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  • Auteur inconnu

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    Sentir à quel point nous sommes fait de la même étoffe que les fleurs, les nuages, le vent, la pluie et que nos limites ne sont là que pour jouir de toutes les sensations possibles.

     

    cg, in Le livre des sensations

     

     

     

  • Carles Netto Lluis - Papers 3, 2019

    Carles Netto Lluis - Papers 3, 2019.jpg

     

    Il y a dix, vingt, trente ans et la vie passe. Inconsciente. Même nœuds, mêmes impasses. Nos grimaces et nos cris, étranges colifichets empruntés au théâtre d’ombres. Impasse des tourments, des rancœurs à déloger, des caillots de vanité.

     

    Passez-moi la lame qui incise la matière du langage. Sève d’étoiles, draille des signes. Babel fond sous ma langue. J’en fixe simplement l’ombre sur le papier. Infini fugitif. Mes empreintes sur les neiges éternelles de l’inconnaissance.

     

    in Celle qui manque

     

     

  • Blanche

     

     

    On voit de drôles d’oiseaux échoués sur nos plages
    De drôles d’oiseaux !
    Ils ont de l’écume plein les plumes
    Ils ne bougent plus
    Du sel plein les yeux qui ne s’ouvrent plus
    …Au moins ils ne souffrent plus

    Leur ramage se rapporte à leur plumage
    On voit de drôles d’oiseaux
    Qui arrivent par vagues
    Corps mourants qui dansent
    Bal atroce
    Ils viennent chanter sans voix
    Nous parler d’espoir et d’errance
    De leur avenir pris dans des ronces
    Ils viennent perdre nos regards dans l’vague
    Et Bam ! En réponse
    On ferme nos ports
    Nos cœurs, nos portes
    Ils s’enfoncent

    Je revois ce petit rouge gorge
    Allongé sur le sable
    De loin on dirait la ruine d’un monde qui fait l’mort
    Oui mais de près c’est un enfant
    Qui dort qui dort
    Petit prophète deplumé
    Craché par la tempête
    Minuscule poète
    Petit rêve depouillé

    On voit de drôles d’oiseaux échoués sur nos plages
    Avant sur la rive
    on trouvait des bouteilles et on lisait les messages
    Mais les prières roulées dans des flacons de chair
    On préfère les laisser couler
    On laisse les chagrins se noyer
    En pleine mer
    Y’a tant de sos qui s’perdent
    En pleine merde
    D’oiseaux messagers qui viennent se crasher sur nos ombres
    Et on oublie qu’dans c’monde
    On est tous mi-grands mi-p’tits
    Mi-grands mi-p’tits

    Nous, On voudrait se reposer de nos soucis
    Le plus loin possible des bains d’sang
    Et ça s’comprend
    Ici on d’vient barges alors comment devenir berges ?
    On peut pas voir large
    On peut que gamberger, se murger
    Et puis, Bâtir des murs qui dissimulent mal le murmure de l’animal
    Pour oublier que dans c’monde
    On est tous mi grands mi p’tits
    Mi grands mi p’tits

    En restant mutique on s’mutile
    En même temps que dire ?
    J’me sens si impuissante c’est épuisant
    Comment être utile ?
    Ni mystique ni politique
    Mon seul pouvoir est poétique
    Et ce soir très hypothétique
    Peut être que mon premier devoir
    C’est juste de voir
    Et de dire ce qu’en penserait
    La petite fille que j’ai été :
    Y’a des hommes à la mer
    Des enfants en bas âge à bâbord
    Et des mères dont les larmes débordent des canots de sauv’tage
    Alors pour rester debout demain, humains
    Faudra jeter des bouées
    Et tendre des mains
    Des mains !

    Le cœur en miettes sur la main
    C’est la que les oiseaux viennent se mourir
    La voix tremble, s’étrangle et demande
    Sans plier
    Quitte à supplier
    « Ouvrez les ports
    Laissez nous dev’nir terres d’asile
    Je me doute bien qu’ c’est compliqué
    Mais on peut plus vivre comme des îles…
    L’humanité est en péril
    Si elle laisse ne serait-ce qu’un d’ces Hommes périr sans pleurer
    Quand des corps coulent à pic
    C’est l’urgence on agit
    Toi tu prends l’temps d’reflechir
    Mais leurs poumons qui s’ remplissent sont le sablier
    Leurs poumons sont le sablier !
    bordel ce gosse ça pourrait être ton fils
    T’as toujours pas pigé ?!
    Tu oublies qu’ dans c’monde
    On est tous mi grands mi p’tits
    Mi grands mi p’tits
    …Raisonnement elliptique

    Je vois de drôles d’oiseaux échoués
    Sur mes pages
    J’voudrais leur donner des noms
    Des noms d’Hommes
    Mais ils restent anonymes
    Sans figure et sans âge
    Masse informe qui dérive
    Comme une tache de pétrole, de chloroform’ et d’bile

    J’ai le cœur mazouté
    On compte les morts !
    Humanité j’écris ton nom
    Mais je sais pas où t’es…
    Alors les yeux salés
    Mi ouverts, mi clos
    Je rêve
    Je vois de drôles d’oiseaux
    Je vois de drôles d’oiseaux qui voguent
    Et guident des bateaux qui volent
    De drôles d’oiseaux qui voguent et guident des bateaux qui volent…
    Je rêve et je me souviens
    Que dans cette vie
    on est tous
    Si p’tits et si grands
    Si p’tits mais si grands…
    Ensemble

     

     

     

  • Yuko Shimizu

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    avant qu’il ne faille démêler

    dans la chambre d’automne

    le pelage et les ronces

    le miroir aux corneilles

    et les linges souillés

    il nous faudra suivre

    le sentier de cire

    trouver la gâtine

    où l’on a brûlé les lucioles

    de nos crânes roussis

     

    cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère 2019