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  • AJ Frena - Sleipnir, 2012

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    MOIRURE


    et chaque fois je réapprends
    à regarder ma peur qui me regarde
     
    cette sensibilité
    un peu idiote
    l’humide d’un trop plein
    de beauté
    l’envie d’un regard
    amoureux
    petit cinéma personnel
    qui fait salle comble
     
    l’indécrottable romantisme
    cet élan qui fait gicler
    de nous-mêmes le meilleur
     
    cet enfant en nous qui veut plaire
    mais le monde peut bien hurler
    il y a des crocs qui jamais ne lâchent
     
    accueillir donc
    ouvrir se fondre à l’appel
    briseur de sirènes
    se couler dans le courant
    d’une non-réalité
    s’allonger sur le fond
    et du coup sur les formes
     
    danser la danse dissolue
    des algues amnésiques
     
    des traces des marques des signes
    à tâtons je cherche
    puis ne cherche plus
    trouve la paix
    sur les ailes d’un délire

    un sourire qui s’étire
    comme chat reptile
    œil vif
     
    cheval blanc
    brin d’herbe entre les dents
    guérisseur
     
    ouvrir la fenêtre
    du bout des lèvres happer la lune
    la laisser fondre sous la langue
    manger la nuit
    recracher ses étoiles
    ces milliards de soleils dans les yeux
    dans nos yeux
    toujours noirs
     
    et que vienne la relève
    les nouveaux dieux
    barbares et bandant
    qui marqueront nos lèvres
    d’une sève profane
     
    feu
    averse
    vapeur
    la traversée
    l’entre-deux mondes
     
    je sens la force qui émane
    des anciens sillons
    je sens la chaleur
    des entrailles
    la rougeur organique
    les flux de la peur
    et du désir
    qui tressaute

    les muscles épices
    le regard perforateur
    du cheval écarlate
    trempé de sueur
    qui se cabre
     
    juste le souffle
    pour dompter
    ce cheval fou
    ce cheval ivre
    de cette puissance
    qu’est vivre
     
    et chaque fois je réapprends
    à regarder ma peur qui me regarde


    Cg in Salines, 2007

     

     

     

     

     

     

     

  • Caroline Huwart et Les mots

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    LES MOTS

     

    Les mots sont des lames qui laissent des traces, de vilaines cicatrices

    Les mots sont des bombes à explosion différée

    Parfois même mines anti-personnelles

     

    Les mots sont cruels mais sont aussi

    Des baumes pour le cœur, des bonbons qui fondent en bouche…

    (mhmmmmm c’est bon ça, me dit ma toute petite fille).

     

    Les mots sont des perles qui parfois font de beaux colliers

    (comme pour mettre aux oreilles, me dit-elle encore).

     

    Les mots sont des véhicules non polluants, les mots sont parfois trop salés

    Les mots sont des animaux dociles ou sauvages et les poètes d'étranges bergers

     

    Les mots sont points

    De vue de croix de suture

     

    Les mots sont fils conducteurs qui peuvent nous égarer

    Les mots sont perches et parfois perchés

    Tentatives pour se relier, se dire, se comprendre

    Les mots sont ce que nous voulons qu'ils soient, mais trop souvent, ils nous échappent

    Et souvent ils n'y sont pas quand l'essentiel est à dire

     

    Les mots dès qu’ils prennent l’air, sont moRts

     

    Les mots sont bouts de bois, cailloux, ficelles avec lesquels se construit l'humanité

     

    Les mots sont étranges

    Les mots en folles orgies de lettres

    Les mots sont musique, ils chantent, enchantent

     

    Et parfois, ils tuent.

     

     

    Cg in Complainte du poète

  • Elmer Batters et M'aimes-tu ?

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    M’AIMES-TU ?

    quand je suis
     
    l’eau
    roule galets
    hanche qui bondit
    remous secrets
    eau    sable    lumière
    qui t’envahissent
    la bouche

    fauve
    aux griffes d’air
    ciel fendu
    terre foulée
    avec des crocs des serres
    à déchirer le cœur
    d’un soleil

    baiser serpent
    flamme fumée
    la chanson
    le parfum
    qui te font
    pleurer
     
    chatte
    de gouttière
    vagabonde
    folle de lune
    rêve tordu
    fugue éclopée
    semeuse d’espoir
    sur laine de verre

    quand je ris sans savoir
    pourquoi
    quand j’ai peur
    de tout     de vivre    de moi
    et  rage de ne pouvoir
    fuir encore et encore
    faire tourner le monde
    à l’envers

    quand je trépigne et cabriole
    sans bouger d’un cil
    d’un fil
    quand je dis
    le convenu
    le superflu
    et omets
    l’essentiel
     
    quand j’entends des violons
    inexistants
    et oublie ces mots ces gestes
    qui bafouillent  
    je t’aime

    je naufrage au revers
    d’un alcool de brume
    ma robe est noire
    mes yeux brûlés
    des accents nomades
    me font couler

    mes sourires
    tournent grimaces
    et  je tremble et grince
    le vent se lève
    tempête dans ma tête
    gicle à mes lèvres
    un jus noir amer

    quand tes mots ne m’atteignent pas
    quand tes mots ne m’atteignent plus
    qu’explosent les ponts
    les piliers de compréhension

    un samouraï délirant
    à la douceur assassine
    s’arrache les entrailles
    pour dérouler à tes pieds
    l’histoire d’une vie
    ratée

    ma vie  

    m’aimes-tu dis
    m’aimes-tu
    encore ?

