Jacko Kadluk - Nunavut, Iqaluit - 1990


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dans l’aquarium flottent
lumineux nos corps citernes
la brume avale les rêves
mais où sont passées
les exubérantes baleines ?
cg in Aujourd'hui est habitable

masque qui rend célèbre
masque qui rend invisible
masque qui permet d'accéder à d'autres réalités
pantins poupées personnages
morceaux du monde qui tombent à travers un ciel troué
l'obscurité se fait et ce n'est pas la nuit
fou comme la maladresse devient habile
fou comme les impasses deviennent parfaites pour un nouveau départ
promis
quand la fatigue remplace la peur il y a des chutes qui ne font pas mal
l'obscurité se fait et ce n'est pas la nuit
ville chaude lubrifiée par la violence
ville chaude séchée par la méchanceté
tandis que certaines peaux font du bruit
certaines caresses blessent
le sol lui semble toujours prêt à m'avaler
fleurs mortes qu'emportent les oiseaux pragmatiques
l'obscurité se fait et ce n'est pas la nuit

Voyages à l'intérieur du voyage,
aussi précieux que la lumière du matin,
ce baume qui dissipe les brumes
et nous tire hors du sommeil.
cg in Calepins voyageurs

enfouir dans l’argile
les cendres de palabres
quand l’onde fraîchit
courir vers la forêt
danse effilochée des sentiers
s’imprégner du chant
sur la peau de la pluie
foudre de joie
fulgurante lucidité
primitive
cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère 2018


Être pauvre, c’est aussi vivre avec cette sensation perpétuelle d’incomplétude : ne pouvant obtenir qu’une infime partie de ce que l’on pense devoir obtenir, de ce dont on a besoin. Tous les efforts des publicitaires, des experts en marketing, des grands commerciaux des pays riches consistent à reproduire cette sensation chez les consommateurs : que le monde est rempli de choses que l’on désire et que l’on n’a pas encore. Transformer les riches en pauvres à qui il manque toujours quelque chose.
in La faim