Aleksandra Waliszewska
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la possibilité de jeter le masque en toutes choses
est l'un des rares avantages que je trouve à vieillir.
in Mémoires d'Hadrien
Mordeau de l'album "Audiorama", sorti le 27 mai 2014 on Clapping Music
Pour voir d'autres clips de Timo Hateau et Gérald Fleury :
http://www.youtube.com/user/timohateau
Je vous insulte
Hyènes et chacals
Avec toutes les injures de mon
Alphabet
Et je vous jette au crâne
toutes les potiches de mon
impuissance
Car
Hyènes et chacals
Vous meublez le long tunnel de votre ennui
Des dimanches et des jours creux
Avec le casse-croûte des faibles
Et vous en tapissez les murs avec la chair
De poule des gens qui dorment dans les
Igloos des nuits d'octobre
Parlez-moi
De plaisirs quand les gens criant famine et
Désolation
Mettent en marche le phonographe de leurs plaintes
Et battent
Les tambours de leur misère
Sur une place publique
Où
Personne
Ne s'arrête
Rien ne compte plus
Que ce vide des ventres
A combler qui résonne comme une orgue
Dans les crânes des abrutis satisfaits
Comment pouvez-vous vivre, gens de l'argent et de caviar avec ces poux
Que vous ne grattez pas?
Comment pouvez-vous avaler la pâtée
Gens de cravates et parfums que les cravates
N'étranglent
Pas et que le parfum
N'étouffe
Pas?
Comment pouvez-vous caresser vos femmes, lisser votre moustache,
Hausser les épaules, acheter un timbre, applaudir le Cid au théâtre
Des vies, distiller l'anis de vos satisfactions dans l'alambic de vos
Gosiers de pierre, marcher les pieds au sec et la tête dans un chapeau
Curer les ongles de vos chiens, avoir des enfants, tambouriner
Des doigts sans honte, aller la tête haute et le coeur lourd, rire du rire
Faux
Des gens sans conscience, mâcher le chewing-gum des ânes désabusés,
Décortiquer la croûte
D'un poème
Ou la coque d'une chanson pour en avaler sinistrement le fruit
Se dire comblé
Se dire ravi
Se dire heureux
Se dire bon
Se dire humain
Quand les saltimbanques de la misère
Chantent
Et dansent
Le ballet des petits pains devant des banquettes vides
Quand les clowns
poussifs
Epoumonés
Tuberculeux
De la charité
Soufflent dans le tube de leur intestin grêle
Pour bien vous montrer qu'il est
Vide
(d'après, Editions Bouchène, Alger, 1987. N° d'édition 001/87. Dépôt légal 1er trimestre 1987. Re-publié par le n°10 de la revue Albatroz, Paris, janvier 1994).
Source http://albatroz.blog4ever.com/ismaal-aat-djafer-complaint...
L’émergence d’une rumeur
Derrière la cloison
Laisse partir les derniers
Convois du vide
cg, 2013
L’ART DU NŒUD
Je flaire l’aigre du désir
La puante imagination
Des abîmes humains
Lente infection des morsures
Dont aucun ne sait voir les traces
Géhenne ordinaire
Autolyse résigné
Au lit de l’angoisse
Rages entrailles
Savamment ligotées
L’art du nœud
Et les nœuds du lard
Je veux en découdre
Absoudre l’absurde !
Un cœur
Qui soudain a des crocs
S’auto-dévore
Vendanges lycanthropes
A la vulve du monde
Ça m’aide la nuit
A raccommoder mes étoiles
A faire jonction
Emeute solaire
Au cadran j’ai rongé les angles
Les ai polis de ma langue
Pour en faire le cercle
Aléatoire
Non parfait
Le cercle rugueux
Du réel
cg, 2006 in Trans(e)fusées
(à paraître chez Gros Textes en 2015)
Sacrilèges, nuits exsangues barbares
Nécromanciennes scarifiées de songes
Sanctuaires de félidés, de lunes dévorantes
Nuits braconnières, souveraines insolentes
Nuits renardes
Aux bras des vénusiennes
cg in Claques et Boxons
(Ed. Nouveaux Délits 2013)
La musique jette ses filaments, son fin réseau de capillaires, elle m’appelle… Et puis de nouveau les intuitions. J’ai quelque chose à apprendre ici en ce lieu, à lâcher en ce lieu de retrait, avec la grande ourse à l’aplomb de ma tête. J’entends bêler au loin. Un son étrange.
Rien n’a de sens, tout a un sens.
cg in Journal 2005
Si l'écriture poétique est un art d'éveiller la conscience à l'énigme du sens, ou de faire abruptement allusion au secret du sens du sens au-delà du sens, avec le minimum de mots, autrement dit un art de l'intensité et de la densité, elle n'est pas seulement le résultat d'un savoir-faire (toujours impossible et toujours remis en question), mais surtout le fruit d'un ascétique processus de transformation intérieure qui se nourrit à tout instant de l'expérience la plus consciente et la plus immédiate de la vie. C'est un art de voir l'Imperceptible dans le perçu, le sacré dans le profane, la surnature dans la nature. Aux yeux de la conscience transcendantale, tout est signe de l'abyssale présence du Sans-Signe. Au fond, tout est sans fond, tout est sans nom. L'écriture poétique n'est jamais qu'un moyen de maîtriser le vertige ou la folie. De faire des sauts dans l'Inimaginable sans devenir fou.
in Transpoétique. La main cachée entre poésie et science
Mystérieux territoires de résonances. Franchir les frontières par inadvertance.
L’exode des certitudes maintient en éveil.
Nécessité vertigineuse de la métamorphose.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Invente-moi une chambre
La rose d’argile
L’effervescence des draps
Le songe sucré de nos salives
cg 2013