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CATHY GARCIA-CANALES - Page 961

  • Yann Orveillon

     

      La femme se souvient

     qu’elle est poussière d’étoiles,

     transgresseuse d’interdits,

     veilleuse de nuit

     guetteuse d’évènements cosmiques,

     accoucheuse d’aurore.

     

     In Corps-architecte III

     

  • Jean-Marc La Frenière

     

    J’en ai assez qu’on trace des graffitis avec des corps vivants sur les champs de bataille, qu’on nous couse les lèvres avec du fil barbelé, qu’on nous casse les couilles sous les électrochocs et les agios bancaires, qu’on blanchisse les crimes sous la raison d’État. Je préfère la beauté avec son sexe mal caché, ses cheveux en désordre, ses fesses rondes comme la lune, ses grandes jambes d’azur chevauchant l’infini.

    in Parce que

     

     

  • Vient de paraître : Thierry Roquet & Compagnie

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    Couverture souple, 56 Pages                    
    Prix : 5,00€
     
    Le dernier X & compagnie -- Thierry Roquet & compagnie, avec Jean Marc Flahaut, Eric Dejaeger, Heptanes Fraxion, Jérôme Leroy, Frédérick Houdaer et illustré par Cathy Garcia
     
    "Dans ce deuxième recueil de la série X & compagnie, Thierry Roquet et ses amis nous invitent à mettre le doigt déganté sur la face du quotidien, le plus moite mais le plus profond aussi. La résignation est un suicide quotidien comme le montre Cathy Garcia sur la couverture dont elle est l'auteure. Cathy Garcia seule présence féminine dans cette tribu couillue : non pas « Mieux qu'une bande de mecs », mais juste une bande de mecs, dont la testostérone rend ce groupement de textes cohérent, touchant, bouleversant."
     
     
     
     
    Extrait

    L'invisible ennemi des premières lueurs
    de Thierry Roquet

    noir sans sucre et bien corsé
    c'est comme ça que je le bois le café
    accompagné d'une clope chaque fois
    je suis
    assis sur la cuvette des chiottes
    qui fuit goutte à goutte
    la tuyauterie est noircie pourrie vieille de
    soixante ans j'en sais trop rien
    un jour ça va nous péter à la gueule et on l'aura bien
    cherché

    j'ai ouvert la fenêtre
    au vent frais au crachin
    au lent réveil d'un jour qui sera peut-être différent
    de la veille de l'avant-veille
    il est quatre heures quarante-sept du matin qu'est-ce que je
    fous là bon dieu ?
    à peine remis d'un léger
    sommeil trop haché
    j'ai pas le courage d'en chercher les raisons profondes

    hier soir jusque tard je lisais les aventures de Max Zajack
    mon alter ego c’est tout comme
    en quête d'un boulot de n'importe quel boulot
    alimentaire en quête d'argent
    et j'entendais un bruit sourd régulier qui faisait résonner les
    murs
    de la chambre
    un moment j'ai eu la sensation que c'était mon cœur en train
    de battre trop fort
    en train de me lâcher
    ou que c'était ton rêve qui débordait par ta bouche ouverte
    et puis non
    j'ai vu une camionnette de dépannage garée avec ses
    warnings
    un ouvrier taper avec ses outils sur une porte défoncée

    quand l'anecdotique tient lieu de souvenir
    il est sans doute temps de songer à s'enfoncer dans la réalité
    de ne plus la fuir à ce point
    de percer à jour le secret d'une vie qui se traîne
    avec les mêmes chaussettes
    le même slip les mêmes reflets jaunâtres

    déjà en face les premières lumières s'allument
    les premières bagnoles brisent le silence
     ça a un petit quelque chose de rassérénant
    d'assister immobile à la naissance
    du jour
    c'est comme une petite victoire sur un invisible ennemi
     
     
     
     
     
  • Expo Bar à T'M, Escamps : lecture & vernissage, samedi 1er novembre

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    Lecture de mon recueil "Fugitive"

    paru chez Cardère éditeur en février 2014

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2014/03/14/vient-de-paraitre-fugitive-5322763.html

     

    par Frédérique Camaret

    avec Dominique Charnay au piano : participation libre

    un "chapeau" sera mis à disposition, merci pour les artistes !

    (soyez-là à 18 h !)

     

    suivi d'un pot-grignotage-blablabla

    le VERNISSAGE quoi !

     

    Au plaisir de vous y voir !

     

     

     

     

     

     

     

  • Tram 83 de Fiston Mwanza Mujila

     Ed. Métailié, 21 août 2014 - Prix de littérature de la ville de Graz 2014.

     

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    208 pages, 16 euros.

     

     

    Tram 83 se trouve dans la Ville-Pays et la Ville-Pays dirigée par un Général dissident, avant tout principal propriétaire minier, se trouve en Afrique, une Afrique réinventée, comme peinte sous acide.

