Darlene McElroy - Star Gazer
L’animal, l’étoile, la graine, le vent, l’eau, l’acide, les limbes et les cimes.
La cueillette du jour lavée au lait des nuits.
in Les mots allumettes
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L’animal, l’étoile, la graine, le vent, l’eau, l’acide, les limbes et les cimes.
La cueillette du jour lavée au lait des nuits.
in Les mots allumettes
cercles humains tissés
sans commencement ni fin
entrelacs de serpents
souffle femelle
poison initiatique
la dissolution des frontières
réveille les passes des sorciers
affole la cadence des luttes
du vagin de la terre
monte la voix barbare
aux mamelles innombrables
montent les aigreurs les misères
le sang tant et trop versé
montent les peurs les viscères
les espoirs décomposés
sentir soudain
la force du courant
aux rives du monde
in Mystica Perdita
J'irai vers les orages
remonterai à pas de nuit
le lit des rivières
écouterai le murmure
des arbres prêts
à marcher
sur le monde
in en cours
L’enfant arrache son regard de la main, celle qui n’a que deux doigts, puis ouvre la bouche comme s’il allait dire quelque chose et brusquement repart en courant rejoindre ses camarades, déjà installés au pied du phare. Le vieillard hausse les épaules puis lentement remet la main dans sa poche et s'éloigne d'un pas lourd en direction du petit port. La sueur dégouline sur ses tempes, sur ses joues jusqu’aux lèvres. Il y passe sa langue pour en goûter le sel puis il s’arrête un instant et fait demi-tour. Il retourne vers le phare, là où les enfants cherchent des coquillages entre les grands rochers. Le vieux a soudain envie de parler. Il a tellement, tellement de choses à raconter.
« Hé petit, tu veux savoir pourquoi je n’ai que deux doigts à cette main là ? »
in La pince du vieux marin pêcheur
Soleil et ce miracle renouvelé du printemps. Les yeux sont fatigués, les oreilles se dilatent. Les oiseaux, les insectes, les lézards rapides comme des moines shaolin. Le mental se tait pour laisser les sensations prendre le dessus et toujours cette connexion qui se fait avec les sensations premières de l’enfance. Enfance et printemps, deux faces d’un même élan, d’un présent qui s’éternise. Sensations et images se répondent et soudain un mot, oublié, mais qui revient comme quelque chose de désagréable, un mot qui donne envie de vomir : réfectoire. Peur et mal-être, mamelles de mon enfance mais sentir en moi une force trop longtemps mutilée par le doute. Fermer les yeux. Le soleil a une odeur de poivre.
in Le livre des sensations
LA VIE VA !
Dis vague, où va la vie ?
La vie divague
suit ses envies
la vie vogue
la vigie voit
la vie bogue
et la diva boit
La vie louvoie
la vie exode
la vie élague
les nuits sans joie
la vie navigue
la vie pirogue
la vie cascade
et puis s’en va !
Dis vague, où va la vie ?
2001
veines qui s'envasent au ciel
cendres de fusain
quelques larmes
trace le souffle
passe le doigts
estompe
in en cours
Sentir à quel point nous sommes faits de la même étoffe que les fleurs, les nuages, le vent, la pluie et que nos limites ne sont là que pour jouir de toutes les sensations possibles.
in Le livre des sensations
un collage inspiré par mon livre "Les mots allumettes" (Cardère éd.)
Un mot. Un mot follet, un mot allumette.
Y poser la langue. Goûter le miel de sa brûlure.
HISTOIRE D’EAU
source bleue jaillie
du cœur des montagnes
si pure tu rigoles
torrent agile
dégringole
vers vallée verte et fertile
abreuve rivière serpent
coule tranquille
ouvre tes hanches
le poids de ton ventre
jusqu’en large fleuve
qui pleure et pisse
poisons et poissons morts
dans la bouche boueuse
des mers asphyxiées
qui dégueulent
des océans de déchets
in Je l'aime nature
se reposer comme un lac
entre les bras des collines
lisse et calme miroir
d'un ciel lumineux
s'emmitoufler de brume
et respirer le parfum
des forêts qui avancent
in Je l'aime nature
Femme…c’était pile ou face. Femme déracinée ou femme champignon…
Chair des dieux, vénéneuse peut-être.
Femme sans autre fruit que celui de l’imagination.
Femme feuille emportée par le vent. Femme encrée.
Juste un tatouage au bras du néant.
in Ourse (bi)polaire
C’est un âge où soudain on n’a plus envie d’attendre, plus envie d’être fidèle à son malheur. Un âge de volcan qui n’a pas dit son dernier mot.
in Ourse (bi)polaire
Il y a une abeille au cœur des fleurs jaunes. Coronilles ? Une abeille, un miracle. Le monde est devenu fou, il est cependant bien plus fragile que la Terre.
in à la loupe, tout est rituel
Fleur parmi les fleurs
se tourner ouverte
vers la lumière
dans la brèche
laisser couler le miel
l'âme est une abeille
in Des volcans sur la lune