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Sappho - Fresque de Pompei - entre 55 et 79

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LE PORT DE CYTHÈRE
 
Là sont les étoiles ! Sur ta peau si douce où ma bouche se hâte vers des contrées particulières, terres sauvages, inondées, pleines d’oiseaux spongieux, de gémissements enfouis.
 
Bouche en proue, je remonte tes estuaires où, selon la légende, vivent les marins perdus. Agenouillé dans tes lagunes, je bois le sel de tes péchés. Enlacé par tes vagues, je m’élève, jeune soleil gorgé d’un suc qui n’en peux plus de voir tes côtes tanguer sous la houle, ta douce crique enchantée où pleurent les mouettes.
 
Je prends sur ma langue tous les bateaux amarrés à la frange humide de tes cils, prêt à partir encore et encore pour l'amour du large. Je bois l’écume de ce ravissant coquillage, je cherche la perle qui se cache tout au fond, la perle de satin rose et j’arrache des rafales de cris à ta gorge haletante.
 
La tempête se lève, mon amour, mais je tiens le cap, à la pointe de la langue et du sextant. Je t’emmène jusqu’au bout de la nuit, là où la jetée se confond avec le ciel mais avant ça, ma lune, tu m’auras donné ton miel.
 
Je veux jouer avec toi à la joie du monde, je veux entrer dans la vieille danse, accroche-toi ! Je frotterai mon jus sur tes lèvres affligées d’amour. Je suis lame de fond qui harponne tes vaisseaux, je suis pirate sans scrupule qui pénètre ta chambre au trésor. L’huile de mes reins vient mouiller tes rives, se mêler à tes cascades de cyprine. Je jouirai à ton port, ma belle pieuvre, enlacé par tes bras multiples, au flux et reflux de nos baisers dissolus.
 
*
août 2000

 

 

Commentaires

  • Quel texte flamboyant !!! Dieu que la pieuvre doit être belle...

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