Le Caravage - Marie-Madeleine en extase - 1606
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Marie des sables, oiseau nu du désert, insecte orant, buisson mobile, bufflesse, lézard et nourrisson de Dieu, mue d’insecte, nuée musicale, conque hantée et maintenant…
Cendre absolue. Calcinée d’anges.
in Marie d’Egypte
LA VIE SELON LA PLUS ÉMOUVANTE DES PUTAINS
Se noircir toute la nuit
danser baiser
bourlinguer
traverser les frontières
et n’en avoir rien à foutre
in Bonzaïs hallucinogènes, Gros Textes 2017
À Gabrielle Partenza
À toutes,
À nous autres
Enterrez-moi nue
Comme je suis venue
Au monde hors du ventre
De ma mère inconnue
Enterrez-moi droite
Sans argent sans vêtements
Sans bijoux sans fioritures
Sans fard sans ornement
Sans voile sans bague sans rien
Sans collier ni boucles d'or fin
Sans rouge à lèvres ni noir aux yeux
De mon regard fermé
Je veux voir le monde décroître
Les étoiles le soleil tomber
La nuit se répandre à sa source
Et m'ensevelir dans sa bouche
Muette la dernière couche
Où m'étendre enfin solitaire
Comme un diamant gorgé de terre
Me reposer dormir enfin
Dormir dormir dormir dormir
Sans plus jamais penser à rien
Mourir mourir mourir mourir
Pour te rejoindre enfin ma mère
Et retrouver dans ton sourire
L'innocence qui m'a manqué
Toute une vie à te chercher
Te trouver pour pouvoir te perdre
Et te dire que je t'aimais
écrit la nuit. Clinique Le Cesco, Genève, 17 avril 2005
"Que vaut-il mieux prostituer : son cul ou son âme ? Le cul, bien entendu. C'est plus pénible physiquement, mais c'est plus propre." Quand à 30 ans, au début des années 60, Grisélidis fuit Genève avec ses deux enfants et son amant noir, c’est pour quitter une vie qu’elle trouve trop ennuyeuse. Sans économie et sans destination précise, elle vit au jour le jour. Cette quête de liberté ne la lâchera plus. Par choix, elle deviendra une catin révolutionnaire, une femme forte et combative - habitée par la rage de l’humanité. Toute sa vie, elle se prostituera "pour ne pas mourir", écrira "pour ne pas mourir" ; il en résulte cinq livres. En 2009, quatre ans après sa mort, son corps sera transféré au cimetière des rois de Genève, là où "sont enterrées les personnes qui ont fait l’histoire de Genève" - sur sa stèle l’épitaphe indique : "Peintre, Écrivain, Prostituée"."
est-il écrit en présentation du film "Grisélidis Real, carnet de bal" de Natacha Giler (2013).
Il y a très longtemps j'ai découvert Grisélidis Réal, avec son bouquin La passe imaginaire qui m'avait vraiment bouleversée, puis plus tard dans ce documentaire de Jean-François Davy qui date de 1976... Me reste à lire entre autre, dans mes innombrables piles de "à lire" : "Le noir est une couleur". J'ai souvent penser à faire de vraies lectures de cette écriture si forte, si humaine, à l'image de la femme qui l'a commise, ça viendra peut-être...
Le mot juste. Un silence pointé. Un baiser.
Le mot juste, un souffle. Le premier déchire les poumons. Le dernier les recoud.
Le mot juste, pas un soufflet. Le mot juste ne dit pas je t’aime mais le fait. Il ouvre le cœur, ça fait mal, mais l’air est juste.
L’air qui sépare le mot de la mort.
in Les mots allumettes, Cardère 2012
http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2012/11/27/livre-d-artiste-n-2-au-fond-du-tiroir.html#more
La Sagesse n’est pas dans les livres, elle est dans le vent et l’espace. Pas dans le plein mais dans le Vide. Pas dans les lettres mais dans les espaces entre les lettres. Le silence, et non la parole, est la conscience de l’univers.
in Le Monastère de l’aube
"Par un hasard de matins bondissants", un des poèmes de Valère Kaletka publié dans le n°88 de la revue Traction Brabant.
https://traction-brabant.blogspot.com/
Lu par moi-même.