SHAKA PONK - Palabra Mi Amor
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Il nous faut changer de cap, lâcher du lest, faire face aux vraies peurs masquées par les fausses, les peurs conformes, les peurs induites, celles qu’il est bon d’avoir même si on ne les a pas. Il nous faut embarquer vers l’inconnu, sans rives, sans repère. Ne rien projeter, ne rien regretter, s’ouvrir à l’espace infini de l’instant, desserrer les vis, libérer, par le souffle paisible, nos viscères, admettre que l’on ne sait rien de l’amour.
Je frotte mes ailes de cigale, ventre contre terre, fesses solaires. J’ai tellement retourné les mots en tous sens, goûté leurs chairs, sucé leurs os, il y en a peu finalement qui apaisent ma faim. Je cherche l’au-delà des mots, la sensation pure, violente parfois, une pénétration totale par ce que certain nomme le divin. Un vide en moi, immense, qui provoque un appel d’air. En moi, tournoient le cosmos et toutes ses galaxies, je suis absolument et invraisemblablement creuse à l’intérieur.
Les mots fuient de toutes parts, explosent, se dispersent, se reforment. Un creuset d’énergie où je disparais, ne faisant plus qu’un avec ce vertige de l’indicible. Alors, décider ? Mais décider de quoi ? Je m’ouvre et ne peux rien décider. Seulement accueillir.
Mis en ligne sur http://jlmi22.hautetfort.com/
Chin-San Long, est née la province du Zhejiang en 1892 et décédé en 1995 à l'âge de 104 ans. Il s'est consacré à l'art de la photographie pendant plus de 90 ans et a vécu presque chaque minute avec un appareil-photo à la main.
Chin- San Long, 1981
LE FLEUVE
Chaloupe fervente
Rythme frappé
Aux flancs du monde
Le sinueux
A clochettes
A crécelles
Se glisse
S’entrelace
Trace des signes
De sable
Fumée peau tendue
Curieuses résonances
Pulsations
Pantomime sauvage
Des oiseaux de bois
Eclats de forêt
Vortex piqués de vertige
Echelle des sons
Aspiration
Siffle la tête l’onde
Les jambes qui la fendent
La voix du vieil homme
Ulule une sève de rêve
Fait danser les écorces
Le feu empoigne le cœur
Forge visages sourires
Que l’on croit reconnaître
Cercles humains tissés
Sans commencement ni fin
Entrelacs de serpents
Souffle femelle
Poison initiatique
La dissolution des frontières
Réveille les passes des sorciers
Affole la cadence des luttes
Du vagin de la terre
Monte la voix barbare
Aux mamelles innombrables
Montent les aigreurs les misères
Le sang tant et trop versé
Montent les peurs les viscères
Les espoirs décomposés
Sentir soudain
La force du courant
Aux rives du monde
cg n Mystica perdita, 2009
(Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique 2010)
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Quand à travers les dédales du quotidien, un homme choisit de conduire un attelage dont l'un des chevaux tire vers la réalité et l'autre vers le rêve, sa route ne peut être facile, mais elle s'enrichit des étoiles qui jaillissent au contact des deux mondes.
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Street artiste et peintre portugais, né en 1989.
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Il est difficile d'attraper un chat noir dans une pièce noire,
surtout quand il ne s'y trouve pas.
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PLANÈTE ALLUMETTE
Je l’aimais d’un amour audacieux, paisible, risible. Je m’en lave les yeux, le cœur, les oreilles et je pars, ivre folle dans les vastes et vertes prairies. Je deviens vache et je broute les étoiles, je deviens ver et un oiseau m’avale. Je deviens fiente, riche fiente pour participer au monde pleinement, le nourrir de mon être, mon existence, mon amalgame. Je deviens âme. Âme enchaînée à la ronde. Ronde planète. Petite allumette à rouge tête.
Qui sera assez fou ? Assez fou pour l’allumer ?
Assez fou pour noyer le poisson et lancer l’oiseau par la fenêtre ?
Les chiens aboieront toujours et toujours les hommes leur diront « ta gueule ! ».
La planète roule sous nos doigts, change de couleur. Petite allumette cramée… Plus d’allumette, plus de planète pour rêver !
16 janvier 2002 – 18h40
In Trans(e)fusées