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MON CINÉMA & DOCUS

  • L’IA va-t-elle tuer Internet ?, documentaire de Mario Sixtus (2025)

    Envahi par un flot de bots, d'images et de vidéos générés par l'intelligence artificielle, Internet croule aujourd'hui sous les contenus synthétiques sans intérêt. Quel avenir attend le Web à l'ère de l'IA ?

    Souvent comparée à l’invention de l’écriture ou de l’imprimerie, l’arrivée d’Internet a ouvert des horizons inédits de savoir, de culture et de divertissement. Mais certains spécialistes annoncent déjà la fin de son ère, menacée par la prolifération massive des contenus générés par l’intelligence artificielle. Ce slop (littéralement "bouillie") envahit aujourd’hui les plates-formes : "faux" livres vendus en masse sur Amazon, morceaux de musique automatique diffusés sur Spotify, vidéos racoleuses sur Facebook ou encore influenceurs robots promouvant des produits sur Tiktok. Comment cet espace, autrefois promesse de connaissance partagée, a-t-il pu devenir si rapidement une bulle de désinformation, de propagande et de contenus synthétiques sans intérêt ? Quel avenir reste-t-il au Web ? 

    Des livres ni écrits ni lus
    Dans un film à la fois fascinant et inquiétant, le journaliste et cinéaste allemand Mario Sixtus (Je sais tout de toi – Vers une société omnitransparente ?) met en lumière le pouvoir vertigineux de l’intelligence artificielle à travers des expériences surprenantes : générer des vidéos entières à partir d’une simple phrase ou créer un livre prêt à être vendu sur Amazon sans avoir été écrit, ni même lu par quiconque. Il rencontre également le podcasteur américain Evan Ratliff, qui s'est cloné lui-même à l'aide de l'IA, rencontre au Kenya une travailleuse sous-payée qui forme des IA – ainsi que des experts du réseau. Au-delà des prouesses techniques, le documentaire questionne l’éthique de ces pratiques : si certaines de ses séquences ont été créées avec l’aide de l’IA, il souligne le rôle indispensable du travail humain, aujourd’hui invisibilisé et fragilisé. En retraçant l’histoire d’Internet, rêvé par des pionniers hippies avant d’être capté par les multinationales, il pose une question centrale pour l’avenir : faut-il enterrer le rêve d’un Web libre, d’une circulation du savoir et d’un progrès partagé ?

     

    à voir ici jusqu'au 29 décembre : 

    https://www.arte.tv/fr/videos/122187-000-A/l-ia-va-t-elle-tuer-internet/

     

     

     

     

  • Le VIVANT qui se défend de Vincent Verzat (2025)

     

    Vincent Verzat filme les mobilisations écologiques depuis 10 ans sur la chaîne YouTube Partager c'est Sympa (310k abonné·es). Partant d’un récit personnel et sensible, le film retrace son cheminement entre militantisme et naturalisme, sa recherche d’un équilibre entre combat et contemplation, traçant un chemin pour vivre dignement et affronter ce qui vient. Des luttes forestières du plateau des Millevaches à la tanière d’une famille de blaireaux, en passant par les méga bassines du Poitou, les cerfs du Vercors et l’autoroute A69, "Le VIVANT qui se défend" fait le lien entre les animaux sauvages et les luttes qui sont menées partout en France contre la destruction de leurs habitats. Le film trace un chemin pour vivre dignement et affronter ce qui vient.

     

     

  • We Feed the World (Le marché de la faim), documentaire réalisé par Erwin Wagenhofer (2005)

     

    Le réalisateur autrichien s'était inspiré du livre de Jean Ziegler, L'Empire de la honte. J'avais acheté le dvd à sa sortie, y repensant aujourd'hui, je l'ai trouvé visible dans son intégralité, vidéo au-dessus, il faut le voir, il faut voir les 20 ans qu'on a perdu alors qu'on avait déjà perdu beaucoup de temps pour stopper la folie dans laquelle le monde agricole était lancé depuis l'après-guerre...

     

    L'industrialisation du XIXe avait détruit l'agriculture vivrière occidentale et celle du XXe jusqu'à aujourd'hui continue de la détruire partout dans le monde, avec les changements climatiques qui aggravent tout.

