Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • "Calepin paisible d'une pâtresse de poules" : lecture en sieste musicale avec Artaem

    Petite lecture d'extraits du Calepin paisible d'une pâtresse de poules (voir http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2012/06/11/calepin-paisible-d-une-patresse-de-poules-collection-les-del.html), en off du programme des animations des 8ème Rencontres Associatives du Parc Naturel des Causses du Quercy, accompagnée par les musiciens de la Sieste musicale "l'œil du limaçon" avec Artaem (en deuxième partie du concert électro acoustique).

     

    L’œil du colimaçon à Calvignac, 2011 :

    http://www.telefigeac.com/fr/musicvideo.php?vid=bb2b1948b

     

     

  • Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler de Luis Sepulveda

    Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/histoire-d-une-mouette-et-du-chat-qui-lui-apprit-a-voler.html

    Illustré par Miles Hyman, Seuil Jeunesse & Métailié, 23 août 2012. 112 p. 25 €

     

    9782021071450.jpg

    Encore un très beau collector en série limitée, pour fêter les 20 ans de Seuil Jeunesse, en collaboration avec les Éditions Métailié qui ont publié Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, pour la première fois, en 1996. On connaît le talent de conteur de Sepúlveda, et quand ce talent est mis au service des enfants, fidèle à lui-même, cela donne une fable intelligente, écologiste, drôle et poétique qui plaît autant aux petits qu’aux grands. On y parle d’amitié, de courage, de confiance, d’entraide et de l’amour de l’autre dans sa différence.

    Avec une couverture en toile sérigraphiée et un tiré à part, le tout est présenté dans une pochette transparente fermée par un autocollant signé Muzo. Un écrin à la hauteur, pour cette nouvelle édition grand format, avec de très belles illustrations de Miles Hyman.

    Zorbas, est un bon gros chat noir heureux, qui a une belle vie, depuis qu’un jeune garçon l’a sauvé, tout petit, du bec d’un pélican pas très futé. Quand son jeune maître s’apprête à partir en vacances pour deux mois, Zorbas sait qu’il va pouvoir lui aussi profiter d’un temps rien que pour lui, car tout est parfaitement organisé pour son confort : logis, nourriture, et la liberté d’aller et venir comme bon lui semble.

    Il ne se doutait pas encore de ce qui l’attendait : une mouette piégée par une marée noire, échoue, engluée et mourante, sur sa terrasse. Zorbas est un chat digne et plein de compassion, aussi il voudrait tout faire pour l’aider, la sauver, mais hélas il est déjà trop tard. Avant de mourir, elle lui confie son plus précieux trésor et lui fait promettre trois choses : ne pas manger l’œuf, s’en occuper jusqu’à la naissance du poussin et lui apprendre à voler. Désireux de bien faire, Zorbas a promis.

    « Zorbas prit l’œuf entre ses pattes de devant et vit comment le poussin donnait des coups de bec pour faire un trou par lequel sortir sa petite tête blanche et humide.

    – Maman, cria le poussin de mouette ».

    Voilà Zorbas bien embêté, être une maman mouette déjà, ce n’est pas courant pour un chat, mais apprendre à un oiseau à voler ?! Heureusement la plupart des chats du port peuvent être solidaires quand il faut aider un camarade. Même les rats peuvent collaborer, moyennant quelques arrangements.

    « Les problèmes d’un chat du port sont les problèmes de tous les chats du port, déclare solennellement Colonello ».

    C’est l’occasion de découvrir toute une faune du port de Hambourg, et des personnages plus pittoresques les uns que les autres et tout particulièrement le Colonello et son Secrétario, chats d’un restaurant italien et Jesaitout, chat d’un grand bazar tenu par un vieux loup de mer, qui vont aider Zorbas à accomplir sa mission impossible. Jesaitout est un chat savant, qui consulte à tout propos une encyclopédie en plusieurs tomes.

    « Pardon. Mais pour moi l’encyclopédie est irrésistible. Chaque fois que je regarde dans ses pages j’apprends quelque chose de nouveau. Morue. Mouette. On y est ! »

    Mais les encyclopédies ne savent pas tout, et il faudra donc en recourir à la poésie pour arriver à bout de cette aventure, et qui connaît mieux la poésie que les poètes ? Mais pour cela il va falloir briser la tabou et miauler la langue des humains. Mais un poète, c’est un humain pas tout à fait comme les autres, il est un peu bizarre, n’est-ce pas ?

    « – Il ne sait peut-être pas voler avec des ailes d’oiseau, mais en l’entendant j’ai toujours pensé qu’il volait avec ses mots, répondit Zorbas.

