux langoureux coulent des venins qui pourraient bien faire du chasseur une proie. « Parlez-moi d’art » implore le garçon aux poulets. « D’accord, répondent les jumelles, mais d’abord on s’occupe du renard. En attendant, éclipse-toi avec cette jeune fille et trouve-lui des vêtements. »

    C.

     

     

    *

    Tout est dans le regard et non dans la chose regardée. Peu importe les détails du chasseur, du vendeur ou du voleur de poules ; peu importe le fard des sœurs jumelles empruntées à Lempicka, la pulpe de leurs lèvres, ou encore la jeune femme dénudée qui s'impose devant un homme tout aussi nu. Tout est éclipse. Les images se superposent et s'oublient. Ne restent en mémoire que couleurs et lumières.

    O.

     

     

     

     

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    K.

     

     

    Flotter - Mouvement - cycle - labyrinthe - blancheur 

     

     

     

    Le mouvement du pendule nous entraine dans un cycle tellement répétitif. La vie s’écoule sans cesse dans un monde d’une blancheur éblouissante. C’est ainsi que la vue n’est qu’un brouillard égocentrique et pervers. L’homme observe dans un labyrinthe, sans orientation, permettant de flouter ce qui n’est pas permis. 

    J.

     

     

    *

    Dans la blancheur du néant surgit un labyrinthe. Circonvolutions cérébrales en mouvement. Quelle orientation, quel sens empruntés ? La boussole des pensées s’agite dans un cycle perpétuel. Cinétique. Continuer de flotter dans l’éternité éphémère.

    L.

     

     

    *

    Dans la blancheur du jour laisser flotter ma boussole intérieure. Accepter le cycle de la vie. Peu importe les voyeurs, les indiscrets, les présences inopportunes  ... Il y a  une issue au labyrinthe des jours ,se laisser porter par le mouvement de la vague, fil d'ariane mystérieux vers la lumière et atteindre la sérénité.

    O.

     

     

    *

    Laverie automatique. Crépuscule. Henri a choisi le programme blancheur droite, gauche, haut, bas, devant, derrière et la grande machine tourne depuis quelques heures maintenant. Henri a pris sa petite caméra, il filme le tambour qui tourne, tourne et sa tête aussi commence à tourner, tourner. Pris dans le mouvement, il a l’impression de flotter, d’être entré dans la machine. Le linge n’est plus qu’un petit paquet emmaillotté à l’entrée de ce qui semble être un labyrinthe de mots et de nuages. « À ma gauche ou à la tienne ? », lui demande une voix. « Qui parle ? » demande-t-il à son tour. Il y a des…. De plus en plus de…. Mais oui de dauphins qui tournent autour de Henri ! Il voudrait les filmer mais ne retrouve pas sa caméra. S’élève un son de sirène de plus en plus assourdissant, la blancheur est éblouissante et le tambour du labyrinthe résonne, résonne… « Henri, Henri, tu perds la boussole », chantent les dauphins… « Monsieur, monsieur, vous nous entendez ? ». C’est un autre usager qui a trouvé Henri évanoui, les narines pleines de lessive, l’ambulance est venu le chercher, la lumière est éblouissante. « Monsieur, monsieur, vous nous entendez ? ». Henri n’est jamais sorti de la machine à laver.

    C.

     

     

    *

    Les jambes coupées, point de mouvement, point de labyrinthe, le cycle s'en ira ...
    L'encre est levée.
    La blancheur est sa tonalité préférée.
    Laissons-nous porter, laissons-nous flotter.

    K.

     

     

     

     

     

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    L.

     

     

    Couleur-espoir-éternité-escapade -fracture 

     

     

     

     

    Ce paysage de nuages de montagne fait pénétrer la couleur.
    La couleur, est-ce vraiment l'espoir ?
    L'espoir d'une escapade ou l'escapade d'une éternité ?
    Pourquoi cette fracture ?

    K.

     

     

    *

    Le gris du ciel, le gris de l’eau, n’arrêtent pas la vie, rien n’arrête la couleur et l’espoir. L’enfant observe cette éternité et son escapade permettra aux fleurs de refleurir. La fracture n’aura pas lieu.

    J.

     

     

    *

    Une escapade vers le lac avec Moussa pour compagnon ; je lui ai montré le rocher que nous aimions, enfants. À mieux le regarder, il n'est que fractures. Le vent s’est levé, le ciel s'est fermé anéantissant les espoirs de la journée mais par magie des fleurs ont éclos dans les cieux, des fleurs de toutes les couleurs comme un feu d'éternité.

    O.

     

     

    *

    Petite escapade du côté de l’éternité de l’enfance. Fracture du monde en noir et blanc, la couleur tente une floraison sur les cairns de l’espoir. L’enfant — le plus sérieux des êtres — réfléchit à la suite.

