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  • Alex Andreev

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    Je voudrais suivre la route tracée par la lune pleine sur la peau de la mer, là où les sirènes nacrées se prennent dans des filets de pure lumière. La route qui mène aux aubes rieuses des sorcières battant le ciel de leurs ailes noires. Cette route du bout du monde, où les bateaux s'en vont sombrer dans le néant. La mer est vaste et lisse. Un vide immense se glisse en moi, s'engouffre dans mes poumons, douce et tiède respiration, un chant humide, rituel d'amour auquel se mêle la lune, un envoûtement, un appel…

    Il me prend comme une irrésistible envie d'enjamber la balustrade, pour aller marcher légère parmi les étoiles marines sur les eaux somnambules. Légère comme ces voiles que les vieux rêves laissent sur leur sillage. Aller rejoindre les mythiques baleines et les dauphins lunaires, le grand ballet des créatures océanes, disparues elles aussi, au cœur d'un rêve qui scintille à la surface des mers, les nuits de lune trop pleine.

     

    cg in Calepins voyageurs et après ?

     

     

     

     

     

  • Werner Lambersy - Dieu est de retour !

     

     

    Dieu est de retour !

     

    Pas celui dont on ne sait rien sauf qu'il devrait être amour, mais celui qui sert de prétexte aux fanatiques pour dominer par la terreur sur ce qui reste libre et insoumis.

    Il n'y a qu'à voir grandir et prospérer en son nom massacres, génocides et violences de toutes sortes où l'on jette dans la mort des populations !

    Celui dont nous avons inventé la tutelle, la parole et les décrets vengeurs, ce dieu-là est de retour. Il aime la paix des cimetières, et ses guerriers, gavés de slogans imbéciles, de promesses creuses et abreuvés de haine, en sont les jardiniers enthousiastes.

    L'homme est un singe que l'idée d'absolu a rendu fou ! Toute "révélation" est d'abord une idée reçue, son message prêté à un dieu muet dont la prévoyance est de n'écrire jamais dans aucune religion.

    La loi divine est devenue une arme sacrée ; ceux qui l'écrivent en demeurent les juges suprêmes, les exécutants sans pitié. Son pouvoir se fonde sur la peur, le remords et l'or !

    Aucun dieu proclamé n'aime le partage et ne pas le servir, les yeux fermés et les oreilles bouchées, est trahir et mérite la mort.

    Aux terroristes, rampants ou non, des sociétés cotées en bourse, des oligarques divers ou d'un clergé puissant, répond le terrorisme aveugle et brutal des sociétés féodales que menacent la modernité, les sciences et la création artistique.

    Jamais pourtant le génie ne fut plus ouvert à tous les possibles, à la grandeur microscopique et universelle de l'être humain. Dont acte.

    Que cela plaise ou non, la vie gagne toujours...

     

    W.L. 2016

     

     

    Merci à Voix Dissonantes

    http://jlmi.hautetfort.com/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • l'oreille & la plume... il était une fois : Gaêlle Josse sur une impro de Cathy Garcia

    l'oreille & la plume... a retrouvé ceci :

     

    impro vocale et sitar électrique

     


    podcast
     

     

    la voix de Cathy Garcia entendue par Gaëlle Josse

     

     

    Les femmes avaient allumé un feu ; elles avaient nourri les bêtes entravées pour la nuit, encloses dans leur odeur de bêtes.

    Elles avaient tiré de l’eau au puits, et nourri les hommes de galettes cuites sous la cendre, puis les enfants, qui avaient ensuite rejoint leurs rêves, sous de lourdes étoffes drapées dans le sombre des tentes amarrées au sable.

    Elles avaient gardé auprès d’elle les plus jeunes, accrochés au sein, aux jupes, rivés au cercle obscur et rassurant que leur présence dessinait autour d’elles, et veillèrent sur leur sommeil. Puis elles mangèrent à leur tour, en partageant ce qui restait.

     

     

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    dans les dunes                                                                                                    aquarelles de jlmi  

     

    Nomade, celui qui marche son royaume est une dune une steppe une tente & le vent toujours & des troupeaux de chevaux fiévreux enflammés

    Ensemble elles chantèrent des airs venus de très loin, venus des profondeurs de leurs corps et des replis les plus secrets de leurs mémoires, et elles les offrirent à la nuit.  

    Ensemble elles dirent ce qu’elles savaient des joies et des peines qui se déposent sur le fil des jours, des peurs qui se dressent à la nuit venue, comme des montagnes qu’il faut gravir chaque matin.

    Elles parlèrent de leurs sangs et des enfants qui croissent dans le ventre comme des fleurs de chair, et des musiques qui les apaisent.

    Nomade, celui qui rêve de caravansérails de feu partagé de thé sucré & amer, de chevelures lourdes, de peaux mates, de vulves impatientes où s’affranchir de toutes les solitudes

    Elles parlèrent des puits d’où l’on tire l’eau fraîche qui abandonne ses arabesques sur la peau, des puits à l’eau miroir, des puits dont on ne sait le fond.

    Elles parlèrent du désir des hommes et de leur désir à elles et de ces cris et de ces tremblements et de leurs corps nus si beaux si fragiles.

    Nomade, celui qui jette les dés chaque matin caravane de sel en marche & s’arrête là où la nuit descend & la Croix du Sud qui veille

    Elles parlèrent du monde, du si peu d’amour qu’on y trouve, et de tout l’amour qu’il faut recueillir avec patience pour parvenir à vivre, et des traces que l’on suit sans savoir où elles mènent, des exils chaque jour recommencés, des pierres qui marquent les tombes, des paroles qui guérissent, du vol des nuages, de la course des étoiles et des bêtes qu’il faut tenir en respect.

    Nomade, celui qui se nourrit de vent de sable & rêve de Samarcande, d’un étalon dressé, dents et sabots, d’une selle incrustée d’ivoire, de bijoux lourds comme des chaînes

    La nuit apportait avec elle des ombres claires, des silhouettes de silence et de mystère. Salomé et la Reine de Saba surgirent des sables d’ocre et de rose.

    Elles dansèrent dans la houle de leurs cheveux et elles burent du vin, car l’heure était à se réjouir. Elles retirèrent leurs bijoux, déposèrent leurs parures et le sable froid frémit sous leurs pieds, et elles se mirent à rire autour du grand feu. 

    Nomade, & des départs & le vent toujours

    Puis le jour vint faire l’offrande de ses couleurs, comme chaque jour. Les femmes se mirent en marche, et les enfants marchèrent avec elles.

    Longtemps on les entendit chanter dans les lointains, sur les chemins qu’elles avaient vus en songe et qui s’effaçaient sous leurs pas, recouverts par le vent.

     

    http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2012/10/23/l-oreille-la-plume-il-etait-une-fois.html