La vache de Mohamed Hamidi (2016)
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
L'humour est forcément désespéré.
Ou alors, ce n'est plus de l'humour, c'est une berceuse.
Elle s’interroge quant aux poètes qui mettent leur tête dans le four et des tuyaux pleins de monoxyde de carbone dans leur bouche. Peut-être est-ce un acte suprême d’alchimie, la transmutation du gaz et du poison en une substance qui absout. Sur la cuisinière dansent des flammèches bleues. Le genre de choses qui ancrent les univers. Pour les poètes, c’est toujours l’hiver. Ils sont debout au bord du parapet des ponts nocturnes. Leurs orteils pointés vers l’immense néant bleu. Le monde se fige et retient son souffle. A nouveau nous sommes des enfants. Les définitions bleues et fraîches nous les savons comme un enfant sait qu’il ne doit pas traverser la route ni toucher la flamme. Pourtant nous la touchons.
in Bleu éperdument
toute violence nous prive d’humanité. Que nous soyons celui qui frappe ou celui qui encaisse les coups.
in Illska
Bien des jours avant de voir la mer, elle était une odeur,
une sueur salée, chacun imaginait sa forme.
in Aller simple
Un jour j'irai vivre en Théorie, car en Théorie tout se passe bien.
Je me sens un peu comme sur le haut d'une montagne. J'aimerais oublier, en cet instant même, tout ce qui me concerne, n'être plus que pure existence, sans passé, sans futur. Le rôle que je joue dans ma vie me semble parfois trop lourd, une entrave qui m'empêche d'être, tout simplement. Plus je vieillis, et plus j'ai conscience de ce besoin viscéral de "sauvagerie", d'un mode de vie plus dénudé, au propre comme au figuré. Me reste à transformer ce désir en force, à l'intégrer à la réalité, alors peut-être...
cg in Journal 1997