     

    L'agriculture vivrière est une agriculture essentiellement tournée vers l'autoconsommation et l'économie de subsistance. La production, rarement excédentaire, n'est destinée ni à l'industrie agroalimentaire ni à l'exportation. Elle est en grande partie auto-consommée par les paysans et la population locale. Cette forme d'agriculture, courante dans les jardins du monde entier, demeure d'une importance capitale dans les pays les moins avancés où elle permet aux populations rurales, sans autre ressource, de se nourrir mais ne génère généralement pas de revenu important. Elle représente environ 20 % de la production alimentaire mondiale. Par l'importance qu'elle accorde aux semences paysannes — on estime à environ 1,4 milliard les agriculteurs utilisant des procédés traditionnels de sélection — elle favorise la diversité variétale et, par rapport aux monocultures intensives, la biodiversité. Wikipedia (FR)

     

     

  • La Fleur de Buriti - Crowrã dee Renée Nader Messora, João Salaviza (2023)

     

    Film très émouvant et important, présenté au festival de Cannes 2023 sélection Un Certain Regard - Lauréat du Prix d'Ensemble : à travers les yeux de sa fille, Patpro va parcourir trois époques de l’histoire de son peuple indigène, au cœur de la forêt brésilienne. Inlassablement persécutés, mais guidés par leurs rites ancestraux, leur amour de la nature et leur combat pour préserver leur liberté, les Krahô n’ont de cesse d’inventer de nouvelles formes de résistance.

     

    Pour en savoir plus, cet article de Socialter : https://www.socialter.fr/article/fleur-de-buriti-krahos-amazonie-autochtones et cet entretien avec les réalisateurs :

     

     

     

  • État limite, documentaire de Nicolas Peduzzi (2023)

     

    Tourné dans le sillage du jeune psychiatre mobile de l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), ce documentaire sensible sonde le délabrement de notre système de santé et l’épuisement de celles et ceux qui le portent au quotidien.  Il est seul pour tout l’établissement. Baskets aux pieds, le docteur Jamal Abdel-Kader, secondé par des internes, court chaque jour entre les différents services, des urgences à la réanimation en passant par la gastro-entérologie et la gynécologie obstétrique. Porté par ses convictions, ce fils de médecins syriens établis en France, qui a grandi au sein de l’hôpital public, où il vivait avec ses parents, s’efforce, au prix d’une incessante bataille contre le temps et les impératifs de rendement, d’apaiser les souffrances de ses patients en créant les conditions d’un véritable échange, y compris avec leurs proches. Il y a là Aliénor, percutée par un train et multiamputée ; Vincent, en proie à des phobies d’impulsion, qui redoute les fenêtres ouvertes ; Windy, un jeune patient atteint de pancréatite, éprouvé par la solitude et d’intenses douleurs physiques ; ou encore cet homme égaré dans une "matrix", qu’il faudra se résoudre à attacher après de vaines tentatives de dialogue… À la nuit tombée, dans leurs rares moments de répit, le trentenaire et son collègue Romain, aide-soignant, se retrouvent pour partager leurs difficultés et constater les ravages grandissants de la crise qui ronge le système hospitalier. "Est-ce que je ne suis pas complice d’un truc qui est fou ?", s’interroge Jamal…  Dans les pas de plus en plus las de ce jeune praticien à l’intelligence et à l’humanité en alerte, la caméra de Nicolas Peduzzi (Ghost Song, Southern Belle) pénètre avec pudeur dans les chambres de l’hôpital, refuges de destins accidentés, pour observer l’émouvante construction d'une relation thérapeutique fondée sur le lien, entre tête-à-tête et atelier de théâtre. Mais comment soigner dans une institution malade ? Émaillé de photographies en noir et blanc de Pénélope Chauvelot, sublimes parenthèses d’immobilité au cœur de l’urgence, ce documentaire mélancolique et politique sonde le déclassement de la médecine psychiatrique et l’effondrement de l’hôpital public, miroir d’une société qui relègue les plus fragiles à la marge et pousse ceux qui prennent soin d’eux au-delà de leurs limites. 

     

     

  • L'écho par Tatiana Huezo (2022)

     

    Un vraiment magnifique film documentaire ! Visible sur arte  jusqu'au 30 août :

    https://www.arte.tv/fr/videos/108478-000-A/l-echo/

     

    "Dans un village reculé du nord du Mexique, femmes et enfants travaillent à la survie de leur communauté... Un documentaire poétique qui célèbre le courage d’existences consacrées à l’élémentaire et au soin. 

