Boogie Balagan - Idiot Bravo
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Autoportrait 1939
Prisonnier 1940
Synagogue du camp 1941
Organ grinder 1942-43
Felix Nussbaum naît dans une famille bourgeoise juive à Osnabrück en 1904. Durant ses études artistiques, il rencontre une artiste juive polonaise Felka Platek (née le 3 janvier 1899 à Varsovie) qui devient sa compagne et qu'il épouse en 1937 à Bruxelles. À l'avènement du nazisme, en 1933, il se réfugie d'abord en Italie puis en Belgique, à Ostende, qui inspire plusieurs de ses œuvres puis à Bruxelles. N'ayant pas pu obtenir la nationalité belge, il est arrêté au début de la guerre comme citoyen allemand et transféré au camp de Saint-Cyprien dans le sud de la France, autre thème de ses œuvres]. Après la débâcle, les autorités françaises rendent à leur pays les réfugiés d'Allemagne, mais il parvient à s'évader avec sa femme. Ils retournent vivre en Belgique à Bruxelles. Caché pendant presque quatre années, après dénonciation d'un voisin le couple est arrêté le 21 juin 1944 et emmené le 31 juillet 1944 dans le dernier convoi pour Auschwitz depuis la Belgique et y périt, gazé, comme pratiquement tout le reste de sa famille qui s'était réfugiée en Hollande. Comme aucun autre artiste de la première partie du 20e siècle, Felix Nussbaum a su représenter à travers ses peintures la situation dramatique dans laquelle il se trouvait en tant que Juif allemand durant la période nazie. La peinture représentait pour lui un moyen de lutter contre le régime nazi et lui permettait de conserver une dignité humaine tout en lui donnant la force de survivre. Felix Nussbaum n´est certainement pas avant-gardiste. Il appartient à la « génération disparue » victime de l´Holocauste. Il fut longtemps oublié et ce n´est que dans le courant des années soixante-dix que son art fut enfin redécouvert. C´est à ce moment-là que le musée d´art de la ville d´Osnabrück commença à établir une collection des œuvres de Felix Nussbaum. Actuellement le musée compte plus de 160 œuvres de Nussbaum. Pour permettre l´exposition de toute cette collection, l´architecte Daniel Libeskind fut chargé d´ériger la « Felix Nussbaum Haus » et c´est ainsi que depuis 1999 le musée propose la collection complète des œuvres de Nussbaum et accomplit ainsi la volonté du peintre : « Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes. » Il est l'auteur de plusieurs œuvres allégoriques (Le triomphe de la mort, 1944) ou représentant la condition juive sous l'occupation nazie (Autoportrait au passeport juif, 1943) qu'il a exécutées avant de disparaître dans la Shoah. La persévérance de quelques collectionneurs réunit des œuvres éparpillées, aujourd'hui dans le musée d'Osnabrück qui lui est spécialement consacré.
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Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ?
- Pas toujours, mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encore.
in Le Loup et le Chien
La moitié des brésiliens ne dorment pas parce qu’ils ont faim. L’autre moitié ne dort pas non plus, parce qu’elle a peur de ceux qui ont faim
Et qu’est la mouche, dites-voir, sinon l’image inversée de l’ange
Plasticienne autodidacte, elle compose ce qu’elle appelle des gribouglyphes, mélange de diverses techniques et de collages. Elle obtient un premier Prix de poésie à 18 ans. Ses premiers recueils sont publiés en 2001. Elle illustre plusieurs revues littéraires et des recueils d’autres auteurs. Elle crée en 2003 la revue de poésie vive Nouveaux délits. Son travail est présenté publiquement depuis fin 2008 et sur le net. Fin 2009, elle fonde l’association du nom éponyme Nouveaux délits. Elle s’exprime aussi à travers la photo, pas en tant que photographe professionnelle, mais en tant que poète ayant troqué le crayon contre un appareil photo :
Après Claques et boxons et Les mots allumettes, Cathy Garcia revient en ce mois de mars 2014 avec un recueil court de poésie prosaïque très intéressant qui fait à la fois la part belle aux souvenirs des tragédies antiques, aux flottements des corps en souffrance, à la beauté des matériaux. Il y a aussi de belles envolées sur les aurores, la lumière de la lune, d’où jaillissent fulgurances, contemplation, rédemption.
« Une tragédie antique ensevelie dans le jardin des masques… L’oiseleuse pleure dans les fumées de myrrhe. Un corps de femme à lapider, encore et encore… Juste un saccage de coquelicots. Conjuration du vide… La meute aime le rut… ».
Chaque fragment hybride est court et complété par une illustration personnelle de l’auteur.
« Je marche… je dois marcher… Je cours et je danse… ». Cette ode à la fragilité de la vie se déroule avec douceur sous nos yeux, et cette sensation est renforcée par la grande qualité de plume de Cathy Garcia. On y voit, on y sent, on imagine la vie d’un individu égaré en pleine nature. On lit et on regarde se dérouler, en petites en grandes attentes, la vie d’un personnage, qu’on imagine être une femme, croqué au trait noir. Les instants heureux ou douloureux de la vie sont là, esquissés en quelques traits et liés les uns aux autres, par les ressacs des histoires d’amour, de séparation ou de transition. On entend des cris sourds parfois et se dessine (et se devine) alors une couleur particulière, différente à chaque page, à chaque murmure souffrant. Et l’air, la lumière, le souffle reviennent vite pour combler les manques, les trahisons, les inépuisables toxicités. Animée de tourments intérieurs et d’observations éclairées sur la mémoire et la fuite, l’histoire de chaque scène se déploie sous nos yeux, on la regarde et on l’aide à son déroulé en touchant du doigt les mots qui sursautent et s’empilent, parsemés. Les mots qu’on aimerait remettre dans la main du personnage, pour ne pas la voir s’enfuir et souffrir. On devine des coupures entre les phrases, qui renforcent la narration de cette histoire, ode poétique au temps, à l’errance, à l’exil.
Ces fragments d’une femme naufragée renforcent les émotions que l’on ressent, en résonance, à l’écoute et au visionnage de cette vie, notre vie, qui passe entre douceurs et tristesses. C’est vrai ! Comme le dit l’auteur, « notre bonheur est bossu ».
« Je marche et glisse dans la nuit, je compte les spectres. Un spectre, deux spectres, trois spectres… Quatre spectres… Les violoncelles saluent la vanité des cérémonies… Tout brûle, irrattrapable capharnaüm ».
Laurence Biava
http://www.lacauselitteraire.fr/fugitive-cathy-garcia
…de ces grands yeux si fervents et si tendres
de cette bouche où mon cœur se noya
Laisse-moi être ton allumette, ô toi qui signes les heures,
le paradis est d’une simplicité !
cg in Chroniques du hamac, 2008