Camille Claudel - Femme accroupie - vers 1884
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De la souffrance vient la sensibilité dont naît l’intelligence..
Tout le monde parle de savoir-vivre, mais personne du savoir-souffrir..
Ce qui importe ce n’est pas le poids qui t'accable, c’est comment tu te courbes pour ne pas casser..
Ce n’est pas le bruit qui t’abasourdit, c’est comment tu écoutes les murmures du monde..
Ce n’est pas la force du vent qui t'emporte, c’est comment tu hisses tes voiles..
Ce n’est pas la hauteur des vagues qui te frappent, c’est comment tu t’y laves..
Ce n’est pas l’absence de lumière qui t'entoure,
c’est comment tu chantes dans le noir..
Ce n’est pas ce que tu perds, c’est comment tu ouvres ton cœur pour la suite..
Ce n’est pas la quantité de larmes que tu verses, c’est comment tu souris en pleurant..
Ce qui importe, ce n’est pas l’intensité du feu que tu traverses..
C’est comment tu danses dans les flammes.
"En 1990, la guerre fait rage en Abkhazie. Un village ne compte comme seuls habitants qu’un vieil homme, Ivo, et un producteur de mandarines, Markus, - tous deux d’origine estonienne - qui refuse de quitter sa plantation alors que les fruits sont presque mûrs. Le conflit est de plus en plus proche mais Ivo décide de venir en aide à Akhmed, un Caucasien blessé, et le cache chez lui. Markus, à son tour, découvre un Géorgien laissé pour mort sur le champ de bataille. Il l’emmène lui aussi chez Ivo. Deux combattants de camps opposés se retrouvent alors sous le même toit…"
Au-dessus de moi, par delà le treillis noir des fils électriques,
le ciel pendait tout près de la terre.
in La mitrailleuse d’argile
Pour lire, cliquez sur les images
juste une précision, les quatre recueils mentionnés de la tétralogie sont toujours disponibles !
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à propos de WAM, publié par l’éditeur du Contentieux, Robert Roman :
https://www.dechargelarevue.com/WAM-no-1.html
Saison des sauts
Les saisons sous les ponts
Tissent des vents bleus
Ensablent les mémoires
Dessèchent les instants
Soie coton et brindilles
Les monstres lèchent
Le tranchant du parapet
Lancent aux passants égarés
De fines aiguilles de pluie
Les poissons dévorent la pierre
Usent le temps
L’abîment en eau de prière
Un homme aveugle
Se jette dans le vide
Lové sur lui-même
Fragile coquille
in Mystica perdita, à tire d'ailes 2009
Poème d'Ana Minski publié dans la revue Behigorri septembre 2019
où j'ai le plaisir de figurer aussi.
PLUS ENVIE
Avant j’écrivais comme on dégueule, ça jaillissait, débordait, vomissait de partout, maintenant je retiens, je ravale, je n’en veux plus, écrire en moi c’était crier, trop de noir, trop de poisse, trop de poids, trop de larmes, des strates de mélasses et de poissons suffoquant. Avant j’écrivais, non, ça m’écrivait, me traversait, me transperçait, je n’avais pas de digues, je n’en voulais pas, aujourd’hui non plus je n’en veux pas, mais je ne veux plus écrire. Le noir me fatigue, le malheur aussi, la névrose, la déprime, la rage, les armes dont je ne voulais pas que j’ai retournées contre moi-même, à me forer jusqu’à l’os, à traquer sans répit le pourquoi. C’est vrai ça, pourquoi ?
Aujourd’hui je n’écris plus, la source est retournée dans les limbes, et moi je cherche le neuf. Une place que je n’aurais pas eu à voler, une place pour laquelle je n’aurai pas à me raboter ou au contraire à me rajouter des parures, des enflures. Écrire m’ennuie, j’ai déjà tout dit et ça ne change rien. Plus envie de dire, envie de rire, de vivre. D’accomplir des gestes qui servent à quelque chose. C’est idiot. C’est dire à quel point je ne me sens toujours pas légitime.
2014
in Ourse bipolaire
J’ai le cœur qui s’affirme maintenant
qui rayonne sans filtre, elle tourne bien ma petite centrale
j’ai le cœur qui bat à son propre rythme
qui ne s’emballe plus
à trop vouloir s’accorder
avec les uns avec les autres
avec ce qu’ils disent et son contraire
j’ai le cœur cristal
et toutes les fêlures
sont des tatouages
dont l’histoire n’a plus d’importance
ou presque
in Ourse bipolaire
Tout l'univers est contenu dans un seul être humain : toi.
Tout ce que tu vois autour de toi, y compris les choses que tu n'aimes guère, y compris les gens que tu méprises ou détestes, est présent en toi à divers degrés. Ne cherche donc pas non plus Sheitan hors de toi. Le diable n'est pas une force extraordinaire qui t'attaque du dehors. C'est une voix ordinaire en toi.
Si tu parviens à te connaître totalement, si tu peux affronter honnêtement et durement à la fois tes côtés sombres et tes côtés lumineux, tu arriveras à une forme suprême de conscience. Quand une personne se connaît, elle connaît Dieu.
in Le livre de Chams de Tabriz