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Quelle est la portée politique d’une histoire d’amour entre une femme trans ex travailleuse du sexe et un combattant des FARC dans une prison à Bogotá? À travers le combat pour la reconnaissance sociale et politique de la relation amoureuse entre Laura et Jaison, Transfariana tisse les liens entre la lutte LGBTI+ et la lutte révolutionnaire marxiste. Le film traverse des moments décisifs de l’histoire contemporaine du pays et navigue parmi différents espaces du territoire colombien créant ainsi une toile complexe faite de plusieurs couches de signification qui dialoguent entre elles. Avec un montage constitué de différents registres d’images –de l’autoreprésentation à l’archive, de la sphère intime au militantisme politique–, le film s’interroge sur la possibilité de la convergence des luttes à partir de la microhistoire. Transfariana est le quatrième long métrage de Joris Lachaise. Le film a eu sa première à la Berlinale en 2023 et a remporté le grand prix du Festival Jean Rouch.
Des femmes se réunissent dans un sauna à fumée. Dévêtues, enveloppées par les volutes, elles se confient les unes aux autres. Elles racontent leurs histoires d’amour et évoquent leurs désirs intimes. Elles décrivent aussi leurs souffrances et la violence des hommes. Matérialisant ces récits en un hors-champs sidérant, le premier long-métrage de Anna Hints est un hymne puissant à la sororité.
Au cœur des forêts estoniennes, au bord d’un lac, se trouve une petite cabane en bois. Elle est dotée d’un poêle recouvert de pierres, dont la fumée s’échappe à l’intérieur de la pièce. De temps à autre, de l’eau jetée sur la roche brûlante produit de l’air chaud chargé de vapeur et un fouet de branches de bouleau stimule les corps. C’est dans ce sauna à fumée traditionnel que se réunissent des femmes de tous âges. Dévêtues, enveloppées par les volutes, elles détendent leurs muscles comme leur esprit. Dialoguant sans tabou, dévoilant leurs secrets, elles parlent de sexualité, de maternité, d’amour, de deuil, de souffrance et de la violence des hommes. Mais dans le sauna, il n’existe aucun jugement, seulement de l’acceptation.
Récompensé du Prix de la mise en scène documentaire au Festival de Sundance, Smoke Sauna Sisterhood est le premier long-métrage de la cinéaste estonienne Anna Hints et le fruit de sept ans de travail. La réalisatrice a tourné les sublimes images de ce film dans l’intimité d’un sauna à fumée de la communauté võro du sud-est de l’Estonie, dont la tradition est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Montrant en clair-obscur les corps de celles qui écoutent plutôt que celles qui parlent, telles des toiles de peinture ténébreuses, la cinéaste fait exister leurs histoires bouleversantes en hors-champ et révèle les vertus thérapeutiques de la sororité. À la fois inspirante et révoltante, l’expérience cinématographique immersive qui en résulte constitue un hymne féministe et universel.
Ce film nous offre une rencontre inédite avec Goliarda Sapienza, l’autrice culte de L’art de la joie et son héroïne insoumise Modesta, pour révéler la charge révolutionnaire, subversive et même scandaleuse de ce chef-d’œuvre incontournable de la littérature du 20ème siècle, refusé pendant près de 30 ans par les éditeurs italiens et finalement publié en France, dix ans après sa mort. Les trajectoires de ces deux femmes désirantes s’entremêlent vers une même puissance émancipatrice : la joie d’écrire sa propre vie.
Terrible.... le genre de film qu'il faut voir pour ne pas oublier et ne pas laisser le déni hélas toujours très d'actualité effacer les mémoires, le genre de film qui ne devrait jamais avoir besoin d'exister... Dédié aux femmes de Srebrenica et à leurs 8372 fils, pères, maris, frères, cousins, voisins assassinés...
"Alors que les forces serbes entrent à Srebrenica, une interprète auprès des casques bleus se démène pour sauver son mari et ses fils... Porté par la figure d'une mère courage, un film choc sur l'une des plus grandes tragédies de la guerre de Bosnie. Par Jasmila Zbanic, réalisatrice de "Sarajevo, mon amour", Ours d'or à la Berlinale 2006.
Bosnie-Herzégovine, juillet 1995. Enseignante d'anglais à Srebrenica, Aïda Selmanagic a été réquisitionnée en tant qu'interprète auprès du contingent néerlandais de casques bleus, qui a pris ses quartiers dans une usine désaffectée à la sortie de la ville. Paniqués par l'avancée des troupes serbes, commandées par le général Mladic, les habitants se réfugient en masse aux abords du camp afin de bénéficier de la protection des soldats onusiens. Alors que la plus grande confusion règne, Aïda, consciente du danger, se démène pour obtenir les sauf-conduits qui sauveront son mari et ses deux fils...
Peuple martyr "Vous n'avez rien à craindre", rassure le général Mladic lorsque les premiers autocars arrivent près du camp de la Forpronu pour transférer les femmes et les enfants. Puis, c'est au tour des hommes d'être embarqués par camions entiers. Placés sous la protection d'une force de l'ONU livrée à elle-même et dépassée par la situation, les Bosniaques de Srebrenica vont vivre un effroyable cauchemar. Quinze ans après Sarajevo, mon amour, Ours d'or à la Berlinale 2006, la réalisatrice bosnienne Jasmila Zbanic signe un film choc sur le massacre au cours duquel plus de 8 000 hommes et adolescents furent exécutés par les forces serbes lors de la guerre de Bosnie (1992-1995). Interprétée par l'actrice serbe Jasna Duricic, Aïda se fait, entre douleur et résilience, la voix d'un peuple martyr, devant faire face, à l'heure d'une réconciliation que l'on pressent fragile, aux bourreaux d'hier, qui ont la figure familière de ses anciens élèves et voisins."