    La Ville-Pays, c’est le Tram 83, avec la gare « dont la construction métallique est inachevée », les mines et quelques faubourgs.  Mais c’est surtout le Tram 83, bar, restaurant, boite de nuit, un lieu de perdition totale où grouille une faune à la fois locale et venue du monde entier. Mineurs-creuseurs, rebelles dissidents, étudiants en lutte, fonctionnaires misérables, enfants-soldats, vendeurs d’organes, « prophètes, jongleurs, anciens forçat » et biscottes, ces jeunes garçons qui servent à tout, se bousculent dans cet antre vaste et obscur comme cul de diable, sous la pression des serveuses, aides-serveuses, filles-mères et canetons (filles de moins de 16 ans) qui demandent l’heure à tout va et tout ça côtoie bruyamment une faune encore de touristes à but lucratifs, de prospecteurs, de Chinois, de musiciens de partout et de toutes les musiques et de n’importe quels personnages imaginables, plus ou moins fréquentables.

     

    Cosmopolite la Ville-Pays, un fruit juteux et totalement avarié. Plein de vers.

     

     « Au commencement était la pierre et la pierre provoqua la possession et la possession la ruée, et dans la ruée débarquèrent des hommes aux multiples visages qui construisirent dans le roc des chemins de fer, fabriquèrent une vie de vin de palme, inventèrent un système, entre mines et marchandises »

    Et c’est des entrailles de cette ruée, de ce grand et vaste bordel qu’est sorti le Tram 83, accueillant entre ses deux seins, du genre très grosses tomates, toute la lie, toute la violence, toute la corruption, toute la solitude, tout le désespoir, tout le désir, tout le rut et toute une folle excitation en permanence sur le point de basculer dans la folie pure. « Ici chacun pour soi, la merde pour tous. »

     

    Requiem et Lucien étaient amis du temps où ils étaient étudiants. Requiem, alias entre autre le Négus, est resté à La Ville-Pays où, s’intéressant principalement aux mines, à la bière et au sexe, est devenu « docteurs es honoris causa toutes les matières (corruption, drogue, sexe, pillages, minerais, malversations, beuverie…) et s’adonne aussi à la prise de photos compromettantes de touristes qu’il fait chanter. Sa devise « la tragédie est déjà écrite, nous on préface ». Quand Lucien, ex prof d’histoire,  débarque de l’Arrière-Pays, traqué par diverses polices politiques, il est devenu écrivain et c’est Requiem qui se charge de l’accueillir et de l’héberger. Requiem à qui Lucien avait pris Jacqueline, sa femme...

     

    Tram 83 tourbillonne autour de ces deux personnages que le destin fait entrer en collision. Tram 83 est un roman excessif, outrancier, débordant de sucs, de miasmes et de maux de tête. Impossible de le résumer, il vous prend à la gorge et ne vous relâche plus avant de vous avoir fait tout avaler, du sordide beaucoup, de l’humour aussi, il en faut, de l’humour décapant comme une eau de vie frelatée, mais pas de morale, surtout pas ! D’ailleurs au Tram 83 la morale n’a pas droit d’entrée, elle n’y a pas sa place et les filles-mères et les plus jeunes des filles, les canetons, savent qu’elles mangeront « à la sueur de leur seins » tant qu’elles n’auront pas séduit un étranger qui les emmènera vers un ailleurs fantasmé : Venise, Prague, Odessa….

     

    « La Ville-Pays est ainsi faite : les filles sont libres, démocratiques et indépendantes. La misère achève la honte et vos signes de politesse. »

      

    Au Tram 83, Lucien l’intellectuel fait figure d’extra-terrestre mais possède une aura très attractive pour tout ce qui est du sexe féminin, et plus il semble inaccessible et plus cette aura grandit, mais Lucien lui ce qu’il veut, c’est écrire et rien ne semble pouvoir le sortir de son obsession littéraire et Requiem ? Requiem n’a pas digéré la trahison de son ancien compagnon…

      

    Deux êtres empêtrés et enfermés dans leur entêtement, deux brins de paille chahutés par la tempête permanente du Tram 83 et un roman qui nous fait tournoyer et glisser sur les éjaculations précoces, la merde et le vomi, tout en évoquant l’Histoire, le cinéma, l’art et la littérature, et qui nous lâche soudain avec la tête qui tourne et le monde avec.

      

    Cathy Garcia

     

     

    AVT_Fiston-Mwanza-Mujila_2372.jpgNé en République démocratique du Congo en 1981, Fiston Mwanza Mujila vit à Graz, en Autriche. Il est titulaire d’une licence en Lettres et Sciences humaines à l’Université de Lubumbashi. Il a écrit des recueils de poèmes, des nouvelles et des pièces de théâtre. Il a reçu de nombreux prix dont la médaille d’or de littérature aux Jeux de la Francophonie à Beyrouth. Il est actuellement en résidence d’écriture au TARMAC, la scène internationale francophone (Paris 20ème)  pendant toute la saison 2014-2015 dans le  cadre du programme régional de résidences en  Île-de-France http://www.letarmac.fr/.

     

    Cette note a été publiée sur le site de la Cause Littéraire.