Dirk Fleischmann
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Cardère éd., 2010
" J'ai dévoré d'une traite Le poulpe et la pulpe. J'ai adoré le lire, ton écriture est tentaculaire, puissante, belle et inspirante, tes images riches et inattendues. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi bien secoué par une lecture.
Merci d'écrire ainsi. "
photo : Patrick Bories
Toutes les infos ici : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2021/06/09/avis-de-parution-parait-que-d-heptanes-fraxion-delit-buisson-6320970.html
Sur ton front glacé tous mes souvenirs épars
Un profond baiser et je clos ton regard.
in Journal 1996
Devant toi se lève l’aurore
Elle frôle les draps
L‘inertie est douce quand tu dors
Le reste attendra
Mais comme il fait sombre
Au fond de tes bois
Tous les jours tu te tairas encore
Sans même savoir pourquoi
Tu retarderas tous les remords
Ils se colleront à tes pas
Sortant à moitié nue dehors
Car tu préfères avoir froid
Ce qu’on ignore ne nous tue pas
Comme un vent fou du Labrador
Qui s’essouffle en toi
Mille et une pages que tu perfores
Sans écrire quoi que ce soit
Un roman de plomb
À chacun de tes bras
Tous les jours tu te tairas encore
Sans même savoir pourquoi
Tu retarderas tous les remords
Ils se colleront à tes pas
Sortant à moitié nue dehors
Car tu préfères avoir froid
Ce qu’on ignore ne nous tue pas
Un conte noir écrit dans les années 2000, lu par l'auteur.
Photo empruntée à Christian Houge.
« Aussi pâles que la lune, aussi nombreux que les étoiles », racontait sa grand-mère lorsqu’ils étaient lui et ses frères et sœurs, pas encore sortis de la tanière. « Les Hommes étaient des créatures sans pelage, ni plume, très faibles à la naissance. Il fallait d’innombrables lunes avant qu’ils ne sachent se déplacer à quatre pattes, mais très vite, ils se tenaient sur deux pattes seulement et grandissaient en direction du ciel. C’était des êtres extrêmement rusés, habiles, qui habitaient de solides abris. Excellents chasseurs, disait encore la grand-mère, ils ne craignaient ni l’eau, ni la foudre de feu, ni aucune autre créature à part l’ours. Les Hommes, racontait-elle encore, vivaient en bonne entente avec nous, jusqu'au jour très ancien où une épaisse couche de glace recouvrit la terre. Le gibier se fit alors de plus en plus rare. Les Hommes ne voulurent plus partager et commencèrent à nous chasser aussi, rompant ainsi nôtre vieux pacte d’amitié. »
in Le rêve du loup
Fixées aux falaises
Les sentinelles aux abois
Soufflent sur les braises
Qui ne se réchauffent pas
Sous un toit de pierre
Le ciel se fait lourd
Elles ne laissent derrière
Que la chair à vautours
Elles dorment éveillées
Ensevelies sous les plumes
La douceur effondrée
Sous le poids de l’enclume
Sous un toit de pierre
Le ciel se fait lourd
Elles ne laissent derrière
Que la chair à vautours
La nuit meurtrière
A fauché au détour
L’amour éphémère
Redevenu sourd
Partout où nous posons l’œil, nous rencontrons un savoir dense qui fait le cosmos. Nous seuls, les hommes, ne savons pas nous comporter et dédaignons de l’apprendre.
Pourtant, certains jours, le corps que nous méprisons de façon si hautaine nous rappelle à l’ordre. Alors que nous flânons dans les vastes solitudes de notre inconnaissance, nous gaussant des coqs et des ânes, notre corps fait soudain appel à nous.
in Marguerite de Porète