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  • Les Ogres de Léa Fehner (2014)

    Superbe, je ne l'avais pas encore vu, avec le Cabaret Tchekhov de la Cie Agit, des souvenirs d'une ancienne vie pour moi et un film fou et splendide, par la fille de François Fehner et sa femme, Marion Bouvarel, les fondateurs de l'Agit. Risqué de faire jouer entre autre à sa famille, le père, la mère, sa sœur et les enfants de cette dernière, quasiment leurs propre rôles, en oscillant entre fiction et souvenirs d'enfance, un pari risqué et réussi, avec cette énergie (un vrai shot !) qui me rappelle tant de choses !

     

     

     

    "(...) là je suis quatre fois plus stressée que d’habitude, je suis stressée pour mes parents et pour ma sœur, car j’ai à cœur qu’ils soient tous heureux. C’est un peu absurde et non maîtrisable. Et puis la prise de risque est aussi artistique, car il y avait le risque d’être amenée à choisir entre mettre en péril nos relations et la beauté du film. En même temps, avec cette foi chevillée au corps qu’on allait arriver à naviguer entre ces deux pôles et que la vie n’allait pas se sacrifier sur l’autel du cinéma. La prise de risque, c’était aussi de dire qu’on allait parler des hommes et des femmes sans en cacher les faiblesses et les vulnérabilités."

    Léa Fehner

     

     

     

     

     
  • Mari Shimizu

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    « Sombre Déesse de l’hiver, Sage, Sorcière,
    Ce soir, nous nous tenons au seuil de la Nouvelle Année Celtique,
    L’instant où le temps n'existe plus
    Et la Porte entre les mondes s’ouvre en grand.
    Viens ! Viens ! Ô Seigneur de Vie et de Mort,
    Garde la porte à travers laquelle passent nos chers disparus.
    Ceux qui sont morts et ceux qui ne sont pas encore nés,
    Ils sont un et semblables.
    Bienvenue, bienvenue, bienvenue,
    À ceux qui sont venus partager cet instant avec nous.
    Il n’y a pas de mort, seulement un changement ! »

     

    extrait d'une évocation dans le rituel de Samain

     

     

     

     

  • Jour 1 du confinement 2

    De mon demi-siècle de présence en ce monde (déjà ça pose ce début de phrase, bon je continue), ce que j'ai appris d'un très net déséquilibre bonheur/douleur, capacité/incapacité, dépression/anticyclone, etc. et surtout de ce mécontentement cyclique en rapport aux évènements, à la vie, à moi, aux autres, que rien n'est jamais comme j'espérais que ce soit, que ça fasse si mal, vraiment mal, depuis le début, un enchainement continuel de trucs qui font mal, ce désamour de soi, cette peur des autres, cette colère que la douleur aiguillonne et qui s'emballe comme un cheval fou, cette incapacité à se défendre correctement quand il le faut, ce manège infernal dont on croit ne jamais pouvoir descendre, ce contact avec le réel, l'extérieur, tellement trop sensible, aiguë, douloureux, à chercher sans arrêt un sens, une issue, un sanctuaire même. Bref, de tout ça et plus encore, j'ai appris entre autre à apprécier justement pleinement ce qui est là, à faire un peu mieux le tri entre, non pas ce qui est juste ou injuste, mais ce qui me convient ou pas, au moment présent et là où j'en suis, parce que ce que j'ai appris surtout, c'est que cela peut toujours être pire. De ce pessimisme fondamental, j'ai tiré contre toute attente, une sorte de paix plutôt joyeuse et inconditionnelle. Elle est disponible 24h sur 24, mais c’est à moi d'aller la chercher (j'oublie encore parfois qu'elle est là ;-) ). Elle est en lien aussi avec une capacité d'acceptation totale de ce qui est, ce qui ne veut pas dire cautionner, ce qui ne veut pas dire que je ne râle plus, que je m’énerve jamais, simplement j'ai bien compris la vanité et le ridicule même de vouloir nier ce qui EST, et cette acceptation, inconditionnelle aussi, est une porte. J'ai découvert et ça s’est fait progressivement, comme en spirale (un peu beaucoup aidée quand même par mes recherches, lectures etc. commencées très jeune, cette quête de sens m'ayant occupée pendant au moins ces 40 dernières années et par mes expériences de vie assez intenses), j’ai découvert donc une porte, une ouverture, un passage, ce qu'on voudra comme image, une trouée dans ce réel implacable qui EST et......... c'est ça qui est difficile à transmettre, là y'a plus de limite, c'est l'univers, intérieur, extérieur, où de créature on devient créateur, juste une inversion de lettres, de l'être..... Un souffle, une liberté, qui m'a fait comprendre que l'on pouvait tout nous prendre, même la vie, mais pas cette liberté là (oui je sais, mais essayez de ne pas vous bloquer là-dessus), les mots là sont impuissants à expliquer ça, mais vraiment, puissiez-vous trouver ce passage en vous. Il semblerait qu'il faille aller très bas et dans une solitude abyssale, pour ce qui est de ma propre expérience, et si vous n'avez pas à vivre ça, tant mieux, vraiment tant mieux, mais si vous avez à le vivre, si vous l'avez vécu, si vous le vivez actuellement, il faut savoir qu’au fond des puits, des gouffres intérieurs, il y a ce trésor, cette issue, ce passage. Je ne suis pas la seule à l’avoir trouvé, et heureusement, sinon je m’inquièterais peut être de ma santé mentale :-P. Il ne nous est pas donné comme ça, il faut je crois vouloir profondément le trouver, il faut accepter d’être dépouillé de tous nos artifices, protections, illusions, c’est ce que raconte toutes les voies initiatiques, tous les contes, mais ce n’est pas un conte, c’est vrai, ou disons que dans les contes, se cache un noyau de pure vérité. J’essaie de faire passer ça parfois dans mes textes, mes créations, ma façon de vivre même, il arrive que quelque chose se passe effectivement, un ressenti qu’on me renvoie et je sais que quelque chose est passé, mais en réalité, c’est seul avec soi-même que cela se passe, seul avec cette conscience déployée qui nous fait ressentir à quel point nous ne sommes JAMAIS seuls en réalité, car jamais séparés de ce que les mots peuvent appeler le Tout, mais les mots sont pauvres et les esprits obtus, donc voilà, je ne sais pas, ça m’est venu comme ça ce matin, jour 1 du confinement 2, j’étais en train de mettre du linge sale dans la machine à laver et j’ai suivi cette petite voix là, avec qui je discute souvent, et j’ai écris tout ce qui précède… Non, non, je n’entends pas des voix, c’est la mienne, mais c’est celle qui est déployée, je ne trouve pas de meilleur mot à cette heure. Prenez soin de vous et des personnes qui vous entourent, pensez à l’humanité comme une grande famille malgré tout ce qui peut arriver de sordide, soyez présents à vous-mêmes et puissiez-vous trouver cette paix et l’immensité de cet univers intérieur que rien ni personne ne peut confiner.

    cgc, 30 octobre 2020