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FUSIONS POÉTIQUES - Page 7

  • Hope Gangloff

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    Il pleut des enclumes

    sur ma vie épuisante

    le réel me colle des cernes

    et je n'ai pas encore

    quitté mes vieilles bottines

    je refuse d'endosser

    un joli personnage

    je préfère mettre les doigts

    encore et encore

    dans ma déconfiture

    je préfère son goût amer

    à l'édulcoré de la lâcheté

    et vous ?

     

    in en cours

     

     

     

  • FAITS D'HIVER - 20 JOURNÉES ORDINAIRES DE LA VIE DE 50 FEMMES - Jacques Flament, mai 2022

    Je me rends compte que j'ai oublié sans doute prise dans trop de tourmentes, de mentionner sur ce blog ma participation à cet ouvrage conséquent, publié en mai dernier par Jacques Flament et qu'il n'est pas trop tard bien au contraire de commander :

     

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    Le JOURNAL ou le JOURNAL INTIME est un genre littéraire à part entière.
    Celles et ceux qui s’y adonnent sont appelés DIARISTES (de l’anglais Diary, journal intime).

    La spécificité de l’ouvrage que vous avez entre les mains est que tous les textes des journaux retranscrits ont été écrits par des femmes et qu’ils sont délimités par une période courte et définie : du 21 décembre (solstice d’hiver) au 9 janvier, soit une vingtaine de jours pour traverser le temps et passer de l’année 2021 à l’année 2022.

    À la base, le JOURNAL (en tout cas le JOURNAL INTIME) est conçu et écrit à usage privé, et généralement touche à l’intimité de son auteur(e). Mais depuis des lustres, ce JOURNAL, intime ou non – certains s’en servent pour parler de l’actualité, des livres, de la nature, etc., et on en vient ainsi à parler plutôt de JOURNAL PERSONNEL – devient un récit littéraire (ou même quelquefois artistique), qui peut se rapprocher de l’autobiographie par le fond, même si la forme est clairement définie : relation des faits par ordre chronologique et daté.

    De grand(e)s auteur(e)s se sont risqués au JOURNAL et non des moindres : les Frères Goncourt, Jules Renard, André Gide, Benjamin Constant, Léon Bloy, Michelet, Paul Léautaud, Cioran, Simone de Beauvoir, Anaïs Nin et tant d’autres. Certains l’ont appelé JOURNAL, d’autres CAHIERS. Discrédité durant une bonne partie du XXe siècle, le JOURNAL a plutôt tendance à être réhabilité de nos jours avec des diaristes contemporain(e)s qui leur redonnent leurs lettres de noblesse.

    Notre ambition avec cet ouvrage collectif est de mettre en avant des FEMMES auteures, que l’on ne rencontre pas habituellement sur le devant de la scène littéraire, mais dont l’écriture n’a souvent rien à envier à leurs illustres consœurs médiatisées.

    Nous remplissons ainsi pleinement notre rôle de découvreur, défricheur, et vous donnons à lire un contre-courant de la scène littéraire qui, nous l’espérons, parviendra à vous séduire.

     

    ISBN : 978-2-36336-522-4 PAGES : 560 FORMAT : 210×297 PARUTION : 05/2022 

    VOIR ICI : https://www.jacquesflamenteditions.com/501-faits-dhiver-20-journees-ordinaires-de-la-vie-de-50-femmes/

     

     

     

     

     

  • Yoann Penard

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    Il y a d’innombrables lustres, tu rampais à l'aide de longs tentacules, dans un boyau sombre et suintant. Tu avançais lentement, écrasée par ton armure, frôlant le sol de tes antennes et tressaillant à chaque crevasse. Ce n'est qu'au bout de plusieurs lustres encore, que le sol parut s'assouplir, que peu à peu tu t’es redressée, tirant tes os de l'argile humide.

    Face à toi, sur les parois, cela tremblait. En avançant encore, tu l’as senti, entièrement cette fois, tout au fond du boyau. Déjà ça te brûlait les paupières et tu découvrais alors que tu avais des yeux.

     

    in Sursis

     

     

     

     

  • Andrew Bret Wallis

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    D’ici on ne repart plus, les jambes prises, langueur ensorcelée que seul le vent sait rompre. Pour partir il faut des ailes, les ailes sont si lentes à pousser et la nuit exhibe ses étoiles, si vous saviez, il y en a tant, étranges cristaux rivés au triangle obscur du ciel.

     

    in Chroniques du hamac

     

     

     

  • Dan Hillier

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    Combien de masques

    sur ton visage naturel ?

    Celui des veines vives

    qui ramifient le ciel

    celui de la montagne en toi

    celui de l'orage ?

    Combien de masques

    dorés à l'or fin

    pour séduire

    ce qui ne cherche

    qu'à te réduire ?

     

    in en cours

     

     

  • Cory Poole - Canada

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    Avec quelle ferveur parlera-t-on d'amour ? 
    Quel sera le degré de sa brûlure ? 

    Avec quoi la vie caressera-t-elle ma peau ? 
    Soleil, pluie, vent ? 
    Ou bien tes mains ?

    Y aura-t-il un arc-en-ciel ?

     

    in Philosovie

     

     

     

     

     

     

  • Sebastião Salgado - Amazônia

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    Ce besoin puissant de transe… Me sens tellement étrangère à ma culture. Cette culture détransée a perdu le sens, l’essence, l’essentiel. La musique nourrit les cellules, comme les parfums, les lumières… La basse qui avale, engloutit les sons dans une matrice aquatique.

    Cette envie monumentale de glander en ce moment, glander et danser. Crise de fun. Salle de bal des mouches au plafond. Partir en Amazonie, chez un curandero et prendre la Madre, l’aya… quand ? Les possibilités s’approchent. Je sais que c’est mon chemin et mon défi va être de ne pas y renoncer. Affronter mes peurs, ma responsabilité et découvrir aussi la peur de la mort chez ma mère, de sa propre mort lorsque j’étais sous sa responsabilité. Moi, j’ai cette peur de mourir par rapport à ma fille. Je ne veux pas être pour elle ce que mon père est pour moi : le parent mort, disparu, le mythe, la grande béance… Prendre ses responsabilités, c’est aussi celle là : la possibilité de mourir. Avoir peur de mourir c’est avoir peur de vivre, les deux sont indissociables.

     

    in Journal 2005

     

     

     

  • Toni Schneiders - Landscape in Serbia, 1965

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    Ce qui est étonnant, ce sont les mots que j’emploie depuis que j’ai commencé à écrire alors qu’en fait, ce que je veux réellement écrire, c’est à quel point tout ça est à la fois incroyable et pas du tout incroyable : les méandres de ce fleuve-vie ne l’empêchent pas de nous mener là où nous devons aller.

     

    in Journal 2005

     

     

     

  • Will Burrard-Lucas - 2017

    Will Burrard-Lucas, UK, Shortlist, Professional, Natural World, 2017.jpg

     

    Plus loin, il y a des portes qui donnent comme sur un grand corral fermé, un hangar, je suis dedans et je vois un grand troupeau de bêtes à cornes sauvages, genre des buffles ou autres animaux d’Afrique avec de grandes cornes torsadées, venir vers moi. Je suis surprise et je fais demi-tour vers les portes, espérant les atteindre et les refermer derrière moi. Je dis à une femme qui est là : « ils vont s’échapper », et la femme me répond « j’espère bien ».

     

    Rêve de la nuit du 31 mai 2007

    in Journal