Marina Cano
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
MÊME LA PIERRE TREMBLE (PARFOIS)
le cœur est un muscle
si on l'entraîne, si on en prend soin
il devient capable de déplacer des montagnes
à la seule force
de ses élans bestiaux
(qu'aucune tête
aussi faite aussi pleine soit-elle
ne saurait dompter)
parfois je pense à ces cœurs
que nous nous sommes taillés dans la pierre
parce que le monde nous pousse
à avoir un temps d'avance
à prendre de la hauteur
ou peut-être du recul
bref à être là
où le cœur ne sait plus vibrer
à être là
je ne sais pas exactement où
mais quelque part
qui n'a rien à voir avec l'ici et le maintenant
où il exulte
parfois je pense à ces cœurs
que nous nous sommes taillés dans la pierre
à force d'user de l'ironie
et d'abuser du second degré
pour ne pas pleurer / rire / gifler / embrasser
parce que nous nous sentions
bien bêtes
avec ce truc au fond de nous
qui griffait qui mordait
parce que nous nous sentions
comme le monde
nous a appris à ne plus savoir
nous sentir
parfois je pense à ces cœurs
de champion d'antan qui battaient la chamade
comme on bat la pâte
on se moquant des crampes
et des cloques
comme on bat le fer
tant qu'il est chaud pareil à cette vie
toujours sur le feu
qui nous brûlait le gosier
qu'on la gardait pourtant en bouche
pour la savourer
comme un fruit sucré qu'on suce
jusqu'au noyau
parfois je pense à ces cœurs
de champion d'antan qui battaient la chamade
comme ils se foutaient
éperdument
de la juste mesure que le monde
s'échine à battre
au rythme du temps qui passe
et éteint le feu
et étanche la soif
et fait tomber la fièvre
parfois je pense à ces cœurs
de champion d'antan qui battaient la chamade
et qui ont battu en retraite
un cœur qui ne bat plus
ce n'est rien
qu'un morceau de bidoche
alors parfois
devant l'étal du boucher
je pense à toutes ces montagnes
que personne n'a bousculées
(et mon cœur frémit)
être original implique partir de soi-même
de ce que l'on est
de sa propre réalité
Suite à une sollicitation à ce sujet, je reprends officiellement un vieux projet de 2003 (aussi vieux que ma revue !), que j'avais appelé à l'époque "la plume attentive".
Je propose donc mes services en tant que conseillère littéraire, et met à disposition un regard affuté et exigeant sur vos travaux d'écriture, afin de mettre en relief leurs forces et leurs faiblesses. Il ne s'agit pas d'en questionner le fond, mais de vous aider à mieux mettre la forme et le fond en adéquation.
Mon travail consiste donc à vous aider à faire émerger ce qui fait votre propre originalité, en soulignant tous les points qui mériteraient d'être retravaillés, en vous aidant à ciseler le rythme, à choisir les mots justes, à épurer et affiner le style en évitant les redondances, les fioritures inutiles, tout ce qui alourdit le texte, etc.
photo (c)Cathy Garcia
Mes conseils ont pour but non seulement de vous aider sur l'écriture d'une œuvre spécifique, mais aussi et surtout de vous donner des outils, afin de développer votre propre acuité critique. Sachant qu'à mes yeux, retravailler un texte consiste le plus souvent à élaguer, pour en dégager l'essentiel, ce qui fait sa force et sa personnalité et ce tout particulièrement en poésie, qui est mon domaine privilégié. Et pour cela, je m'appuie autant sur l'écriture elle-même que sur sa résonance, sa musique qui peut en dire autant, sinon plus, que les mots eux-mêmes.
Je ne vais pas vous aider à trouver un éditeur et je n'écrirais pas à votre place, je suis simplement un regard extérieur expérimenté, exigeant, pointu, capable de dégager le noyau le plus précieux de vos textes, pour vous donner une base solide à partir de laquelle vous pourrez continuer ou finaliser votre travail, ou simplement pour en confirmer l'aboutissement.
Je lis et relis donc votre tapuscrit, et à l'aide d'annotations claires dans le document lui-même, je vous indique les points faibles, les passages qui me semblent confus ou inutiles, les incohérences, les maladresses, les lourdeurs, les lieux communs, les facilités de langage (éventuellement les fautes, mais ce n'est pas le but principal de mon travail et pas mal d'entre elles peuvent m'échapper). Je vous questionne si besoin sur le sens et je vous fais des suggestions, proposant d'autres formulations, d'autres agencements ou d'autres champs lexicaux, tout en mettant bien en évidence vos points forts et ce qui fait la richesse de votre plume.
Mon travail est donc complet, à la fois correctif, commenté et suggestif, mais en aucun cas, il ne se substitue à vous en tant qu'auteur. Je propose conseil et accompagnement, mais je ne réécris pas à votre place. Mes remises en question peuvent vous permettre d'affiner vos choix mais aussi de les affirmer, car il existe toujours une part de subjectivité dans le conseil littéraire.
N'hésitez pas donc à me solliciter, sachant que pour les modalités et les tarifs, nous en discuterons ensemble, selon vos besoins et vos possibilités.
Contact : mc.gr@orange.fr
juste l’audace de la lune ronde
dans le fourreau de la nuit
cg in Aujourd'hui est habitable
La notion essentielle en amour c'est la réceptivité et la réciprocité,
je m'ouvre et tu t'ouvres
et c'est parti !
Le destin conduit celui qui accepte, celui qui refuse il le traîne.
AMER
Est-ce bien ce que nous sommes
Ces cadavres en lambeaux qui se battent
S’empoignent se jettent
Leurs chairs arrachées à la tête
S’entredévorent en ricanant
S’attroupent autour d’un homme qui se noie
Et lui lancent des injures des bons mots des pierres
Nous embrassons la police
Nous frottons le museau sur ses bottes
En réclamant des hommes forts à notre tête
Pour régner sur les ruines
Est-ce bien ce que nous sommes
Ces chiens terrorisés espérant des lynchages
Qui mordent le premier qui passe à portée de nos crocs
Puis grattons, sur nos cous, la marque de la chaîne
Ne rêvons plus jamais
D’être des hommes
Deux textes et un poème, "Au comptoir du café de la gare", parmi ceux de Myriam Ould-Hamouda publiés dans le n° de janvier 2017. Lus par moi-même.