    (…)

    C’est ainsi que Zorbas fut autorisé à miauler avec le poète.

    (…)

    Écoute, chat. Je vais te lire quelque chose d’un poète appelé Bernardo Atxaga. Des vers d’un poème intitulé “Les Mouettes”.

    Mais leur petit cœur

    – cœur d’équilibristes –

    Ne soupire jamais autant

    Que pour cette pluie bête

    Qui amène le vent presque toujours

    Qui amène le soleil presque toujours

    – Je comprends. J’étais sûr que tu pouvais nous aider, miaula Zorbas en sautant du fauteuil ».

    Et c’est comme ça qu’Afortunada, la mouette élevée par Zorbas le chat, s’envolera une nuit depuis la Tour St Michel dans le ciel de Hambourg.

    « Je vole ! Zorbas ! Je sais voler ! criait-elle euphorique depuis l’immensité du ciel gris ».

    Oui, vraiment, l’Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler est une grande et belle histoire, de celles qui font battre le cœur un peu plus fort et mettent un peu de pluie dans les yeux pour les faire briller.

     

    Cathy Garcia

     
     

    A propos de l'écrivain

    imagesCAV9U26J.jpg

    Luis Sepulveda

     

    Luis Sepúlveda est un écrivain chilien né le 4 octobre 1949 à Ovalle. Son premier roman, Le Vieux qui lisait des romans d’amour, traduit en trente-cinq langues et adapté au grand écran en 2001, lui a apporté une renommée internationale. 1975 : il a vingt-quatre ans lorsque, militant à l’Unité populaire (UIP), il est condamné à vingt-huit ans de prison par un tribunal militaire chilien pour trahison et conspiration. Son avocat, commis d’office, est un lieutenant de l’armée. Il venait de passer deux ans dans une prison pour détenus politiques. Libéré en 1977 grâce à Amnesty International, il voit sa peine commuée en huit ans d’exil en Suède. Il n’ira jamais, s’arrêtant à l’escale argentine du vol. Sepúlveda va arpenter l’Amérique latine : Équateur, Pérou, Colombie, Nicaragua. Il n’abandonne pas la politique : un an avec les Indiens shuars en 1978 pour étudier l’impact des colonisations, engagement aux côtés des sandinistes de la Brigade internationale Simon-Bolivar en 1979. Il devient aussi reporter, sans abandonner la création : en Équateur, il fonde une troupe de théâtre dans le cadre de l’Alliance française. Il arrive en Europe en 1982. Travaille comme journaliste à Hambourg. Ce qui le fait retourner en Amérique du Sud et aller en Afrique. Il vivra ensuite à Paris, puis à Gijon en Espagne. Le militantisme, toujours : entre 1982 et 1987, il mène quelques actions avec Greenpeace. Son œuvre, fortement marquée donc par l’engagement politique et écologique ainsi que par la répression des dictatures des années 70, mêle le goût du voyage et son intérêt pour les peuples premiers.

     

     

  • Blood Hollow de William Kent Krueger

    Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/blood-hollow-william-kent-krueger.html

     

    Blood Hollow, William Kent Krueger

    Parution le 13 septembre 2012 trad. anglais (USA) Sophie Aslanides, 480 p. 20 €

    Edition: Le Cherche-Midi

     

    Troisième volet de ce qui semble être une trilogie, après Aurora, Minnesota et Les neiges de la mort, les amateurs d’enquête policière ne pourront qu’adorer Blood Hollow, mais même ceux qui ne sont pas particulièrement attirés par le genre, auront du mal à ne pas se laisser happer par ce roman dense, riche et captivant. L’événement qui a secoué la petite et tranquille ville d’Aurora dans le Minnesota, va prendre rapidement l’allure d’un séisme. L’enquête est minutieusement menée par Corcoran « Cork » O’Connor, conjointement avec sa femme. Cork est un ex-flic de Chicago et l’ex-shérif de la petite ville. Mi-Irlandais, mi-Anishinaabeg, c’est un personnage très attachant, épris de vérité et de justice, reconverti un peu malgré lui dans la vente d’hamburgers, au bord du lac d’Iron Lake. Une sorte de retraite suite à un conflit dramatique. Sa femme Jo est l’avocate qui va prendre en charge la défense du présumé coupable. Coupable de meurtre, celui de la jeune Charlotte Kane, fille d’une des familles les plus riches de la ville. Le suspect est un ex-petit ami, Solemn Winter Moon, un Ojibwe vivant sur la réserve, déjà connu des services de la police pour diverses infractions et son impulsivité notoire. Cork et Jo O’Connor le connaissent bien et sont tous deux quasi persuadés de son innocence, malgré les preuves qui l’accablent.

