David Teniers le Jeune
Le quotidien est un laboratoire d’alchimiste.
Quand on sait ça, il suffit de se mettre au travail pour de vrai.
in à la loupe, tout est rituel
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Le quotidien est un laboratoire d’alchimiste.
Quand on sait ça, il suffit de se mettre au travail pour de vrai.
in à la loupe, tout est rituel
D’ici on ne repart plus, les jambes prises, langueur ensorcelée que seul le vent sait rompre. Pour partir il faut des ailes, les ailes sont si lentes à pousser et la nuit exhibe ses étoiles, si vous saviez, il y en a tant, étranges cristaux rivés au triangle obscur du ciel.
in Chroniques du hamac
Dans les champs de lys
Ce sont des brassées d'âmes
Qu'elle cueille en souriant
Sur des brancards de larmes
Et elle fauche heureuse
Hommes femmes et enfants
La sinistre moissonneuse
Aux longs jupons sanglants
in Guerre et autres gâchis
Vol au-dessus d'un nid de loups
dans le pré aux fous
As-tu vu le cerf-volant
dit le fou ?
Mais pas du tout, répond un fou
c'était un loup !
Ni loup, ni cerf, dit le fou en chef
c'est moi au volant !
Mort alité :
Ne jamais voler
un nid de fous
dans le pré aux loups !
échouée mon ange
sur le quai vide
la plage morte
de nos destinées
j'ai échoué
prise au filet
de nos ailes emmêlées
in en cours
Combien de masques
sur ton visage naturel ?
Celui des veines vives
qui ramifient le ciel
celui de la montagne en toi
celui de l'orage ?
Combien de masques
dorés à l'or fin
pour séduire
ce qui ne cherche
qu'à te réduire ?
in en cours
crépuscule des déesses sauvages
ne te met jamais sur leur chemin
si tu n’as ni la force ni le courage
de véritablement les aimer
in en cours
Avec quelle ferveur parlera-t-on d'amour ?
Quel sera le degré de sa brûlure ?
Avec quoi la vie caressera-t-elle ma peau ?
Soleil, pluie, vent ?
Ou bien tes mains ?
Y aura-t-il un arc-en-ciel ?
in Philosovie
Ce besoin puissant de transe… Me sens tellement étrangère à ma culture. Cette culture détransée a perdu le sens, l’essence, l’essentiel. La musique nourrit les cellules, comme les parfums, les lumières… La basse qui avale, engloutit les sons dans une matrice aquatique.
Cette envie monumentale de glander en ce moment, glander et danser. Crise de fun. Salle de bal des mouches au plafond. Partir en Amazonie, chez un curandero et prendre la Madre, l’aya… quand ? Les possibilités s’approchent. Je sais que c’est mon chemin et mon défi va être de ne pas y renoncer. Affronter mes peurs, ma responsabilité et découvrir aussi la peur de la mort chez ma mère, de sa propre mort lorsque j’étais sous sa responsabilité. Moi, j’ai cette peur de mourir par rapport à ma fille. Je ne veux pas être pour elle ce que mon père est pour moi : le parent mort, disparu, le mythe, la grande béance… Prendre ses responsabilités, c’est aussi celle là : la possibilité de mourir. Avoir peur de mourir c’est avoir peur de vivre, les deux sont indissociables.
in Journal 2005
Ce qui est étonnant, ce sont les mots que j’emploie depuis que j’ai commencé à écrire alors qu’en fait, ce que je veux réellement écrire, c’est à quel point tout ça est à la fois incroyable et pas du tout incroyable : les méandres de ce fleuve-vie ne l’empêchent pas de nous mener là où nous devons aller.
in Journal 2005
Plus loin, il y a des portes qui donnent comme sur un grand corral fermé, un hangar, je suis dedans et je vois un grand troupeau de bêtes à cornes sauvages, genre des buffles ou autres animaux d’Afrique avec de grandes cornes torsadées, venir vers moi. Je suis surprise et je fais demi-tour vers les portes, espérant les atteindre et les refermer derrière moi. Je dis à une femme qui est là : « ils vont s’échapper », et la femme me répond « j’espère bien ».
Rêve de la nuit du 31 mai 2007
in Journal
Le train trace une jolie courbe, rayant au passage de fines rivières. Les peupliers dépouillés veillent les nids du printemps dernier, les champs exhibent une chair brune fumante, bien grasse. Nourrie à quoi ? Le temps se couvre, penser à l’hiver ne m’enchante guère mais au moins je me sens mieux que l’année dernière. Cette fois, c’est moi qui prends soin de moi, je ne laisse à personne d’autre cette responsabilité.
in Calepins voyageurs et après ?
Envolez-moi corbeaux
arrachez ma douleur
de vos becs habiles
ouvrez-moi le cœur
emportez-le corbeaux
emportez tout
in en cours
Seule une attention croissante et concentrée sur l’instant et mon environnement présent, permet au souffle de prendre place, à la pensée de s’apaiser jusqu’à me taire, et laisser l’être venir s’installer, me vivre, me respirer. Chercher sans chercher, mais s’ouvrir pour qu’il vienne, le secret, la clé. Tout alors prend sens parce qu’il n’y a plus de sens. Laisser venir, monter la voix intérieure, celle qui propose, conseille, guide parfois. Aller jusqu’au bout, profiter du délai difficile à affronter, en faire un espace de clarification, de choix conscients. Mais est-ce possible d’être ouverte à ce point ? Ouverte ou aveugle ? Il est ici question de spiritualité, comme on l’appelle, et de rien d’autre. Une effroyable envie de savoir, de comprendre toujours pourquoi. Ne peut-on vraiment rien faire pour améliorer ? Chacun fait sa part, accepter que chacun le fasse avec ce qu’il est, mais je suis toujours dans le devenir, or la clé pour moi est le présent. La pépite, la porte des palais. Parfois je me sens sur la voie et le mental arrête sa critique, son manque de foi, l’analyse, et là je sais. Je sais les gestes, l’état, le voyage intérieur. Suivre l’autre voie/voix, sans mettre de nom, sans chercher à comprendre par le mental. Juste ressentir et agir en osmose avec ce ressenti.
in Journal 2009
Alors vient sans qu'on ne l'ait vu venir
l'hiver de la vie
impossible de rebrousser
son chemin de silence
les flocons tombent
douceur et douleur
douleur et douceur
effacent les traces
d'un passé non résolu
in en cours