André Beem
La nuit me moule
au creux de toi
mon corps t’inverse
et tu t’engouffres
in Larghetto
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La nuit me moule
au creux de toi
mon corps t’inverse
et tu t’engouffres
in Larghetto
Je vous écris d’une nuit d’encre violette,
quand l’amitié rameute ses étoiles
in Lettres d’appel
Les matins nous sautaient au visage par volée d’oiseaux. Doigts entrelacées à des herbes inventées. Cheveux noués à ces fils d’ambre qui, entre chien et loup, font à l’air comme un pelage.
Et dans ma folie, j’ai retrouvé à la fois ma liberté et ma sécurité ; la liberté d’être seul et la sécurité de n’être pas compris ; car ceux qui nous comprennent nous asservissent de quelque manière.
in Le Fou
Je vous écris d’un ennui fécond.
in Lettres d’appel
M'accepter telle que je suis, serrer la main à mes monstres et leur donner une chance de métamorphose. Embrasser la bête...
cg in Journal 1996
à nouveau
blesser le silence
inciser
sa chair insonore
déchirer
à vif l’être muet
lui tailler
de nouvelles lèvres
qu’à nouveau
coule un sang de sens
à quoi bon
tout mot n’est
qu’une cicatrice
taciturne
de nous se détourne
à nouveau
le tout qui nous pense
in La traversée d’ici
Avant que la mort t’anéantisse, pourquoi te priver du plaisir de disparaître sous des formes nombreuses et variées ? Ce me semblerait d’un homme vraiment digne de ce nom, que de mourir aussi multiple qu’il est né.
in Loxias