Catherine Gil Alcala
Le soleil se lève sur la sidération du paysage dévasté,
les rats et les goules aux dents longues accourent au dîner des cendres.
in Zoartoïste
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Le soleil se lève sur la sidération du paysage dévasté,
les rats et les goules aux dents longues accourent au dîner des cendres.
in Zoartoïste
Rêve du 31 octobre 2011
Entrepôt immense, je suis avec X. et je fouille et tri tout ce qui est entassé là depuis... la guerre ! Je réalise que ce sont toutes les affaires des gens morts en camps de concentration, y compris leurs vêtements enfouis avec leurs ossements à un endroit dans la terre, je vois des crânes mais plutôt d'animaux dont un qui a des os d'une autre personne dans la mâchoire, tout est emmêlé ; des tas de boîtes, dont des petites en plastique rose où il y a des affaires de chaque personne, genre les seuls trucs qu'il pouvaient garder avec eux. L'une d'elle, il n'y a que des dés, une autre de petites bricoles d'enfants etc. Je retrouve des espèces de mini-compteurs, des mesureurs de je ne sais quoi, "encore allumés !!!!", je m'exclame à X. Je trouve des caisses avec des journaux d'époques où hitler, la croix gammée, côtoient mickey et tintin, un carton de livres pour petite filles pour coudre, avec un set de fils et aiguille tout neuf, des photos (mais on dirait des photos de reconstitution de gens en train de mourir dans des chambres en gaz, on dirait que les gens sont en plâtre), des sacoches de cuir lourdes de pièces de monnaie, une enclume je crois et des tas d'outillages. L'entrepôt est immense et plein de tout ça, il y a des établis où j'étale les choses.
Je suis entre l'extraordinaire richesse de tout ça pour la mémoire, la récup type brocante (une manne) et le bouleversement, je me demande si on peut prendre ces affaires, si ce n'est pas les voler encore une fois et puis je me dis qu'ils sont partis depuis longtemps, je me dis qu'il faut mettre beaucoup de douceur là et je vois comme un tissu indigo vaguement illuminé en pensant ça, je suis pas mal dans les pensées en fait.
Et puis X. n'est plus là, je sors dehors, vers un groupe de gens, il y a un homme, grand, blond, avec un pantalon un peu bouffant kaki, comme des rangers, il a l'air très sûr de lui, il parle fort, il me dit d'une grosse voix et l'air content "on va tout brûler" en parlant de ce qu'il y a dans l'entrepôt. Je me dis que oui peut être ce serait le mieux mais quelque chose chez cet homme me parait louche, faux, je me demande alors s'il ne serait pas un ancien nazi.
Je retourne dans l'entrepôt, c'est le soir, genre bientôt la nuit va tomber et là les portes se referment, des grilles, j'ai un pressentiment, je vois le cul d'un mec en pantalon kaki s'asseoir devant, je me précipite, ils sont plusieurs, je suis derrière une grille, je crie pour qu'on m'ouvre, ils ne font pas attention à moi, ce sont donc des militaires, des gardes, ils ont des bergers allemands... Ma fille est avec moi, et l'un d eux lâche un chien sur elle qui veut le caresser mais je crie "non !". Le chien passe comme s'il n'y avait pas de grille et commence à mordre la jambe de ma fille.
Je sais que je suis prise au piège, genre les nazis sont toujours là, heureusement le réveil sonne à ce moment là.
Le rêve me colle, comme un suaire j'allais dire : la précision des objets, des sensations, c'était vraiment très fort.
magicienne d’un rêve vagabond
elle écume les friches du sensible
boit la rumeur des limbes
aux brèches de l’aube
cg in Petit livre des illuminations simples
L’herbe est si sèche – semaine sans pluies,
que le vol de deux martinets pourrait l’enflammer.
in D’un silence inachevé
L'amour est l'amant des joies comme des peines.
Sous ses multiples visages, il n'est que pure lumière, ardente.
Innocente ?
cg in Calepins voyageurs et après ?
parfois on colmate
on fait un enfant ou deux, et
on utilise leurs rires ou leurs larmes comme plâtre
cela marche un temps, puis ils grandissent
ils s'en vont sur les chemins tracer leurs propres entailles
avec des pierres coupantes
alors on reste un peu triste
sauf les dimanches
quand on se retrouve tous ensemble à table
à tenter de remplir à la cuillère ou d'une phrase
nos trous
La petite sorcière qui m'attend au coin d'un coup de blues,
pour me prendre par la main et me faire tourbillonner !
cg in Journal 1996