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CITATIONS - Page 191

  • Laurent Fadanni

      

    je veux chanter le dépouillement

     l’abandon

    les chemins avalés à nu

     je veux chanter la pierre sur laquelle mon pied a buté

     car c’est elle qui m’a appris à danser

     à dégager mon corps de l’attraction des astres

     c’est elle qui a réveillé l’acrobate qui dormait en moi

     qui m’a sculpté des ailes

     

     et je sais le prix des envolées à l’ampleur de la chute

     chaque fois que je suis tombé

     j’ai laissé un peu de moi sur la route

     voilà pourquoi je vais léger

     et démultiplié

     

     

  • Patrice Blanc

     

    Ma nuit……

     

     Ma nuit

    M’habille en colt

    En souris

    En vertèbres

     

    Joyeuse impatiente et nue elle

    Digère ma vie

     

     Ma nuit

    m’habille de plumes

    de morves

    et de larmes

     

    gigantesque présence elle

    dégaine mes nerfs

     

    Ma nuit

    s’esquive en moi

    en cratères

    en orient

     

    magnifique lumière nue elle

     assoiffe ma vie

     

    Ma nuit…

     

     

     

     

     

  • Patrice Breno

     

    Les orbites grandes ouvertes

    Tous fils de Hyeronimus Bosch

    Essuyant douleur, souffrance

    Où est le bien, où est le mal

    Leurs membres deviennent mandibules et pattes d’insectes

    Leurs corps se couvre de plumes et d’écailles

    Leur bouche se fait bec ou persifleuse

    Ils sont oiseaux, reptiles ou batraciens

    Ils sont chaos

    Jugement dernier

    Ou fin du monde

     

     

  • Oscar Kessel Cespedes

     

    on invoqua Dieu,

    on imprima son nom sur l’argent,

    mais Dieu ne s’imposa pas.

     

    Personne ne sais le moment

    où l’un se convertit dans l’autre,

    où se confondirent chèques et prières ;

    Dieu en personne ne parvenait plus à rester lui-même

    s’il ne portait pas sa carte dorée.

     

    in In God we trust

     

     

     

     

  • Diego Palavas - la poésie

       

    La mer a bavé sur la grève,

     Jusqu’à nos pieds,

    Nus sur le sable délavé

     Ecume blanche au coin des lèvres

    Elle a bu ravalé nos pas, 

    La mer a bavé jusque là

      

    La poésie n’existe pas

     

     Le ciel a pissé sur la ville,

    Sur les prairies du macadam

     Sans broncher, sans bouger d’un cil,

    Le cul planté sur le ramdam

     Vieillard ivrogne aux cheveux d’ange

    Titubant bouteille à la main

     Tout s’entremêle, tout se mélange

    Le ciel a frappé de ses deux poings.

     

     La poésie n’existe pas.

     

     

     in Punk plastic etc… 

     

     

     

  • Fabrice Fossé

     

    Feux rouges du centre-ville

    J’attends un océan

    J’entends les sirènes dans ma conduite intérieure

    au coin d’une rue

    un chien aboie une putain miaule

    yeux délavés

    je fonce au bleu

     

     

     

     

  • Georges Jacquemin

     

    Les horloges sont fatidiques

    elles mordent notre chair

    qui est du Temps provisoire

     

    Elles durent par caprice

    et s’arrêtent

    les yeux fermés

     

    quand elles l’ont décidé

     

    d’un coup de dent

    définitif