     

     

     

    cg in Salines, 2007

     

     

     


     

  • ako Takaishi

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    Lui

     

    Elle l’a vu

    il lui a plu

     

    dès la première fois

    donné ce désir étrange

    d’un chemin à ses côtés

     

    voir où il mène

    avec le cœur qui bat

    l’envoûtant tempo

     

    de ce nous

    qu’elle pressent

     

    cg in Le baume, le pire et l'essence

     

  • Annie French - A fairy tale

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    Fille d'un métallurgiste, Annie French (1872-1965) est née à Glasgow et a étudié à la Glasgow School of Art sous Fra Newbery et le symboliste belge, Jean Delville. Influencée par les préraphaélites, Aubrey Beardsley et Jessie M King, elle a développé cependant un style très pesonnel.
  • Ellen Auerbach - Sulpher bath - Big Sur, 1949

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    Elle est entrée en silence comme dans un bain d’huiles, quand les parfums se font médecine. Elle est entrée en silence et n’en est plus ressortie. Certains disent qu’elle s’est noyée, d’autres — mauvaises langues —, que le bain a refroidi. Tout cela est faux. Elle est entrée en silence et elle y a découvert un vaste univers, nul besoin de revenir puisque elle n’est même pas partie. Elle est simplement entrée. Entrée en silence. Les pieds léchés par les vagues, la place immense où il ne fait jamais nuit, pas plus que jour d’ailleurs, il y fait seulement un léger, un merveilleux, un dense silence. Elle y est entrée comme on entre dans son lit, comme on glisse en soi. Elle n’est pas partie. Elle est là, minuscule et immense, en silence.

     

     

    Cg in Le baume, le pire et la quintessence

     

  • Berenice Abbott - Soap Bubbles, New York, 1945

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    Argile des pieds, musique des toiles d’araignées. Le chant des sphères, le chant des bulles.

    Non je n’ai pas oublié le sang des champs noirs mais je fabrique une énergie de contrebande, distille le peu que je sais de l’amour. Je poissonne, frissonne, électrise l’eau de mon corps pour la rendre vivante.

     

    cg In Chroniques du hamac, 2008

  • Jephan de Villiers

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    jephan de villiers.jpgJephan de Villiers est sculpteur. Il est né au Chesnay le 4 avril 1940. Il partage son temps entre l'atelier de Jolymont à Watermael-Boitsfort (Bruxelles) et celui de Corloux à Mirambeau (Charente-Maritime). Vers l'âge de 14 ans il commence à recueillir dans le jardin de sa grand-mère près de Versailles des brindilles et des feuilles mortes pour en faire d'immenses villages de terre et d'écorces. Quelques années plus tard, il remplit de gouaches des coquilles d'œuf et les jette sur de grands papiers noirs. Dans les années 1960, la découverte de l'atelier de Brancusi reconstitué au musée d'art moderne de Paris, donne naissance à des sculptures blanches filiformes qu'il appelle Structures aquatiales. Il s'installe alors à Londres où il expose ses sculptures de plâtre. En 1976, lors d'un voyage à Bruxelles, Jephan de Villiers découvre la forêt de Soignes et ramasse le premier "bois-corps" préfiguration du Voyage en Arbonie. Dès lors, tout ce qu'il utilise vient de ce monde secret des végétaux tombés sur la terre où ils pourrissent, se perdent et se transforment. Ces racines, ces écorces de bouleau, ces bogues, ramassés au cours de ses promenades en forêt, vont devenir des peuples de nomades, des forêts en marche, des anges chevauchant des ours géants. Ce peuple de bois mort s'avance en longs défilés silencieux, étranges tribus d'un territoire imaginaire.

    http://www.jephandevilliers.com/

  • Jaya Suberg

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    Née en 1956 à Hagen, Jaya Suberg vit et travaille à Berlin depuis 1980. Dans ses photos manipulées se superposent des couches de lieux/moments donnant naissance à des mondes oniriques où se heurtent le concret et l’imaginaire. Elles mélangent aussi les techniques pour obtenir des oeuvres du même accabit.

    http://www.jayasu-berlin.de/