Bertolt Brecht
Nos défaites, voyez-vous,
Ne prouvent rien, sinon
Que nous sommes trop peu nombreux
À lutter contre l’infamie,
Et nous attendons de ceux qui regardent
Qu’ils éprouvent au moins quelque honte.
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Nos défaites, voyez-vous,
Ne prouvent rien, sinon
Que nous sommes trop peu nombreux
À lutter contre l’infamie,
Et nous attendons de ceux qui regardent
Qu’ils éprouvent au moins quelque honte.
Je crois que s’il n’y a pas de poésie et pas de sensualité,
il n’y a plus rien dans la société.
Je n'ai pas voulu travailler
n'ai pas voulu gagner mon pain
Juste me pelotonner avec ma jarre
dans le soyeux sorgho
j'ai mis ma natte dans les roseaux
les hommes de la ville m'ont appelé
oh ma vie
quelle importance
les roseaux cesseront ils de plier
le lépreux se retournera-t-il
je n'ai pas soufflé dans ma corne
j'ai pris un saké puis un autre
les hommes de la ville m'ont appelé
ivre de ciel
quelle importance mon cri
la lune enflera-t-elle
la flamme vacillera-t-elle
bonsaï bonsaï
mieux vaut écrire
et puis mourir
dans le cratère bleu
cerclé de paille
j'ai entendu
les hommes m'appeler
la voie est dure
la porte étroite
quelle importance que je parle
de foin fraîchement fauché
mon oreiller
j'ai bu un saké puis un autre
n'ai pas souci d'avoir ni d'errer
ai tracé mon nom sur l'eau
non rien vraiment au-dessus
bonsaï bonsaï
mieux vaut écrire
et puis mourir
mille souvenirs
mille prières
à l'écart parmi les faïences
nous tirons les jarres
des étagères
buvons à notre congé
de nous-mêmes
que nous soyons
roi ou mendiant
toujours siffleront les roseaux
toujours murmurera le cœur
Éditions Vagamundo 2016
144 pages, 13 €.
Fragments est un recueil de silences, et n’est-ce pas le plus difficile à atteindre avec des mots : le silence ? Ici, ils sont de différentes textures, ponctués de souffle, recueillis comme une prière ou « le silence brutal –coupant la gorge » Les images sont comme des petites taches devant les yeux, des taches de bleu souvent, ou plus grises, plus sombres comme la pierre, le granit.
- et de s’écorcher les genoux
sur la ténacité des pierres.
Il y a le vide, l’absence,
L’absence de l’autre
son seuil
et la pluie derrière
brouillant les peaux.
Le vide et l’absence dans lesquels s’engouffrent la mer ou la lumière.
Bords cousus
un à un par la lumière
plus bas – la mer
Sur ton front, cicatrices bleues.
Il y a l’appel de l’horizon et puis des angles qui reviennent, ainsi que le mot disloqué. Fragments, fragiles, translucides, comme des fragments de peaux, lorsque celle-ci perd d’elle-même pour mieux se régénérer. Transmutation. L’espace extérieur et l’espace intérieur fusionnent, dans une sorte d’alchimie par laquelle l’esprit cherche à s’élever, à s’arracher au plus dense, au rugueux, au douloureux mais dont la réalité n’est pas niée.
le monde –
comme une bavure à l’intérieur.
Fragments est divisé en quatre temps : Déflagration, Silence, Passage, Seuil. On sent que c’est un recueil qui a demandé une longue maturation, qui sous une apparente simplicité touche à quelque chose d’infiniment spirituel qui échappe aux mots et dont la nature se fait à la fois le réceptacle et le catalyseur. C’est très beau et presque pur, comme une larme.
Nul horizon
Pour enfouir la blessure silencieuse
Et l’azur noué,
Comme un linceul de lumière.
Cathy Garcia
Corinne Pluchart est née le 7 mars 1966, à Meaux, en Seine-et-Marne. Elle vit à Sains, où elle enseigne en école maternelle. Depuis l’adolescence, elle écrit, marche, interroge, observe le paysage, l’océan. Elle compose en écriture et peinture, mue par un profond désir de lumière. De l’abbaye du Mont-Saint-Michel jusqu’au lointain Finistère, son pays de cœur, le chemin la traverse dans une solitude amie. Fragments est son premier livre publié. Son blog : http://corinne.pluchart.over-blog.com/
Quelle tranquillité! Le chant de la cigale pénètre dans la roche.
Verts de poireaux, un oignon, six ou sept gros shiitakés, quatre gousses d'ail, sauce coriandre-wasabi, crème liquide de soja, coriandre, mélange de poivre et baies, persil et sarriette fraîche, huile de tournesol, vinaigre de cidre.
Faire revenir à l'huile dans une cocotte, les verts de poireaux émincés, quand ils commencent à être bien tendres, rajouter l'oignon émincé, quand l'oignon devient transparent, rajouter les shiitakes en morceaux, la coriandre en poudre, les gousses d'ail hachées grossièrement, un peu de sauce coriandre-wasabi, bien mélanger, couvrir. Surveiller la cuisson, en remuant de temps en temps. Quand l'ensemble est bien tendre, rajouter la crème, le poivre, mélanger, couvrir encore. Hors du feu, rajouter une bonne poignée de persil et sarriette, mixer, puis rajouter un filet de vinaigre de cidre et mélanger. A déguster chaud ou froid, en accompagnement ou en tartine sur du bon pain grillé.
- abonnement 10 € pour 4 numéros par an. Formulaire en pièce jointe à imprimer ou à reproduire sur papier libre.
31 rue Lamartine - 71800 La Clayette - France
www.revuecabaret.com - www.petitrameur.com
Détachée de l’arbre, une feuille meurt.