Sergueï Fett
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Blessures faites à l’enfant
entailles dans l’écorce et l’aubier
à le faire mourir ou à le rendre fou
frêle racine au sombre dessein
dans une terre de safre
flou de la mémoire et du ciel
l’eau de pluie sur les plaies.
Blessures faites aux femmes
à les rendre dociles
à les fendre
dans leur unité et leur désir.
Blessures d’amour
à priver de sève et de sens
à faire couler le sang
assoiffer à jamais la bouche.
Blessures de l’attachement
quand tout ne tient qu’à un fil
qui ne relie à rien
la peau sans odeur
le silence des yeux et des gestes.
Blessures de la langue
celle qui nous fait sujet
celle qui nous fait vivant
celle qu’on n’a pas entendue
celle qu’on n’a pas parlée
parole enroulée dans la gorge
ou écrasée entre deux dents.
Blessures à priver d'air
à essouffler le cœur et l'en vie
.
in À la folie
N’aie pas peur. La mort n’existe pas. Non, il y a la peur de la mort, et c’est une peur affreuse. Parfois, elle pousse les gens à faire des choses qu’ils ne devraient pas. Mais combien les choses seraient différentes si seulement nous pouvions cesser de craindre la mort.
in Le Sacrifice, son dernier film
"
Cardère éd., 2010
" J'ai dévoré d'une traite Le poulpe et la pulpe. J'ai adoré le lire, ton écriture est tentaculaire, puissante, belle et inspirante, tes images riches et inattendues. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi bien secoué par une lecture.
Merci d'écrire ainsi. "
photo : Patrick Bories
Toutes les infos ici : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2021/06/09/avis-de-parution-parait-que-d-heptanes-fraxion-delit-buisson-6320970.html
Sur ton front glacé tous mes souvenirs épars
Un profond baiser et je clos ton regard.
in Journal 1996
Devant toi se lève l’aurore
Elle frôle les draps
L‘inertie est douce quand tu dors
Le reste attendra
Mais comme il fait sombre
Au fond de tes bois
Tous les jours tu te tairas encore
Sans même savoir pourquoi
Tu retarderas tous les remords
Ils se colleront à tes pas
Sortant à moitié nue dehors
Car tu préfères avoir froid
Ce qu’on ignore ne nous tue pas
Comme un vent fou du Labrador
Qui s’essouffle en toi
Mille et une pages que tu perfores
Sans écrire quoi que ce soit
Un roman de plomb
À chacun de tes bras
Tous les jours tu te tairas encore
Sans même savoir pourquoi
Tu retarderas tous les remords
Ils se colleront à tes pas
Sortant à moitié nue dehors
Car tu préfères avoir froid
Ce qu’on ignore ne nous tue pas
Un conte noir écrit dans les années 2000, lu par l'auteur.
Photo empruntée à Christian Houge.