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  • Jean Bédard

    Chaque matin, se lever et nourrir les chèvres, travailler aux champs et au jardin. Participer. Insérer les grains entre les lèvres tièdes de la terre. Refermer avec la paume. Sentir les lèvres de la terre jouir un instant de la semence.

    in Marguerite Porète

     

  • Alain Le Beuze

     

    Au fond du jardin, derrière les hautes herbes qui

    raccommodent l’illusoire, la cabane de planches

    repeinte de lumière grince dans son ombre apeurée.

    Son toit de tôle presque aveugle sous les flatteries

    du lierre où carillonnent les scènes d’oiseaux résiste

    encore. Les abeilles affairées y tressent une parole de miel.

    La porte ne ferme plus sur les féroces odeurs de chiotte qui

    roucoulaient là jadis. Les intempéries de la rouille l’ont poussé

    dans un sommeil d’orties.

    La lumière paresse là parmi ces outils encore tout crottés de

    leurs souvenirs de terre.

     

     

  • Jeanne Mermet - Désertons !

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    éditions Wild project/Les Liens qui libèrent, septembre 2025

    https://wildproject.org/livres/desertons

     

    « C’est à quel sujet ? La désertion. La désertion de qui, de quoi. La désertion comme acte politique, philosophique, poétique, pratique ? Déserter, c’est quitter quelque chose. C’est pas juste quitter, c’est refuser. »

    Refuser de nuire, refuser de dominer, refuser la guerre. Partant du phénomène de désertion des jeunes diplômé·es d’écoles d’ingénieurs dont elle est elle-même une protagoniste, l’autrice nous invite ensuite à conjuguer déserter à plusieurs personnes, plusieurs temps, plusieurs échelles : « Pouvons-nous déserter collectivement de la trajectoire sociale meurtrière et catastrophique dans laquelle nous sommes lancé·es ? »

    Dans ce récit intime et engagé, Jeanne Mermet interroge le rôle des sciences et des techniques ainsi que celui des personnes qui les font, et propose des pistes pour prendre soin et refuser de nuire collectivement.

     


    L’autrice

    Jeanne Mermet est diplômée de l’École Polytechnique et de l’Université Technique du Danemark en 2019. Elle choisit ensuite de ne pas exercer le métier d’ingénieur, et adopte pendant quelques années un mode de vie nomade en rencontrant les luttes écologistes et les milieux alternatifs, pour explorer diverses manières de mettre en lumière et en débat les enjeux de la gestion de l’énergie, et la place des sciences et des techniques dans les crises en cours.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Pierre Gondran Dit Remoux - Poèmes dévalés suivi de Ivre de cabanes

     

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    aux éditions PHB, mai 2025

     

     

     

    (...) absents soumis indifférents arbres impotents aux racines fichées dans les sables rapportés et les terres à sillons de câbles, souffrant d'urbanisme comme les orphelins souffrent d'hospitalisme, arbres cherchant à tâtons la racine blanche du voisin, arbres mystifiés lâchant quelques  vains mots aux planches mortes des bancs publics (...)

     

    *

    Jaillir dans la clairière
    Se figer, menton à l’épaule,
    Disparaître

     

    Être chevreuil, un instant

     

    *

     

     

     

    *

    Des trois rigoles
    Qui descendent des héritages bleus
    Et font la combe à laîches
    Une seule lave ces petits galets


    Noirs pailletés d'or.
    Elle coupe leur filon précieux
    Dans la nuit de la pente
    qui dissimule leur mère.

    (...)

     

     

     

    *

    Sur la lande rouille
    Les bruyères s’écartent
    Devant le genévrier,
    Ferment le sentier après son passage.

    Dans un rêve au mollet griffé.

     

    *

     

     

    (...)
    À ton flanc poudré de vieille suie
    Le miroir bleu de la plume du geai
    La tempe percée du minuscule trou du Capricorne roi. 

    – Tu marches nue

     

     

     

    Pierre Gondran dit Remoux dont j'apprécie beaucoup la particulière écriture est né à Limoges en 1970. Ingénieur agronome de formation, ce Parisien d’adoption n’a pas oublié l’étang limousin de l’enfance et vit entouré d’animaux, d’aquariums et de plantes, comme autant de compagnons nécessaires pour traverser la ville.