    L’enquête démarre de façon assez classique pour ne cesser de rebondir, basculant parfois dans le roman fantastique noir, et au fur et à mesure de plus en plus dans ce qu’on pourrait appeler un polar spirituel. Car ce qui transparaît dans ce roman dont l’intrigue est maîtrisée à la perfection par l’auteur, c’est un questionnement spirituel. Un questionnement sur la foi, le manque de foi, la perte de foi, les excès de la foi quand elle tourne au fanatisme délirant et assassin et plus largement à la quête du sens de la vie, où la spiritualité d’une forme ou d’une autre, quelles que soient nos croyances, peut s’avérer essentielle pour savoir qui nous sommes.

    « Chaque être humain, lui semblait-il, était un assemblage d’impulsions conflictuelles enserrées dans un seul corps, essayant tant bien que mal de trouver la paix ».

    Le problème de l’identité est un autre sujet largement prédominant dans ce livre. Nombre de personnages s’avèreront être bien différents de ce qu’ils ont l’air d’être, et par là, il est question aussi des problématiques de préjugés et d’intolérance.

    « Il aimait Aurora et comprenait pourquoi c’était le genre d’endroit où venaient les gens qui voulaient échapper à des problèmes – au monde, à une grande ville, à un passé trouble. Mais il n’existait pas d’endroit assez éloigné qui permettait d’échapper à ce qu’on était. Même si les gens gardaient des secrets pour les autres, ils devaient malgré tout vivre avec eux-mêmes. C’était exactement ce que Cordelia Diller lui avait dit sur cette colline dans l’Iowa. Pour recommencer à zéro, le meilleur point de départ, c’était de regarder la vérité en face ».

    Dans tout ce micmac, un personnage deviendra central bien qu’il n’apparaisse qu’à deux ou trois reprises. C’est Henry Meloux, un grand-père Ojibwe, qui vit avec son chien dans une cabane à l’écart des hommes, au sein de cette nature grandiose et sauvage du Minnesota. Détenteur d’une spiritualité ancestrale solidement reliée à la Terre, le vieil Ojibwe sera un guide précieux pour montrer la voie de la paix et de la sagesse.

    « Chaque fois que Cork entrait dans la forêt profonde, il savait qu’il pénétrait dans un endroit sacré. C’était proche de ce qu’il ressentait, lorsque, enfant, il entrait dans l’église. (…) Il y avait ici un esprit si grand qu’il rendait le cœur de l’homme tout petit. Le sang anishinaabeg qui coulait dans ses veines était peut-être la raison pour laquelle il ressentait cela, mais il ne le croyait pas. Il pensait que tout homme ou toute femme qui venait ici sans méchanceté ressentirait la même chose ».

    Blood Hollow est un roman passionnant, facile à lire, ce qui n’exclut pas la profondeur. L’auteur a l’art des petits détails anodins qui donnent à son écriture un ton extrêmement vivant et si réaliste, "qu’on s’y croirait", comme disent les enfants. Le genre de livre qu’on a vraiment du mal à poser, une fois qu’on l’a commencé.

     

    Cathy Garcia

     

     

    Krueger.jpgWilliam Kent Krueger est né le 16 novembre 1950 dans le Wyoming (États-Unis). Père de deux enfants, il habite à Tangletown. Après avoir fréquenté l’université de Stanford, dont il est renvoyé pour ses positions radicales sur la guerre du Vietnam, il travaille dans la construction, s’essaye au journalisme puis se consacre à l’écriture. Il publie plusieurs nouvelles, puis à 40 ans son premier roman, Iron Lake. Il reçoit trois prix, dont deux du premier roman, le Barry Award et le Anthony Award. Surnommé le Michael Connelly du Midwest, il a écrit une dizaine d’ouvrages, dont beaucoup pas traduits en français, qui ont tous remporté un véritable succès et ont reçu de nombreuses distinctions.

     

  • Lecture-spéléo : textes de Cathy Garcia à la Grotte du Paradis

    Très beau succès pour les lectures-spéléo lors du Festival des Passagères.

    Bientôt des photos, de la vidéo...

    En attendant, voici quelques-uns de mes clichés pris avant représentation, un petit aperçu de la superbe installation de Patrick Evrard, artiste plasticien.

     

    008.JPG

    006.JPG

    016.JPG

    018.JPG

     

    et des sculptures vivantes en préparation...

     

    029.JPG