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FUSIONS "CALEPINS VOYAGEURS" - Page 9

  • Juan Marín Gómez - Girando

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    Les éoliennes se dressent, immobiles cette fois, comme des albatros géants suspendus en plein vol. La campagne docile a été découpée à la machine. Un vol de pigeons gris nargue le pylône enfoncé de ses quatre pieds dans le sol. Le paysage se couvre de moisissures publicitaires, de béton.

     

    Plus loin, après un champ de tournesols auquel succède un océan de tournesols, la campagne reprend son air triste, celui du vieux livre d'images que pas un enfant n'a feuilleté depuis longtemps. La pluie installée, efface peu à peu les parfums de l'Asie. Ne restera bientôt plus que fumées de rêves. Ailleurs j'étais, ici j'écris, en attendant un nouveau dépaysement, la dégringolade des repères, afin de me rencontrer encore sous une autre lumière.

    Un panneau indique Leipzig, puis Bad Duremberg…

     

     

    Cg, juillet 199, en route pour Varsovie

     in Calepins voyageurs

     

     

  • John Blakemore

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    Certains mots-clés marquent les contours de mon existence, mots chevillés à mon âme, comme des lieux où l’on se sent bien : une clairière, un flanc de colline, un désert, une chapelle dans la tête. J'aime, je n'aime plus et j'aimerai encore tant que le souffle voyagera dans mon corps. Qu'importe son nom, ses différents visages, une seule personne suffit : l'Autre.

     

    cg, juillet 1999, en route pour Varsovie

     in Calepins voyageurs

  • Rona Helvrich - Early morning flight

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    Je promène mon regard, mes ailes palpitantes et mon cœur, tendre insaisissable, aussi libre que fragile. Le voyage m’inspire ! Je sais qu’avant tout ici, c’est à moi-même que j’échappe. L'amour a besoin de sang frais, l'amour n'est qu'une illusion, la plus belle peut-être. C’est aussi la lame qui déchire le voile. L'amour blesse, l'amour guérit, sous toutes ses formes, toutes ses folies. L'amour que l'on entend si peu et que l'on écoute encore moins. Sois libre et libère ! Ne juge pas, expérimente ! Ne choisis pas, laisse venir et souris, c'est le plus beau des messages. Souris, de tout ton cœur !

     

    cg, juin 1999, Bangkok

     in Calepins Voyageurs

     

  • Ivan Aivazovsky - The Black Sea at night, 1879

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    RETOUR - SUR LA BALTIQUE

     

    La nuit, sur le pont d'un bateau, quelque part entre les côtes suédoises et danoises

     

    Je voudrais suivre la route tracée par la lune pleine sur la peau de la mer, là où les sirènes nacrées se prennent dans des filets de pure lumière. La route qui mène aux aubes rieuses des sorcières battant le ciel de leurs ailes noires. Cette route du bout du monde où les bateaux s'en vont sombrer dans le néant. La mer est vaste et lisse. Un vide immense se glisse en moi, s'engouffre dans mes poumons, douce et tiède respiration, un chant humide, rituel d'amour auquel se mêle la lune, un envoûtement, un appel…

     

    Il me prend comme une irrésistible envie d'enjamber la balustrade, pour aller marcher parmi les étoiles marines sur les eaux somnambules. Légère comme ces voiles que les vieux rêves laissent sur leur sillage. Aller rejoindre les mythiques baleines et les dauphins lunaires, le grand ballet des créatures océanes, disparues elles aussi, au cœur d'un rêve qui scintille à la surface des mers, les nuits de lune trop pleine.

     

     

     

    Cg, août 1997

    in Calepins Voyageurs

     

     

     

     

  • Emil Cadoo - Flamenco dancers in motion - 1950's

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    EN ROUTE POUR ALMAGRO

     


    Espagne, en route pour Almagro.

    Quel réveil ! Grand ciel bleu faïence et au loin les montagnes découpées, arides. Lumière mauve du matin. Nous roulons vers Madrid, cœur de l'Espagne, destination la Mancha, le fief de Don Quichotte. Paysage sec et pelé. Droit devant, l'horizon se noie dans les vapeurs jaunasses, les atours fumeux de la capitale.

    Les petits villages aux murs blancs étincellent au soleil. Sur une butte en surplomb de l'autoroute, j'aperçois un troupeau de moutons, un berger accroupi à leur côté. Vision d’un autre temps. Que la lumière est belle !

    Le paysage se déroule, plutôt désolé d’avoir si peu d’ombre à offrir, les arbres sont rares, justes quelques buissons rebelles posés sur l’herbe rase et quelques cultures disséminées.
    Nous approchons de Madrid, marchand de piscines sur la droite, la route est cernée d’immeubles, de bureaux racoleurs en tout genre. Grandes villas neuves cachées derrière des enceintes de végétation.

    Bien plus tard, vers midi, nous pénétrons dans une petite ville. Magnifique enfilade de façades blanches avec leurs minuscules balcons aux grilles admirablement forgées, dégoulinants de verdure, plantes grasses, cactées...

    Nous longeons à présent un terrain vague où poussent de grands chardons charnus, une petite maison isolée puis encore les champs, vastes et nus.

    Almagro est à 22 kilomètres. Quelques vignes et des amours d’oliviers, des peupliers scintillants caressés par le vent. Le sud et le bleu limpide de son ciel immense ! J'ai des racines plantées par-là, plus au sud encore, quelques notes de flamenco dans le sang, une pincée de drame et de folie latine.

     

     Cg, Juillet 1998

     

    in Calepins voyageurs