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  • Yann Orveillon

     

      La femme se souvient

     qu’elle est poussière d’étoiles,

     transgresseuse d’interdits,

     veilleuse de nuit

     guetteuse d’évènements cosmiques,

     accoucheuse d’aurore.

     

     In Corps-architecte III

     

  • Jean-Marc La Frenière

     

    J’en ai assez qu’on trace des graffitis avec des corps vivants sur les champs de bataille, qu’on nous couse les lèvres avec du fil barbelé, qu’on nous casse les couilles sous les électrochocs et les agios bancaires, qu’on blanchisse les crimes sous la raison d’État. Je préfère la beauté avec son sexe mal caché, ses cheveux en désordre, ses fesses rondes comme la lune, ses grandes jambes d’azur chevauchant l’infini.

    in Parce que

     

     

  • Vient de paraître : Thierry Roquet & Compagnie

    mgv2>publishing

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    Couverture souple, 56 Pages                    
    Prix : 5,00€
     
    Le dernier X & compagnie -- Thierry Roquet & compagnie, avec Jean Marc Flahaut, Eric Dejaeger, Heptanes Fraxion, Jérôme Leroy, Frédérick Houdaer et illustré par Cathy Garcia
     
    "Dans ce deuxième recueil de la série X & compagnie, Thierry Roquet et ses amis nous invitent à mettre le doigt déganté sur la face du quotidien, le plus moite mais le plus profond aussi. La résignation est un suicide quotidien comme le montre Cathy Garcia sur la couverture dont elle est l'auteure. Cathy Garcia seule présence féminine dans cette tribu couillue : non pas « Mieux qu'une bande de mecs », mais juste une bande de mecs, dont la testostérone rend ce groupement de textes cohérent, touchant, bouleversant."
     
     
     
     
    Extrait

    L'invisible ennemi des premières lueurs
    de Thierry Roquet

    noir sans sucre et bien corsé
    c'est comme ça que je le bois le café
    accompagné d'une clope chaque fois
    je suis
    assis sur la cuvette des chiottes
    qui fuit goutte à goutte
    la tuyauterie est noircie pourrie vieille de
    soixante ans j'en sais trop rien
    un jour ça va nous péter à la gueule et on l'aura bien
    cherché

    j'ai ouvert la fenêtre
    au vent frais au crachin
    au lent réveil d'un jour qui sera peut-être différent
    de la veille de l'avant-veille
    il est quatre heures quarante-sept du matin qu'est-ce que je
    fous là bon dieu ?
    à peine remis d'un léger
    sommeil trop haché
    j'ai pas le courage d'en chercher les raisons profondes

    hier soir jusque tard je lisais les aventures de Max Zajack
    mon alter ego c’est tout comme
    en quête d'un boulot de n'importe quel boulot
    alimentaire en quête d'argent
    et j'entendais un bruit sourd régulier qui faisait résonner les
    murs
    de la chambre
    un moment j'ai eu la sensation que c'était mon cœur en train
    de battre trop fort
    en train de me lâcher
    ou que c'était ton rêve qui débordait par ta bouche ouverte
    et puis non
    j'ai vu une camionnette de dépannage garée avec ses
    warnings
    un ouvrier taper avec ses outils sur une porte défoncée

    quand l'anecdotique tient lieu de souvenir
    il est sans doute temps de songer à s'enfoncer dans la réalité
    de ne plus la fuir à ce point
    de percer à jour le secret d'une vie qui se traîne
    avec les mêmes chaussettes
    le même slip les mêmes reflets jaunâtres

    déjà en face les premières lumières s'allument
    les premières bagnoles brisent le silence
     ça a un petit quelque chose de rassérénant
    d'assister immobile à la naissance
    du jour
    c'est comme une petite victoire sur un invisible ennemi