Erin Hanson
Cette source claire
qui s'écoule
s'ouvre des passages
creuse des canyons
dans la chair rouge de la terre
quelques arbres s'y accrochent
la couleur déborde
in en cours
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Cette source claire
qui s'écoule
s'ouvre des passages
creuse des canyons
dans la chair rouge de la terre
quelques arbres s'y accrochent
la couleur déborde
in en cours
Me reposer comme un lac
entre les bras des collines
lisse et calme miroir
d'un ciel lumineux
m'emmitoufler de brume
et respirer le parfum
des forêts qui avancent
in en cours
dans l’aquarium flottent
lumineux nos corps citernes
la brume avale les rêves
mais où sont passées
les exubérantes baleines ?
vite gravir l’échelle
gravée d’interdits
comprendre les cycles
la fragile musique
le regard en brise-lames
inspirer compulsivement
l’iode des songes
quai de l’aurore
se soustraire aux fuseaux
désaccordés rugir oser
le sensible inventer
de nos pieds nus
défaire la pesanteur
in Aujourd'hui est habitable
Ferme les yeux et écoute
tu l'entends ?
Tu l'entends le cœur de la terre
comme il bat avec force
et cet amour qui irradie
et fait corps avec ton corps ?
Tu l'entends ce tambour
de sève en fusion ?
Et comme il harmonise
ton cœur quand trop de douleur
le désaccorde ?
in en cours
Envie de chaleur, envie de danser, de vibrer, de vivre !
L’homme en couple est pesant.
On n’attrape pas les papillons avec du plomb.
in Journal 2001
Le Bateleur a battu les heures
et d’un tour de passe-passe,
leur a escamoté
un chapelet de minutes,
une poignée de secondes,
juste assez pour passer
entre les gouttes
et prendre le large.
in Le Tarot de Saint-Cirque
avec Lionel Mazari
Tant mieux si vous êtes fous légers, incompris incompressibles. Tant mieux si vous mourrez de bonheur sous les scintillements étoilés et vibrez à l’unisson d’un orgasme permanent. Tant mieux si vous êtes délibérément inutiles, joie de moucheron, beauté des pelages, petite cuillerée de mondes extravagants. Tant mieux si au ciel poussent les plantes douces de vos pieds, si de la boue vous faites un terrain de jeu. Tant mieux si vous ne savez parler la langue de béton, tant mieux si demain vous surprend au coucher de la nuit, si le soleil vous adore en pantoufles de feuilles. Tant mieux si vous êtes ici et maintenant, simplement vivants.
in Qué wonderful monde !
temps effiloché
des fractures du sens
du quotidien scotché
aux bad news quotidiennes
petit pansement de l'amour
quand on n'a pas encore égaré
la boîte
in en cours
Les géants d'acier ont remplacé les gardiens de vaches mais qui se soucie des risques de leucémie chez les ruminants ? Pourtant il y a des gens qui vivent là aussi, en batteries, pas mieux lotis que les vaches, coincés entre usines, pylônes et autoroutes. En guise d’évasion, la télévision. C’est ça la civilisation ? Un chainbar, petit café en bord de route, un algéco vert vessie, sommairement décoré de motifs blancs. À l'horizon, que l'on ne distingue pas, des petits volcans fument noir et les maisons toussent et pleurent, perdues dans la brume corrosive, mais personne ne les entend, car tout le monde sait bien qu'une maison ni ne tousse, ni ne pleure…
in Calepins voyageurs et après, Tome 1
Elle est-il une aile ou une île ?
Un temps suspendu à l'aiguille
ou au fil ?
Iel est-elle
à l'heure face
ou pile ?
Iel attend
a tout son temps
métamorphe
fort comme une rose
in en cours
Je te ramène du plus profond de l'hiver
la fleur rouge comme ma gorge
cette fleur née de ce cœur
qui s'égoutte fleur de sang
sur la neige blanche
qui a caché ta douleur
je te ramène
le rouge et la chaleur
de ma gorge tendre
en gage du printemps
qui te rendra
tes couleurs
in en cours
Je laisserai la lanterne allumée
pour toi qui a l'âme belle
et le cœur vrai
je laisserai la porte ouverte
tu n'auras qu'à la pousser
pour toi qui a faim
d'humanité sans fard
et qui a su conserver
tout au long du chemin
la chaleur de ton regard
la douceur de tes mains
la bonté non simulée
je laisserai sur le feu
la bonne soupe du simple
pour toi qui n'a jamais vendu
l'oiseau frisson de l'amour
à la foire aux coqs
in en cours
Je me fraie un passage entre deux falaises, c’est parfois d’une étouffantes lenteur, puis soudain les rapides et la navigation à l’instinct. Prise de risque oui, mais nulle part où débarquer, alors il faut continuer, louvoyer entre les falaises abruptes, immenses. C’est une naissance longue, compliquée, douloureuse mais qu’importe, il ne s’agit toujours que d’ici et maintenant. Je m’épouvante d’un rien, je me réjouis d’un rien, c’est un genre d’équilibre, de grand écart. La vie n’est-elle pas un grand écart ?
in Journal 2005
J'irai jusqu'au bout
jusqu'aux confins
là où le monde
rencontre sa dissolution
j'irais jouer la mélodie
de l'amour impossible
sur les cordes du vent
j'irais porter le chant
aux anges de l'orage
ils sauront eux
le retirer comme une épine
de ma gorge en flamme
in en cours
Partir. Ne laisser que nos mues quelque part griffonnées, cachées dans une fente, entre les dents d’un voleur d’âmes. Un vendeur de vent et ses hochets de feuilles.
Nous purgeons nos peines de vie et pouvons saisir dans une fraction de temps, de soleil, de silence, quelques visions et parfums fugaces de paradis.
in Le poulpe et la pulpe