    Le village d'El Eco, isolé sur un haut plateau du Mexique. Le quotidien est rude, soumis au gel en hiver et à la sécheresse en été. Aidées de leurs enfants, les mères s'occupent des moutons, des récoltes, et prennent soin des aînés. Dès leur plus jeune âge, les habitants côtoient la mort et apprennent le sens de la communauté. Quel que soit leur avenir, la vie au village laissera comme un écho dans leur âme…

    Vies héroïques
    Une jeune mère court avec ses enfants pour sauver un mouton de la noyade, une fillette s'occupe avec tendresse de son aïeule mourante, une autre s'exerce au métier d'institutrice avec ses poupées, tandis qu’une adolescente rêve de participer à une course de chevaux. Ici, l’existence se résume à l’élémentaire : la nature, les animaux, la promiscuité avec les siens, la maladie et, pour la dernière génération, l’éducation. Les pères, ouvriers du bâtiment ou artisans, ne partagent que rarement la vie de leurs familles, ne revenant au village que pour les fêtes ou pour les enterrements. À travers des images d’une grande douceur, dépourvues de commentaire, la réalisatrice Tatiana Huezo dépeint ce quotidien à l’organisation matriarcale, où tous les efforts tendent vers la nécessité de prendre soin des autres. Isolant les regards et les gestes, elle restitue l’humble intensité de ces vies, non exemptes de questionnements, mais héroïques, dans un coin perdu du monde."

     

     

     
  • Capharnaüm par Nadine Labaki (Liban, 2018)

     

     

    On en oublie que c'est du cinéma car cela semble un documentaire et j'ai été particulièrement plombée et même suffoquée en le regardant, impossible de dire que j'ai "aimé", trop de malaise mais je crois que c'est important qu'il existe. Le parti pris de la réalisatrice est très brut, un casting de personnes sans papier, les oubliés des bas-fonds insalubres de Beyrouth, nous sommes plus que proche de la réalité, elle s'emmêle étroitement au film et en même temps la focalisation sur le presque trop beau jeune Zain devient parfois oppressante. Zain magnifiquement incarné par Zain al-Rafeea, lui-même réfugié syrien arrivé au Liban à l'âge de 7 ans. Yordanos Shiferaw qui joue Rahil, la mère éthiopienne, a été arrêtée puis relâchée pendant le tournage, comme son personnage. Le parti pris c'est l'enfant qui porte plainte contre ses parents pour l'avoir mis au monde, c'est la colère légitime d'un jeune garçon de 12 ans —  nul ne sait vraiment son âge, il n'existe pas — condamné pour avoir poignardé "un fils de chien" qui  a épousé sa sœur de 11 ans après l'avoir échangée contre deux poulets, sœur qui mourra quelques mois après devant les portes de l'hôpital d'une grossesse qui tourne mal. Colère d'un jeune garçon aux prises avec toute la violence d'un monde dans lequel ses parents sont tellement plus bas que terre qu'ils ne peuvent se comporter en parents tout en continuant à faire des enfants. Colère légitime mais le portrait à charge des parents est brutal car peu importe ici leur propre histoire. Capharnaüm ne peut laisser indifférent, surtout quand Zain se retrouve seul avec le fils encore bébé de Rahil et ce film a reçu à sa sortie à Cannes (trois fois primé) autant d'éloges que de vives critiques.

     

     

     

  • Mosquito de João Nuno Pinto (2020)

    Un très bon film, étonnant, dérangeant et halluciné, dans lequel la fièvre patriotique d'un très jeune soldat portugais lors de la dite Grande Guerre se transforme en fièvre tout court, fièvre qui consume toute innocence et illusions, jeune recrue qui voulait aller se battre en France et se retrouve égaré, seul, dans la brousse du Mozambique où les horreurs d'une guerre importée attise les cruautés colonialistes.

     

     

     

     

     

     

  • Harka par Lotfy Nathan (2022)

    Un coup de poing, âpre, terriblement efficace, traduit avec une grande force et sensibilité, l'état du personnage central, l'impasse dans laquelle lui et tant d'autres se trouvent et cette montée en tension vers l'acte final, le jeu de l'acteur est d'une justesse.... Ce film inspiré de l'auto-immolation de Mohamed Bouazizi qui déclencha la révolution tunisienne et le printemps arabe entre 2010 et 2011 ne peut laisser indifférent, d'autant plus quand on sait que rien n'a changé bien au contraire.

     

     

     

  • L'envol, un documentaire de Florent Verdet (2024)

     

     

    Gégé́ est un paysan singulier : tout juste à la retraite, après une longue carrière mouvementée et riche d’expériences (producteur de lait, éleveur de veaux puis paysan « éducateur » auprès de milliers d’enfants de banlieue parisienne), il se lance sur les routes de France au volant de sa vieille R25.

     

    Avec d'anciens voisins lotois ;-)

     

    à voir ici : https://www.france.tv/france-3/hauts-de-france/la-ligne-bleue/6684956-l-envol.html