Charles Harbutt - Woman and Train, Providence, Rhode Island - 1976
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Les livres devraient rester sans surveillance dans les endroits publics pour se déplacer avec les passants qui les emporteraient un moment avec eux, puis ils devraient mourir comme eux, usés par les malheurs, contaminés, noyés en tombant d'un pont avec les suicidés, fourrés dans un poêle l'hiver, déchirés par les enfants pour en faire des petits bateaux, bref ils devraient mourir n'importe comment sauf d'ennui et de propriété privée, condamnés à vie à l'étagère.
in Trois chevaux
Le Palpeur, 1982
François Monchâtre, né de parents fléchois en 1928 dans les Deux Sèvres, vit et travaille à La Flèche depuis, 1964. Dessinateur, peintre, sculpteur, "ingénieux constructeur", d'une créativité débordante, fasciné par l'absurde, doté d'un humour parfois ravageur. Attiré dès son jeune âge par la magie et la poésie des machines et engins mécaniques, entré à dix-sept ans à l’École des Métiers d’Art, il exerce des emplois aussi divers qu’inattendus (marionnettiste, garçon d’ascenseur...), qui lui font jeter un œil lucide sur le genre humain. Concepteur de petites machineries en bois, François Monchâtre nous propose de découvrir de manière ludique un monde remplit d’humour et de poésie. Inspiré par la rêverie et par l'absurde, il démontre l’importance de la dérision dans le travail artistique. Il crée “Le Crétin”, regard vide, étriqué dans son habit passe-partout, individu anonyme dans le troupeau de ses semblables. Toujours présente, une réflexion sans détour sur les travers de notre société. Il expose dans toute la France et des villes étrangères comme Munich, Bruxelles, Gand, Genève, Londres, New-York. Plusieurs musées possèdent des œuvres de lui, notamment celui de Tessé au Mans et le Musé d’Art Moderne de la ville de Paris.
traduit de l’anglais par Anne Kriel, Gallimard Jeunesse, octobre 2014,
Plutôt prenante cette enquête et très british – pour cause l’auteur est anglais, elle se déroule d’ailleurs dans la ville de Londres et alentour. Élémentaire mon cher Watson ! (réplique du film Le Retour de Sherlock Holmes, 1929).
Des enfants surdoués à faire peur, du suspense, de l’humour, des frissons, de la magie noire, une bonne dose de psychologie et de pathos familial, une touche d’excentricité, une pincée de Scotland Yard et quelques véritables cadavres, le tout sur un ton suffisamment léger pour que le livre soit recommandé à partir de 10 ans, cependant 12 me paraît plus raisonnable. L’enquête dure tout de même 380 pages, avec un foisonnement de détails et des longueurs qui peuvent décourager de jeunes lecteurs. Il y manque peut-être un peu de densité donc et le costume en tweed peut ne pas plaire à tout le monde, mais la lecture est toutefois agréable et on a toujours envie de connaître la suite, preuve que la mayonnaise a pris.
Les héros, comme le titre l’indique, sont les Kingsley, un père et un fils, Alan et Darkus, 13 ans, surnommé Doc et toute l’énergie que met ce dernier pour égaler, voire surpasser un père qu’il n’a connu que tout entièrement absorbé par son travail, puis plongé depuis quatre ans dans un inexplicable profond sommeil. Mais Darkus a récupéré la Bible, le disque dur d’Alan, où sont compilés tout le fruit et les détails de ses enquêtes, qui convergent toutes vers un même but : prouver l’existence d’un groupe occulte mais ultra puissant, la Combinaison.
Pour Darkus, le début de sa propre enquête, sont des évènements étranges qui semblent n’avoir aucun lien entre eux, mais très vite un nouveau best-seller intitulé Le Code semble être un bon début de piste. Un Livre peut-il prendre possession d’une personne jusqu’à lui faire commettre le pire ?
C’est ce que le très rationnel Darkus, aidé de sa rebelle demi-sœur Tilly, mais aussi d’une imposante gouvernante polonaise et d’un tout aussi imposant agent écossais, va devoir découvrir. Ce sera aussi l’occasion pour lui de retrouver un père. Il est évident que tout au long de l’enquête les sandwichs à la confiture (en triangle, pas en carré) et les biscuits au chocolat seront d’un soutien non négligeable.
Les aventures de Kingsley & fils, ne faisant que commencer, nous pourrons donc prendre le thé en attendant la suite.
Cathy Garcia
Auteur et scénariste, Rohan Gavin vit à Londres. La série Détectives de père en fils lui a été inspirée par ses passions de toujours : les histoires de détectives, les voitures, et toute forme de théorie du complot. Fils de l’auteur Jamila Gavin, il était enfant un grand fan de Tintin, et ses cinq auteurs préférés sont Roald Dahl, Sir Arthur Conan Doyle, Charles Dickens, Ian Fleming et Stephen King.
Cette note a été publié sur http://www.lacauselitteraire.fr/detectives-de-pere-en-fils-tome-1-rohan-gavin
Il était un pauvre serpent qui collectionnait toutes ses peaux.