     

     

     

     

    *

    Pourquoi l’espoir arrive-t ’il toujours à sortir du néant et de la désolation ?! La terre se dessèche, devient un tas de cailloux. Infertile, elle ne produit plus que des ouragans arides. Mais devant cette éternité annoncée, l’esprit part en escapade du côté de l’enfance. Et avec une force insoupçonnée provoque la fracture de la croûte terrestre, déchire le ciel menaçant et fait apparaître des couleurs éclatantes. 

    L.

     

     

     

     

     

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    C.

     

     

    Dérive - Phallus - châtiment - destruction - orpheline

     

     

     

     

    Attraper ce phallus nous permettrait de ne plus partir à la dérive ...
    Il faut sauver ces orphelines !!!
    Vite, vite éloignons-nous, nous n'avons pas mérité ce châtiment
    Vite, vite, éloignons-nous de ce monde de destruction.

    K.

     

     

     

    *

    L’arbre droit comme un phallus pénètre la terre, créant une ouverture béante sur le monde. Voici dérive et destruction. Le châtiment pervers des humains emporte la maison dans les eaux tourbillonnantes. L’homme seul n’y peut plus rien : la terre est orpheline. 

    J.

     

     

    *

    Comme dans un tableau de Jérôme Bosch, le monde est à la dérive. Les humains noyés dans la débauche, s’adonnent à la triviale destruction. Moïse est impuissant. Ils doivent trouver leur chemin seuls. Certains se perdent, accrochés au mât de leur phallus. Les châtiments corporels qu’ils s’affligent afflige l’espèce animale. Le cousin primate désespère et est en colère, il partage 99 % de son patrimoine génétique avec cette engeance !  qui abandonne l’enfance sur le rivage. L’éclaircie n’est pas près d’arriver et le soleil s’en fout. La petite maison dans la prairie restera orpheline.

    L.

     

     

    *

    Chassées de la ferme familiale, et désormais orphelines, rescapées sur un îlot en mer sous l'œil naufragé de Caïn, essayer de comprendre le châtiment. Les adultes ont été chassés du jardin d’Éden pour avoir tenté toutes les dérives. Je me souviens, ils avaient un phallus géant pour totem au centre du jardin et nous devions chaque soir, danser la ronde autour, à la mode de chez eux, jusqu'au jour où, après un ouragan causé par leurs outrages, nous avons assisté à la destruction de notre maison. Pourquoi étaient-ils fâchés ? Peut-être les poissons nous donneront-ils la réponse ?

    O.

     

     

    *

    Après le grand naufrage, les trois petites sœurs rescapées se retrouvèrent orphelines et on les confia à des bonnes sœurs. Châtiment, destruction, phallus, furent les mots qu’elles entendirent quand on les laissa à la porte du couvent. Châtiment, destruction, phallus, cela devient comme une petite comptine qu’elles se chuchotaient chaque soir pour se réconforter. Quelques mois plus tard, elles furent envoyées avec des familles de colons vers un nouveau monde où tout était à construire mais un nouveau naufrage près des côtes ne laissa que très peu de survivants à la dérive, dont les trois sœurs encore. Certaines, cette fois, que leur comptine les protégeait de tout : châtiment, destruction, phallus ! Aussi les populations indigènes crurent que c’était leurs noms. Les trois filles grandirent. Châtiment se maria avec un fermier venu tenter sa chance sur ces terres des antipodes et ils vécurent heureux sans enfant mais avec beaucoup d’animaux. Destruction disparut lors d’une sortie en mer, on la pensait cette fois vraiment noyée mais des rumeurs la disaient échouée sur une île peuplée seulement de singes et des marins racontaient l’avoir vue, entièrement nue et armée de pierres, chassant avec une bande de singes tout intrus débarquant sur l’île. Phallus ne voulut pas se marier et créa une communauté de femmes dont elle devint la Mère supérieure. La communauté trouva du pétrole en forant pour de l’eau, les terres qu’elle occupait. Phallus se dit que son nom lui avait porté chance et elle fonda la Phallus Petroleum Compagnie. Tout alla pour le mieux jusqu’à ce que sa sœur Destruction, débarquant sur des radeaux construits de lianes et d’ossements avec une armée de singes féroces, ne vienne semer son nom sur les puits de pétrole. Phallus se rebiffa et fit appel à l’armée mais c’est Châtiment qui vint mettre fin au carnage grâce à une comptine qu’elle vint chuchoter à l’oreille de ses sœurs : châtiment, destruction, phallus, châtiment, destruction, phallus.  Phallus abandonna le pétrole, fit reboucher les trous, la communauté devint la plus première et plus grande ferme écologique du pays, dirigée par des femmes aidées par des singes."

    C.