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  • Dennis Lehane

     

    La politique, pour lui, c'était un peu comme une chouette cabane dans les arbres : une fois à l'intérieur avec les petits caïds du voisinage, il suffisait de retirer l'échelle pour laisser en bas tous les crétins. 

    in Ténèbres prenez-moi la main

     

     

  • Viviane Forrester

    Nous vivons au sein d'un leurre magistral, d'un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer. Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer) n'ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme. L'imposture générale continue d'imposer les systèmes d'une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions. L'extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l'Histoire, l'ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l'économie et détient le pouvoir. Nous découvrons qu'au-delà de l'exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n'être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l'exploitation à l'exclusion, de l'exclusion à l'élimination... ? 

    in L'horreur économique par – 1996

     

     

  • Crina Prida

    crina prida 500.jpg

    Au sentiment d’encombrement répond le désir de se dépouiller sur tous les plans, se dépouiller de tout ce qui n’est pas essentiel. La sensation est très forte, impérative. La terre, les plantes, l’eau, l’air, le corps, le cœur. Ce n’est plus un temps de création, mais de lâcher-prise. La fructification se fera d’elle-même, ou pas. Peu importe. Lâcher les peurs, lâcher la honte et la culpabilité qui n’ont aucun motif réel. Vieux poisons bien incrustés. Il en faut des cycles et des saisons pour se nettoyer en profondeur et il faut marcher, arpenter les chemins. Faire circuler le sang dans les veines du monde.

    cg in le livre des sensations

     

     

     

     

  • Don McCullin

    Don McCullin.jpg

     

    nous secouerons la pesanteur

    pour fuir l’étreinte des goudrons

     à l’envers des fleurs

    roulerons dans les taillis

    sous les horizons tranchants

    comme des rasoirs

    à la gorge du ciel

     

    cg in Aujourd'hui est habitable

     

     

     

  • « D'ombres » lu par Patrice Maltaverne

     

    D'OMBRES COUV small.jpg« D'ombres » est un recueil de courts poèmes en vers libres datés des années 1990 à 2013, qui vient d'être autoédité par Cathy Garcia à l'enseigne de « A tire d'ailes ».

    Il s'agit ici surtout d'un recueil d'infortunes, portraits de SDF et de morts solitaires. Cependant, se contenter de dire cela serait ne voir dans « D'ombres » que son aspect réaliste.

    En effet ces poèmes sont plus que cela, avec leur mise en scène, presque gothique parfois, et renvoient davantage à une « exaltation », certes, ténébreuse, qu'à la répétition d'un même abattement.

    J'y ai souvent trouvé aussi le rythme des chansons, avec des vers coupés courts, parfois répétés, mis en apposition.

     

    Ci-après deux poèmes extraits de « D'ombres » :

     

    « le roi des taupes

    sur le parvis de sa raison

    gît sa cervelle abattue

    jusqu’à oublier son nom

    craché là au coin d’une rue

    le souffle des rames

    les croûtes et les rats

    sa bonne étoile, qu'il dit

    brille au cul des bouteilles

    il parle aux corbeaux

    que personne ne voit

    je suis le roi des taupes,

    qu'il dit, et je vous enterre »

     

     

    «ressac

    le chant des choses communes

    déborde des fosses et coule

    samedi dimanche

    quotidien limé

    parfaitement vernissé

    marquer les jours d'une voix blanche

    troupeau vertige

    sur falaises de craie

    en bas la mer Virginia

    sur un pupitre de buis noir

    mourir c’est s’ouvrir un peu

    montrer le battement rouge

    du cœur »

     

    Les illustrations (des encres, dont celle de la couverture) sont également de Cathy Garcia.

     

    http://poesiechroniquetamalle.blogspot.fr/2017/04/dombres-de-cathy-garcia.html