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CATHY GARCIA-CANALES - Page 209

  • Oksana Vetova

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    Poésie, langue noire et chatoyante de la gitanerie. Fragilité, espièglerie, obsession de la mort… Qu’en est-il du dosage andalou dans mon sang ? « Tu es seul et seul tu vivras », le bel héritage. Si vrai pourtant. Tener ángel ou tener duende ? La grâce céleste ou le noir pouvoir, caché au fond des entrailles ? Celui qui brûle les sangs, comme l’écrivait Lorca. L’ange descend sur nous, le duende remonte à la gorge, en connivence avec la mort intruse.
    *
     
    in "à la loupe", à tire d'ailes 2020
     
     
     
     
  • Marie-José Eychenne a lu "À la loupe"

    MJ Eychenne.jpg" il est un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre «. Cette phrase de Camus m'a interpellée très tôt.
    Cathy Garcia Canalès, elle, écrit en vivant, vit en écrivant. Elle vit et radiographie sa vie. Si quelques-uns ont la réflexion collée à leurs actes, quotidiens ou non, peu arrivent à l’écrire quasiment en même temps et à en faire une œuvre. Elle oui. " À la loupe" c'est la vie sentie, vécue, observée et restituée de manière universelle et originale à la fois. Avec élégance. Tout en donnant un sentiment de remarquable simplicité et par là même, bien sûr, d’authenticité. On s'attache à la mère. On communie avec la femme. On a envie de partager une vie que l'on devine très saine, proche de la nature. On a comme un sentiment esthétique comblé. Pourtant, on comprend que rien n’est facile..." À la loupe " est un petit bijou fignolé par une passionnée de la littérature animée d’une immense exigence et d’une profonde sincérité
    .

     

    À la loupe, à tire d'ailes, 2020

    http://cathygarcia.hautetfort.com/commander-un-livre/

     

     

     

  • Victor Hugo

    Autrefois, quand septembre en larmes revenait,
    Je partais, je quittais tout ce qui me connaît,
    Je m'évadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne !
    J'allais, je n'étais plus qu'une ombre qui frissonne,
    Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,
    Sachant bien que j'irais où je devais aller ;
    Hélas ! je n'aurais pu même dire : Je souffre !
    Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,
    Que le chemin fût beau, pluvieux, froid, mauvais,
    J'ignorais, je marchais devant moi, j'arrivais.
    Ô souvenirs ! ô forme horrible des collines !
    Et, pendant que la mère et la sœur, orphelines,
    Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noir
    Avec l'avidité morne du désespoir ;
    Puis j'allais au champ triste à côté de l'église ;
    Tête nue, à pas lents, les cheveux dans la bise,
    L’œil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ;
    Les arbres murmuraient : C'est le père qui vient !
    Les ronces écartaient leurs branches desséchées ;
    Je marchais à travers les humbles croix penchées,
    Disant je ne sais quels doux et funèbres mots ;
    Et je m'agenouillais au milieu des rameaux
    Sur la pierre qu'on voit blanche dans la verdure.
    Pourquoi donc dormais-tu d'une façon si dure
    Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?

     

    Guernesey, 2 novembre 1855, jour des morts.

     

     

     

     

  • Nikolay Biryukov - Anna Chipovskaya en Persephone

    Nikolay Biryukov Anna Chipovskaya en Persephone .jpg

     

    Innana, Ishtar, Astarté

    Brûlés le fruit le jardin

    Symboles de ta perdition

     

    Tu as réduit les mères nourricières

    au rang de putains de l’agro-industrie,

    tu leur a mis le joug

    de tes folies mécanistes.

     

    Cérès Déméter pleurent sans fin,

    quelle que soit la saison,

    Perséphone ne quitte plus les enfers.

     

    in Salines, à tire d'ailes 2007

     

     

  • Jean Joseph Rabearivelo (1901-1937)

    Que nous fera la chute brusque
    de ce qui est notre royaume?

    Comme ta tour, comme la mienne,
    comme la perfide que foulent nos pieds,
    cette joie dont pétillent nos yeux,
    si elle doit bientôt s’éteindre,
    ne nous reviendra-t-elle pas autre et nouvelle?
    Sœurs du silence en la tristesse,
    les fleurs qui n’ont que leur beauté
    et leur solitude,
    les fleurs- morceaux de cœur terrien
    palpitant à l’unisson des nids-
    dorment-elles ici, font-elles des rêves
    sur la fin de leur destinée?

    Les doigts
    qui ne voulaient d’elles que leur jeunesse,
    les doigts se sont tous joints
    dans la chaude blancheur des draps-
    sauf les miens qui sont si frêles
    et qui savent tant choyer
    les choses délicates.

    Mes lèvres aussi frôlent les fleurs,
    les fleurs devenues plus mystérieuses,
    et plus belles, et brusquement hardies.

    Et j’entends,
    mêlées à la respiration des herbes,
    leurs dernières confidences.
    Ah! comme elles seraient douloureuses
    sans ces parfums pacifiques, Seigneur,
    qui s’évadent avec leur vie!
    Écoute les filles de la pluie
    qui se poursuivent en chantant
    et glissent
    sur les radeaux d’argile
    ou d’herbes de glaïeuls
    qui couvrent les maisons des vivants.

     

    in Traduit de la nuit