David Mc Call Johnston - 1972
Envie de chaleur, envie de danser, de vibrer, de vivre !
L’homme en couple est pesant.
On n’attrape pas les papillons avec du plomb.
in Journal 2001
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Envie de chaleur, envie de danser, de vibrer, de vivre !
L’homme en couple est pesant.
On n’attrape pas les papillons avec du plomb.
in Journal 2001
Le Bateleur a battu les heures
et d’un tour de passe-passe,
leur a escamoté
un chapelet de minutes,
une poignée de secondes,
juste assez pour passer
entre les gouttes
et prendre le large.
in Le Tarot de Saint-Cirque
avec Lionel Mazari
Tant mieux si vous êtes fous légers, incompris incompressibles. Tant mieux si vous mourrez de bonheur sous les scintillements étoilés et vibrez à l’unisson d’un orgasme permanent. Tant mieux si vous êtes délibérément inutiles, joie de moucheron, beauté des pelages, petite cuillerée de mondes extravagants. Tant mieux si au ciel poussent les plantes douces de vos pieds, si de la boue vous faites un terrain de jeu. Tant mieux si vous ne savez parler la langue de béton, tant mieux si demain vous surprend au coucher de la nuit, si le soleil vous adore en pantoufles de feuilles. Tant mieux si vous êtes ici et maintenant, simplement vivants.
in Qué wonderful monde !
temps effiloché
des fractures du sens
du quotidien scotché
aux bad news quotidiennes
petit pansement de l'amour
quand on n'a pas encore égaré
la boîte
in en cours
Les géants d'acier ont remplacé les gardiens de vaches mais qui se soucie des risques de leucémie chez les ruminants ? Pourtant il y a des gens qui vivent là aussi, en batteries, pas mieux lotis que les vaches, coincés entre usines, pylônes et autoroutes. En guise d’évasion, la télévision. C’est ça la civilisation ? Un chainbar, petit café en bord de route, un algéco vert vessie, sommairement décoré de motifs blancs. À l'horizon, que l'on ne distingue pas, des petits volcans fument noir et les maisons toussent et pleurent, perdues dans la brume corrosive, mais personne ne les entend, car tout le monde sait bien qu'une maison ni ne tousse, ni ne pleure…
in Calepins voyageurs et après, Tome 1
Elle est-il une aile ou une île ?
Un temps suspendu à l'aiguille
ou au fil ?
Iel est-elle
à l'heure face
ou pile ?
Iel attend
a tout son temps
métamorphe
fort comme une rose
in en cours
Je te ramène du plus profond de l'hiver
la fleur rouge comme ma gorge
cette fleur née de ce cœur
qui s'égoutte fleur de sang
sur la neige blanche
qui a caché ta douleur
je te ramène
le rouge et la chaleur
de ma gorge tendre
en gage du printemps
qui te rendra
tes couleurs
in en cours
Je laisserai la lanterne allumée
pour toi qui a l'âme belle
et le cœur vrai
je laisserai la porte ouverte
tu n'auras qu'à la pousser
pour toi qui a faim
d'humanité sans fard
et qui a su conserver
tout au long du chemin
la chaleur de ton regard
la douceur de tes mains
la bonté non simulée
je laisserai sur le feu
la bonne soupe du simple
pour toi qui n'a jamais vendu
l'oiseau frisson de l'amour
à la foire aux coqs
in en cours
Je me fraie un passage entre deux falaises, c’est parfois d’une étouffantes lenteur, puis soudain les rapides et la navigation à l’instinct. Prise de risque oui, mais nulle part où débarquer, alors il faut continuer, louvoyer entre les falaises abruptes, immenses. C’est une naissance longue, compliquée, douloureuse mais qu’importe, il ne s’agit toujours que d’ici et maintenant. Je m’épouvante d’un rien, je me réjouis d’un rien, c’est un genre d’équilibre, de grand écart. La vie n’est-elle pas un grand écart ?
in Journal 2005
J'irai jusqu'au bout
jusqu'aux confins
là où le monde
rencontre sa dissolution
j'irais jouer la mélodie
de l'amour impossible
sur les cordes du vent
j'irais porter le chant
aux anges de l'orage
ils sauront eux
le retirer comme une épine
de ma gorge en flamme
in en cours
Partir. Ne laisser que nos mues quelque part griffonnées, cachées dans une fente, entre les dents d’un voleur d’âmes. Un vendeur de vent et ses hochets de feuilles.
