Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

MON CINÉMA - Page 2

  • Where is Jimi Hendrix ? de Mario Piperides (2017)

     

     

    Sur une île dont la partition reste explosive, Marios Piperides entraîne un loser au grand cœur dans des tribulations ubuesques. Au travers des dissensions entre Chypriotes, grecs et turcs, il s’amuse des ressentiments, des tracasseries administratives et des parades illégales pour s’en affranchir. Le film porte un regard bienveillant sur leurs alliances de circonstance, et esquisse, en guise de réconciliation, ce rêve d’Europe qui les rassemble. Primé dans de nombreux festivals, un premier long métrage enlevé à l’humour décapant. 

     

     

  • Le père (Otac) de Srdan Golubovic (2020)

     

    Avec ce road-movie balkanique d’une âpre sobriété sur fond de chaos social, le réalisateur serbe Srdan Golubovic met en scène l’histoire, inspirée de faits réels, d’un misérable des temps postmodernes, l’inscrivant d’emblée dans une mythologie universelle. Regard puissant d’humanité bordé de cernes profonds, Nikola lutte jusqu’à l’épuisement pour obtenir justice, avant que la presse ne finisse par s’intéresser à l’affaire. Filmant au plus près du corps la minuscule odyssée de ce fragile titan dans des paysages dévastés, le cinéaste dénonce aussi en contrechamp la corruption rampante à l’œuvre dans son pays et l’individualisme qui ronge la société. Face à la légion de petits nantis locaux repus qui se dressent sur son passage, le héros tout de dignité, incarné avec une fièvre rageuse par Goran Bogdan, jamais ne désarme, porté par sa révolte silencieuse et par l’amour pour ses enfants. Le récit d’une tragédie personnelle en forme de poignant manifeste.

     

     

     

  • Le diable n'existe pas de Mohammad Rasoulof (2020)

     

     

    Placé sous surveillance depuis 2010 par le régime des mollahs, l’audacieux Mohammad Rasoulof (Un homme intègre) a dû ruser pour obtenir les autorisations de tournage, faisant établir les demandes au nom de quatre assistants différents. Pour ne pas être reconnu sur son plateau par les représentants du ministère de la Culture et de la Guidance islamique, il a parfois dirigé ses comédiens en étant grimé et a tourné plusieurs séquences à distance. Au travers d’un moment clé dans la vie de quatre hommes iraniens d’âge différent, le cinéaste interroge la responsabilité individuelle face à l’application de la peine capitale – plus de 580 exécutions en Iran en 2022. De la grande ville à la campagne reculée, il met en scène quatre drames autour de l’obéissance ou de la fidélité à ses convictions, quel qu’en soit le lourd prix à payer. Servie également par de beaux personnages féminins et des twists scénaristiques percutants, une réflexion politique sur la liberté de conscience récompensée par l’Ours d’or à la Berlinale. 

     

     

     

     

  • Nouvelles graines, un documentaire de Nicolas Meyrieux

     

     

    Trois jeunes apprentis agriculteurs se lancent dans une exploitation agricole écologique à l'éthique irréprochable. Entre espoirs et désillusions, labeur et épuisement, idéaux et pression financière, « Nouvelles graines » retrace leur parcours initiatique et dresse le portrait sensible et sans fard d'un retour à la nature rattrapé par la réalité du terrain.

     

     

     

     

  • TRANSFARIANA, UN MONSTRUO GRANDE de Joris Lachaise (2023)

     

    Quelle est la portée politique d’une histoire d’amour entre une femme trans ex travailleuse du sexe et un combattant des FARC dans une prison à Bogotá? À travers le combat pour la reconnaissance sociale et politique de la relation amoureuse entre Laura et Jaison, Transfariana tisse les liens entre la lutte LGBTI+ et la lutte révolutionnaire marxiste. Le film traverse des moments décisifs de l’histoire contemporaine du pays et navigue parmi différents espaces du territoire colombien créant ainsi une toile complexe faite de plusieurs couches de signification qui dialoguent entre elles. Avec un montage constitué de différents registres d’images –de l’autoreprésentation à l’archive, de la sphère intime au militantisme politique–, le film s’interroge sur la possibilité de la convergence des luttes à partir de la microhistoire. Transfariana est le quatrième long métrage de Joris Lachaise. Le film a eu sa première à la Berlinale en 2023 et a remporté le grand prix du Festival Jean Rouch.

     

     

  • Smoke Sauna Sisterhood de Anna Hints (2023)

     

     

    Des femmes se réunissent dans un sauna à fumée. Dévêtues, enveloppées par les volutes, elles se confient les unes aux autres. Elles racontent leurs histoires d’amour et évoquent leurs désirs intimes. Elles décrivent aussi leurs souffrances et la violence des hommes. Matérialisant ces récits en un hors-champs sidérant, le premier long-métrage de Anna Hints est un hymne puissant à la sororité.

    Au cœur des forêts estoniennes, au bord d’un lac, se trouve une petite cabane en bois. Elle est dotée d’un poêle recouvert de pierres, dont la fumée s’échappe à l’intérieur de la pièce. De temps à autre, de l’eau jetée sur la roche brûlante produit de l’air chaud chargé de vapeur et un fouet de branches de bouleau stimule les corps. C’est dans ce sauna à fumée traditionnel que se réunissent des femmes de tous âges. Dévêtues, enveloppées par les volutes, elles détendent leurs muscles comme leur esprit. Dialoguant sans tabou, dévoilant leurs secrets, elles parlent de sexualité, de maternité, d’amour, de deuil, de souffrance et de la violence des hommes. Mais dans le sauna, il n’existe aucun jugement, seulement de l’acceptation.

    Récompensé du Prix de la mise en scène documentaire au Festival de Sundance, Smoke Sauna Sisterhood est le premier long-métrage de la cinéaste estonienne Anna Hints et le fruit de sept ans de travail. La réalisatrice a tourné les sublimes images de ce film dans l’intimité d’un sauna à fumée de la communauté võro du sud-est de l’Estonie, dont la tradition est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Montrant en clair-obscur les corps de celles qui écoutent plutôt que celles qui parlent, telles des toiles de peinture ténébreuses, la cinéaste fait exister leurs histoires bouleversantes en hors-champ et révèle les vertus thérapeutiques de la sororité. À la fois inspirante et révoltante, l’expérience cinématographique immersive qui en résulte constitue un hymne féministe et universel.