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  • Atelier Collage & écriture du 28 mars 2022

    collage Liliane mars 2022.jpg

    L.

     

     

    Voyage_cosmopolite_vibrant_rencontre

     

     

    *

    Cosmopolite, c’est un adjectif long pour décrire notre planète 

    À l’aune de sa diversité.

    Profitons de ce beau voyage qui nous est offert

    Qui nous mène vers la rencontre 

    Pour une toute vibrante altérité.

    K.

     

     

    *

    Nous sommes partis en croquenots, à la rencontre du sourire des enfants parés de bijoux et heureux. Le temps léger du voyage permet les rencontres. Ce séjour vibrant, joyeux, coloré, éclatant me ravi ; je ne veux plus partir.

    J.

     

     

     

    *

    L’horizon des possibles s’ouvre à chaque pas. Aux bouts des croquenots, le monde. L’autre, l’inconnu familier, t’accueille sans l’ombre d’un doute. Le voyage est jalonné de sourires, d’arcs-en-ciel de peaux. Cosmopolite et vibrante tribu humaine. Telle la course du soleil, les visages toujours reviennent à ta mémoire. Arpenteur ivre, tu sillonnes les méridiens au fil des rencontres. Avant de repartir sur la route, un peu de repos près des statues. Tes godillots, repus des chemins parcourus, sentent la Terre.

    L.

     

     

     

    *

    Aiguiser sa flèche de curiosité. Voyage vers la couleur. Labyrinthes des villes cosmopolites, chaque quartier vibrant de sa résonance particulière, brassage des cultures. Accueil, sourire, générosité. Nul besoin de prendre l’avion pour être dépaysé, chaque rencontre est un pays nouveau à découvrir. L’uniformité grise et rectiligne des rues s’embellit d’une infinité de nuances, de richesses, d’odeurs, de saveurs, du chant des langues multiples. On peut user ses semelles sur leurs trottoirs sans jamais se lasser pour peu qu’on ait les yeux, les oreilles et le cœur grand ouvert.

    C.

     

     

     

     

    Collage mars 2022-page-001.jpg

    J.

     

     

    Bleu_colonie_large_vacances

     

     

    *

    Ce tableau comme un appel au voyage, aux vacances.

    Le large, c’était l’horizon des missionnaires qui ont pris des pays pour colonies.

    K.

     

     

    *

    Les bulles de bleu, au soleil du large, permettent l’évasion. Au temps des colonies et des vacances indolentes dans des palaces majestueux, la vie est douce, ensoleillée, paresseuse. 

    J.

     

     

     

    *

    Une vision paradisiaque d’or et d’azur surgit de la fenêtre de l’hôtel. Quelque chose de suranné — des calèches, des femmes en ombrelle — rappellent que le drapeau français a flotté sur les colonies, loin des vacances. Pourtant, ce fût aussi une cité balnéaire insouciante, gourmande de bleu outremer. Nostalgique aussi. Les jeunes filles en fleurs face au large soupirent d’ennui et rêvent d’ailleurs.

    L.

     

     

     

    *

    Fermer les yeux, laisser les colonies de pensées négatives glisser dans le bleu du large. Vacances… Escapade mentale là où tout n’est que calme et pointillés. Palmiers rêveurs, promenades indolentes, siestes chatoyantes… Lumière au zénith, nulle autre ombre que la soie douce et colorée des ombrelles du farniente. Fermer les yeux, respirer large, s’accorder cette faveur. Maintenant.

    C.

     

     

     

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    K.

     

    Paix_voile_éclairage_détente

     

     

    *

    Aujourd’hui chez moi souffle un vent de détente et de paix. L’éclairage diffus, le souffle léger du vent dans le voile de rideaux, me transporte en rêve sur la mer ; le bouquet de tulipe tressaille, Je suis bien.

    J.

     

     

     

    *

    Enfin la paix, le voile est levé

    Enfin un éclairage,

    Un appel à la détente ?

    K.

     

     

     

    *

    Tu fais le tour du monde sans bouger. La lumière en cascade traverse les carreaux. L’éclairage diffuse une chaleur pénétrante et généreuse. Le vent venu de loin s’invite dans les voiles. Les pieds foulent des tapis moelleux comme des plages. Tu chemines immobile en paix. Pas besoin d’avion, ni de gps. Tu planes. Les yeux fermés, tu t’abandonnes entre les mains de la déesse qui te masse. Une détente extrême t’enveloppe et t’envahit : pétales de fleurs et patchouli.

    L.

     

     

     

    *

    La paix comme un voile qui se dépose dans la pièce. Fermer les écoutilles, dehors les infos toxiques, le plomb des sombres prédictions, les prophéties du malheur. Larguer les amarres ! Changer l’éclairage, embarquer pour la détente. Les pieds sur l’accoudoir, flotter avec le parfum suave des tulipes, écouter les chuchotis des rideaux et le ronronnement du tapis, laisser le monde courir vers son avenir et s’enfoncer dans le moelleux du canapé. La brise est douce, le clapotis léger, impossible de ne pas arriver à bon port.

    C.

     

     

     

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    C.

     

    Choc_fureur_chaos_écologie

     

     

    *

    La vigilance de mise devant un désastre annoncé.

    La peur a fait place à la fureur.

    Le désarroi ne doit pas prendre place.

    Pourquoi en être arrivé à un tel chaos.

    L’écologie est notre maison !!!

    K.

