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  • Viviane Forrester

     

    Nous vivons au sein d'un leurre magistral, d'un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer. Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer) n'ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme. L'imposture générale continue d'imposer les systèmes d'une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions. L'extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l'Histoire, l'ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l'économie et détient le pouvoir. Nous découvrons qu'au-delà de l'exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n'être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l'exploitation à l'exclusion, de l'exclusion à l'élimination... ? 

     

    in L'horreur économique – 1996

     

     

  • Hilde Pollak - Onhe title (tänzerin) - 1930's

    Hilde Pollak- Onhe title ( tänzerin)  1920-1930s.jpg

     

     

    Cette réalité tangible, visible, audible, dans laquelle nous évoluons sinon verticalement, au moins horizontalement, au gré de nos pensées et de nos perceptions. Réalité qui nous conforte dans cette idée du moi, dur comme fer qu’il existe, chacun en est la preuve pour soi…et pourtant nous sommes bien ennuyés quand il faut le définir ce moi. Pour masquer notre ignorance, nous nous construisons une personnalité à l’aide de goûts, de préférences, d’aversions, de projets, d’ambitions. Nous nous approprions certains sentiments, émotions plus que d’autres et nous en faisons ce que nous appelons notre caractère et nous sommes rarement d’accord avec la description qu’en font les autres. C’est normal, personne ne nous connaît vraiment (et pour cause qui pourrait connaître ce qui n’existe pas parce que sans cesse changeant…) alors nous nous drapons d’un sentiment de solitude que nous attachons avec une ceinture d’apitoiement sur soi. Qu’on y réfléchisse un peu trop et survient l’angoisse, l’ego qui se sent menacé d’inexistence.

     

    Nous voudrions être comme ci ou comme ça, mais hélas les miroirs sont parfois cruels, alors nous nous trouvons des raisons pour continuer à consolider le mythe d’une façon de plus en plus complexe, afin qu’il ne puisse pas être réduit au néant. Vu sous cet angle là, c’est épuisant de vivre !

     

    cg in Journal 1999

     

     

     

     

  • Moony Khoa Le - Water Walker

    Moony Khoa Le _Water-Walker.jpg

     

    ...chercheuse d’absolu a du mal avec le côté pratique des choses. Le côté terre à terre. Je manque de terre et de feu, on le sait bien. Je navigue dans les eaux et dans les airs, un univers de bulles. Plénitude ou illusion, un poisson volant. Et le plus fou, c’est que j’en ai vu des poissons volants, des immenses et j’en ai même promené quelques-uns...

     

    cg in Journal 2006

     

     

     

  • Nils Udo - The nest

    Nils Udo.jpg

     

    Le coucou clame son forfait et les oiseaux plus convenables achèvent la construction des derniers nids. Un chien aboie comme il se doit. Ça pépie, ça ricane, ça siffle et bourdonne. Le grand jardin qui m’entoure ne cesse de m’extasier. J’ai décidé de faire de mon quotidien, un sanctuaire.

     

    cg in A la loupe