Nous purgeons nos peines de vie et pouvons saisir dans une fraction de temps, de soleil, de silence, quelques visions et parfums fugaces de paradis.
in Le poulpe et la pulpe
Il pleut des enclumes
sur ma vie épuisante
le réel me colle des cernes
et je n'ai pas encore
quitté mes vieilles bottines
je refuse d'endosser
un joli personnage
je préfère mettre les doigts
encore et encore
dans ma déconfiture
je préfère son goût amer
à l'édulcoré de la lâcheté
et vous ?
in en cours
Je me rends compte que j'ai oublié sans doute prise dans trop de tourmentes, de mentionner sur ce blog ma participation à cet ouvrage conséquent, publié en mai dernier par Jacques Flament et qu'il n'est pas trop tard bien au contraire de commander :
Le JOURNAL ou le JOURNAL INTIME est un genre littéraire à part entière.
Celles et ceux qui s’y adonnent sont appelés DIARISTES (de l’anglais Diary, journal intime).
La spécificité de l’ouvrage que vous avez entre les mains est que tous les textes des journaux retranscrits ont été écrits par des femmes et qu’ils sont délimités par une période courte et définie : du 21 décembre (solstice d’hiver) au 9 janvier, soit une vingtaine de jours pour traverser le temps et passer de l’année 2021 à l’année 2022.
À la base, le JOURNAL (en tout cas le JOURNAL INTIME) est conçu et écrit à usage privé, et généralement touche à l’intimité de son auteur(e). Mais depuis des lustres, ce JOURNAL, intime ou non – certains s’en servent pour parler de l’actualité, des livres, de la nature, etc., et on en vient ainsi à parler plutôt de JOURNAL PERSONNEL – devient un récit littéraire (ou même quelquefois artistique), qui peut se rapprocher de l’autobiographie par le fond, même si la forme est clairement définie : relation des faits par ordre chronologique et daté.
De grand(e)s auteur(e)s se sont risqués au JOURNAL et non des moindres : les Frères Goncourt, Jules Renard, André Gide, Benjamin Constant, Léon Bloy, Michelet, Paul Léautaud, Cioran, Simone de Beauvoir, Anaïs Nin et tant d’autres. Certains l’ont appelé JOURNAL, d’autres CAHIERS. Discrédité durant une bonne partie du XXe siècle, le JOURNAL a plutôt tendance à être réhabilité de nos jours avec des diaristes contemporain(e)s qui leur redonnent leurs lettres de noblesse.
Notre ambition avec cet ouvrage collectif est de mettre en avant des FEMMES auteures, que l’on ne rencontre pas habituellement sur le devant de la scène littéraire, mais dont l’écriture n’a souvent rien à envier à leurs illustres consœurs médiatisées.
Nous remplissons ainsi pleinement notre rôle de découvreur, défricheur, et vous donnons à lire un contre-courant de la scène littéraire qui, nous l’espérons, parviendra à vous séduire.
ISBN : 978-2-36336-522-4 PAGES : 560 FORMAT : 210×297 PARUTION : 05/2022
je me souviens
de la vieille bâtisse abandonnée
et du souffle glacé qui passait
entre les griffes des arbres nus
comme des hurlements de morts
in en cours
Il y a d’innombrables lustres, tu rampais à l'aide de longs tentacules, dans un boyau sombre et suintant. Tu avançais lentement, écrasée par ton armure, frôlant le sol de tes antennes et tressaillant à chaque crevasse. Ce n'est qu'au bout de plusieurs lustres encore, que le sol parut s'assouplir, que peu à peu tu t’es redressée, tirant tes os de l'argile humide.
Face à toi, sur les parois, cela tremblait. En avançant encore, tu l’as senti, entièrement cette fois, tout au fond du boyau. Déjà ça te brûlait les paupières et tu découvrais alors que tu avais des yeux.
in Sursis