     

     

    *

    Les yeux du sage observent cette violence, qui emporte dans la nuit, les hommes, les animaux, la nature. Pourquoi ce chaos, cette fureur ? 
    C’est dans les cris du tigre qui ne comprend pas, c’est dans les tempêtes qui se répètent, c’est dans le fleuve qui d’années en années s’épuise, c’est la mer et le ciel qui ne s’aiment plus. La guerre est là, perverse, pourtant elle ne pourra pas anéantir la vie. L’éternel reviendra, les fleurs refleuriront et de nouveaux les poissons pourront parcourir les océans. Le choc ravivera notre instinct de survie. Nous nous élèverons sous le joug et l’écologie prendra un vaste chemin dans notre développement d’hommes.

    J.

     

     

     

    *

    Te souviens-tu de la plage ? Lorsque tu étais petite, il y a si longtemps, tu avais ressenti un choc immense face à l’océan. La fureur des vagues avait happé tout ton être. Aujourd’hui, le temps est un chaos intérieur qui te martèle sans cesse les tempes. Ton cœur qui chante encore les roses blanches, ne reconnaît plus le monde qui brûle. Il saigne, inutile, sur les animaux disparus. Tu ne connaissais pas le mot « écologie » dans ta jeunesse, mais pour la chair de ta chair, aujourd’hui tu pleures le paradis perdu.

    L.

     

     

     

    *

    Pollution, sécheresse, inondation, extinction des espèces, catastrophes, migrations, conflits et chaos. Comment entendre une autre voix dans la fureur de l’époque ? Mère nature nous fixe et nous détournons le regard. Au tableau noir du décompte, nous savons pourtant qu’il ne nous reste que très peu de temps et pourtant, plutôt qu’agit concrètement, nous en sommes encore à nous demander  si nous sommes pour ou contre une radicale transition écologique. Comme si nous pouvions hésiter entre être pour ou contre la vie ? Et les hommes calculent, stratèges de la destruction, ils calculent, comparent pertes et profits et quels profits ils pourraient tirer des pertes. Ils calculent de plus en plus vite, de plus en plus fort, infatués de leurs prothèses cognitives artificielles et alignent leurs jouets de guerre. Ils persistent à jouer avec le futur de la terre comme de vieux enfants pourris gâtés…

    Femmes, les laisserons-nous continuer à tout fracasser ?

    C.

     

     

     

     

  • édito de la revue Nouveaux Délits n°72

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    Il y a des poètes voyants, des poètes pythies, des poètes monstres qui reçoivent en flots continus des données qui — s’ils ne trouvent moyen de les transcrire — peuvent les submerger, les rendre fous. Le flux est tel que la respiration elle-même ne trouve plus sa place, un essoufflement comme une transe dans laquelle tout lecteur sera emporté car il n’aura rien à quoi s’accrocher. Des eaux tumultueuses mais pas glaciales, car le feu ardent de la poésie brûle sans interruption. Possédée, incantatoire, opératoire, comme le chaman qui souffle sa fumée sur le corps du malade. Ici lecteur, c’est toi le malade. C’est nous. C’est l’humanité.

     

    Ce genre d’écriture n’est pas à la mode, on l’a dite maudite, elle fait peur, elle inquiète, elle dérange les conforts, agresse les quiétudes organisées, fait sauter les verrous, les défenses, donne le vertige, la nausée, touille nos tripes sans permission. Elle puise à la source même du Verbe tout autant ravageur que créateur. Pauvre poète traversé et sommé de délivrer le message, c’est un écartèlement permanent : s‘il se tait, il devient fou ; s’il parle, on le prend pour un fou. Ce poète est excessif et peu vendeur, on préfère attendre quelques siècles avant de le lire. Pourtant, il voit là où nous sommes aveugles et ce qu’il voit le foudroie, le brutalise : la laideur sans fard, ni masque, la lumière aussi éblouissante que crue, la beauté qui renverse et les ténèbres sans sas de protection. Il ressent vivement là où nous sommes commodément désensibilisés, il se souvient de ce qui est effacé par nos amnésies quotidiennes. Il entend l’effroi, l’écho du gouffre. Il sait ce que nous étions et ce que nous deviendrons si nous ne nous rappelons pas ce que nous sommes.

     

    Il sait et il ne sait rien. Il est l’ignorant qui ne peut jouir de son ignorance, il est parcouru, pénétré, transpercé de toute part et chaque mot qui passe par lui est un trou par où nous pourrions apercevoir une fraction de la réalité originelle.

     

    Il a appris cependant depuis le temps que ce torrent le traverse, le retourne, le traîne, le broie et le suffoque, à prendre appui dans l’œil des vortex, à trouver des points d’accroche, l’issue en soi incessible. Il est un vivant mort autant de fois qu’il aura fallu pour se dépouiller jusqu'à l’os, voir son âme nue et il nous tend la main, grimpeur aguerri aux chutes, il nous désigne une brèche par où se hisser. Il partage ses visions, se fait conteur, éclaireur, compagnon.

     

     Il y a un sens à trouver à tout ce que nous vivons ou craignons de vivre : il s’agit de guérir. Et le poète-guérisseur trace des chemins de mots comme autant de formules pour briser les maléfices. Du latin malefacio : faire du mal.

     

    CGC

     

     

     

  • Vénus Khoury-Ghata

     

    Les pierres de ton jardin parlent plus haut que les passants
    elles se réclament d'une ascendance qui remonte à la première caverne
    quand deux silex détenaient le feu et qu'un vent pauvre
    balayait les ronces d'un alphabet atteint de surdité
    Les choses étant ce qu'elles sont
    Il suffit de serrer une pierre dans ta main pour vibrer
    avec la planète
    détecter la fronde d'un volcan
    le cri d'une montagne écroulée par une fourmi