Eugène Savitzkaya
je vais de l’avant comme un clou dans le mur
in Fou trop poli
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je vais de l’avant comme un clou dans le mur
in Fou trop poli
Écrire c'est aussi ne pas parler. C'est se taire.
C'est hurler sans bruit.
Quelle est donc cette écœurante, cette effroyable, cette triste chose que nous portons au dedans de nous ?
in Le Fusil de chasse
C'est tellement mystérieux, le pays des larmes !
in Le Petit Prince
Comme jaloux, je souffre quatre fois : parce que je suis jaloux, parce que je me reproche de l’être, parce que je crains que ma jalousie ne blesse l’autre, parce que je me laisse assujettir à une banalité. Je souffre d’être exclus, d’être agressif, d’être fou et d’être commun.
L'homme fut sûrement le vœu le plus fou des ténèbres ; c'est pourquoi nous sommes ténébreux, envieux et fous sous le puissant soleil.
in Feuillets d'Hypnos
… « mais les dieux, où sont-ils, les pauvres ?
- à la cave ;
Et n’en remontent que la nuit, chercher dans la poubelle
de quoi manger un peu. Les Dieux
ont tourné le coin de la rue. Les dieux
commandent humblement un grog à la buvette de la gare
et vomissent au petit jour contre un arbre. Les dieux
voudraient mourir. »
Si un homme, qui n’a vu que pendant un ou deux jours, se trouvait confondu dans un peuple d’aveugles, il faudrait qu’il prit le parti de se taire ou de passer pour un fou.
in Lettre aux aveugles
Les colombes ne demandent qu’à s’envoler,
qu’à aveugler l’azur.
in Le Centenaire
Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront.
in Rougeur des matinaux
Vous voulez les misérables secourus.
Je veux la misère supprimée.
Ne permettez plus que les hommes politiques stigmatisent l'insupportable violence faite aux individus alors qu'ils la suscitent sciemment, dès l'enfance, vulgarisant, au nom de la rentabilité, un élevage concentrationnaire où, parqués de vingt-cinq à trente par classe, les écoliers se trouvent crétinisés par les principes de compétition et de concurrence, soumis aux lois de la prédation, initiés au fétichisme de l'argent, confits dans la peur de l'échec, infestés par l'arrivisme, livrés à des fonctionnaires amers et mal payés, moins enclins à nourrir la curiosité des jeunes générations qu'à se venger sur elle de leurs infortunes. Les collectivités d'enseignants, de parents et d'élèves n'ont-elles pas le pouvoir d'imposer des normes scolaires répondant, non à la rentabilité des malversations budgétaires, mais au souci de confier à un grand nombre d'accompagnateurs d'apprentissage, aussi avides d'enseigner que de s'instruire, de petits groupes d'enfants et d'adolescents à qui rien de ce qui est humain ne demeurera étranger ?
Si elles ne l'ont pas, qu'elles le prennent ! Qu'elles exigent, à contre-courant des coupes et des concentrations opérées par l'économie parasitaire, la multiplication de petites écoles, permettant à l'enseignant d'individualiser son enseignement et de propager jusque dans le milieu familial et social cette intelligence sensible du vivant, seule capable de décourager la barbarie !
in Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante
Ceux qui croient que le pouvoir est amusant
confondent "pouvoir" et "abus de pouvoir".
Le poète descend du songe
in la revue Microbe n°84
Le temps ne passe pas, il monte rejoindre le grand fluide, le « tout-temps » qui se dilate et ne peut qu’accueillir le courant des objets, des êtres et des mots lâchés comme buée dans le feu du soleil.
in Fou trop poli