Nicolas Repac - Redemption Blues (I Know His Blood Can Make Me Whole)
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http://jamesmollison.com/books/where-children-sleep/alex-9-rio-de-janeiro-brazil/
la moitié des pommes étaient gâtées. En les triant, elle s’était aperçue qu’elles aussi pourrissaient à partir du point de contact avec d’autres fruits : c’était comparable à ce qui se passe entre les êtres humains
in La voleuse de fraises
j’aligne les mots les signes
les hameçons
Qui ne pêchent rien
j’aligne
in Démolition
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement.
in La Liberté des mers
Je prends tout, j'accepte les souffrances à venir, c'est le prix des grands bonheurs !
cg in Journal 1996
La vie est un jeu, un jeu sacré.
cg in Journal 1995
C’est un soir un autre
le cri comme de l’or
des ruelles à flaques
le ciel feuillu pierraille
l’étoile buissonnière
les vaisseaux vagues blancs
le vent inévitable
il pioche aveugle il pioche
il défouit défouit
il ricoche écorche
fouette fou les lampes
il grouille aux lessives
le vent c’est
du vent
un chien mâchonne
soudain la lumière s’enflamme aux placards
vers la mer furieusement sobre
vieille boutique herseuse
berceuse cambuse
un vierge athlète a pissé bleu
sur le roc à gaillet
les noirs cressons
le dernier corbeau grince
il a plu sur les bêches
et la lande où j’étais
assez couru assez
où la douceur le gîte
où l’hivernage
l’innocence désormais ?
(21 octobre 1995)
in Noir sur blanc
Je passe d’une humeur à l’autre avec une rapidité déconcertante. Je regarde mes plantes, le linge qui sèche, les ombres sur le gravier. Un beau papillon noir et blanc avec des taches orangées s’est posé sur une branche du prunier. Un autre plus petit, tout blanc, divague dans les airs. Les pigeons grommellent. Quelques fleurs, fraîchement écloses, se détachent sur la jungle verte du petit jardin. Des tomates cerises y ont fait leur apparition comme l’an dernier et l’an dernier me ramène à cette amertume, cette ombre qui me colle et m’ôte le goût de tout.
cg in Journal 1999