C'était l'homme.
in Sodome et Gomorrhe
Chercher à avoir raison, c'est vouloir avoir raison de l'autre, c'est l'arraisonner : qu'il soit immobilisé, pétrifié, qu'il reste sans voix devant la puissance de votre argumentation, qu'il soit empêché, comme un bateau arraisonné, de poursuivre sa propre traversée, incertaine. Je ne récuse pas les théories. Je préfère naviguer dans leur marges.
in En marge des jours
"Petite" remarque avant de retourner à mon silence : pour comprendre l'ironie, le second degré, la caricature, les blagues il faut un socle commun, ne pas en tenir compte est stupide, agresser l'autre parce qu'il n'a pas le même socle que toi, c'est stupide jusqu'à être impardonnable, un seul mot pour ça : éducation, de soi et de l'autre, de soi pour comprendre que l'autre justement n'a pas ce socle qui permettrait de rire ensemble, car le but me semble t-il du rire c'est de rire ensemble non ? et d'autre part éducation de l'autre si on l'accueille chez nous pour qu'il puisse rire avec nous - quiconque s'est déjà retrouvé parmi des gens qui ne parlent pas notre langue (comme par exemple les sonorisateurs, les ados, les médecins...) et qui se marrent à tout bout de champs sans qu'on comprenne pourquoi avec des mots, des notions, qui n'ont pas pour nous le même sens que pour eux, et donc sans qu'on puisse partager ce rire peut comprendre ça (et qu'on ne me dise pas que personne n'a ce brin de parano qui fait qu'on se vexe facilement quand on ne comprend pas - rajoutez à ça trois doses d'Histoire, une grosse motte d'injustice, une pincée de colonialisme et quelques générations de malheur, ça devient vite indigeste). Le rôle d'un journal satyrique n'est pas d'éduquer, ce sont les bouffons au sens noble du terme (d'ailleurs notez bien ce mot et comment il signifie autre chose dans un autre contexte, bande de bouffons !), les clowns sacrés (voir les sociétés traditionnelles amérindiennes) qui viennent péter au milieu d'un discours solennel et se gratter les couilles à l'enterrement d'un proche, j'espère d'ailleurs que l'enterrement des charlies les fera marrer (les charlies je veux dire !), ils sont absolument essentiel, indispensables à l'équilibre d'une société libre et saine, mais justement il faut donc que par ailleurs chacun joue son rôle de façon saine, que l'éducation éduque, que la justice soit juste, etc etc (les politiques, la police, les banques, les entreprises, les citoyens, tout, que tout fonctionne de façon juste, équitable dans un monde équitable, utopie quand tu nous tiens !), ce qui a AUSSI tué Charlie c'est d'avoir joué leur rôle parfaitement (et donc d'être parfaitement critiquable aussi, et ils étaient les premiers sans aucun doute à le clamer) dans une société où tout le reste est parti en couilles depuis longtemps, et oui comme l'a dit Charb, le problème étant aussi le fait de ne pas plus utiliser la liberté d'expression dans des pays où on peut le faire (mais peut-on vraiment le faire ? tout ceux qui s'y essaient - je ne citerai pas SIVENS entre milliers d'exemple... - ou bien charlie hebdo - épuisé - ne servait finalement plus que de faire-valoir de surface à une pseudo liberté d'expression, masquant ainsi la véritable réalité politique ? et c'est ça qui met en danger ceux qui le font pour de vrai, qui s'expriment, qui s'opposent, qui exigent des moyens pour vivre, éduquer, etc etc de façon juste, qui se battent par exemple pour un revenu de base qui permettrait beaucoup de choses, et pas un rsa= parasites qu'une partie de notre exemplaire patrie voudrait bien lyncher avec d'autres "catégories", dont celles qui nous font peur aujourd'hui, tous ceux qui ne regardent pas que leur nombril, leur patrie justement mais le monde dans son ensemble !
Quiconque - dont je fais partie - à travaillé dans les quartiers autrefois appelés difficiles ou à problèmes, maintenant délicatement nommés "sensibles", sait parfaitement ce qu'il en est, sans parler de tout le reste des problèmes qui s'accumulent pendant qu'on fait la queue pour le nouveau iPhone !!! alors oui la colère, oui....mais elle ne date pas de trois jours....alors non je ne suis pas Charlie, Charlie c'était Charlie, et ça aurait été bien qu'il puisse le rester pendant que chacun fasse ce qu'il faut pour être lui même à sa place avec une conscience qui soit la sienne et qui toutes rassemblées (et pas besoin de sortir dans la rue pour ça, ça se fait tous les jours dans le moindre de nos gestes, et suis bien placée pour savoir les ricanements et les réactions que cela provoque) permettent à une partie du monde de sortir de l'hypnose alors que tant crèvent partout de ce sommeil collectif, directement à cause, oui à cause de nos façons de vivre, de consommer, de ricaner bêtement, notre peur de l'autre plus ou moins larvée, notre paresse, notre lâcheté, notre manque de solidarité effective, notre peur d'avoir l'air con si on est trop sensible.... il n'y a pas longtemps on m'a rit au nez parce que je soulignais l'importance de l'empathie, un terme babacool soit disant.... alors non, je ne suis pas Charlie, je ne suis pas athée non plus, pas plus que je me réclame d'aucune religion, je suis moi-même et je suis aussi toi quand je veux essayer de te comprendre, ouverte à tout ce qui fait notre humanité depuis le début, il y a à prendre il y a à jeter, il y a à transformer mais chaque fois que l'on pense avoir le monopole de la civilisation, des vraies valeurs, des bonnes valeurs, de l'intelligence, de la vérité, de la connaissance de ce qui est bon pour l'autre, etc etc etc etc alors on est juste de vrai(e) nases et on est dangereux oui !
Cathy Garcia, le 10 janvier 2014, 13h01