Les mots allumettes lus par Jacmo
Note parue dans la revue Décharge n°156 - décembre 2012
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Note parue dans la revue Décharge n°156 - décembre 2012
Il n'y a pas d'ailleurs
Où guérir d'ici.
Eugène Guillevic
à feuilleter sur : http://www.zen-evasion.com/livre31/Default.html
Note parue dans le nouveau numéro de la revue Friche (Cahiers de Poésie verte)
Et oui, les encres sont bien de l'auteure, merci Alain Lacouchie !
Il s'agit de Villeneuve-les-Avignon. Vous pourrez retrouver Bruno Msika, l'éditeur et les livres (dont Le poulpe et la pulpe et Les Mots allumettes), au festival de poésie de Sète du 20 au 28 juillet et au 7ème salon des petits éditeurs le 23 septembre à Cotignac, dans le Var.
Si vous êtes dans le coin, n'hésitez pas, Cardère éditeur a une très belle collection d'ouvrages à vous faire découvrir.
A lire sur son blog : http://insula.over-blog.net/article-cathy-garcia-107808791.html
Je vous recommande vivement la lecture de ce petit livre imprimé sur papier recyclé, relié par deux bouts de cordes et joliment présenté dans une enveloppe translucide art-lettre, ensemble numéroté que l'auteur (site ici : link ) vous expédie pour 8 Euros.
L'écriture de Cathy Garcia est une belle écriture, tant de fond que de forme, par les temps qui courent c'est de plus en plus rare, aussi quand un véritable auteur se profile, il faut le lire, cela repose des nombrils déployés et autres médiatisations insipides qu'on nous propose un peu partout dans un air du temps de plus en plus pollué ! Ile E.
Ed. Nouveaux Délits
Collection les Délits Vrais - N°2 - 2012
"Que c’est bon d’être assise là au soleil, en pâtresse de poules, au sein de toute cette beauté ! Un léger vent, un esprit bienveillant pose sa main sur mon front.
Le sourire est là, à portée de lèvres. Il affleure comme une source, il vient du cœur. Ce cœur à cajoler, à nicher dans la mousse.
L’hiver se meurt, je le sais, je le sens. Ne pas chercher. Ne plus chercher. Simplement faire de la place pour accueillir."
Poésie postale, timbrée "Nouveaux Délits"
Tirage signé, numéroté et limité à 50
Textes et photos de Cathy Garcia
Papier et enveloppe récyclés
25 pages
12 €
http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com
A découvrir sur : http://evazine.com/livre30/Default.html
à découvrir sur : http://evazine.com/livre29/Default.html
"En effet, en dépit de tes bons vœux en langue Navajos, ce numéro 41 est celui d'un triste anniversaire : le Japon un an après la catastrophe nucléaire. Ton engagement pour différentes causes donnent lieu à des contacts variés (Georgie Viccini et les Roms pour le n° 39, ici, cercle de faiseurs de haïkus pour ce numéro). Et si l'on ne peut embrasser toutes les causes (appelées bêtement "perdues" ou "désespérées" souvent par ceux qui refusent la lutte), il importe de rester fidèle à celles que l'on choisit. Et de les faire entendre, tu le dis toi-même : ces voix pourraient disparaître. La poésie comme un carnet de circulation des idées, des pensées et des actes. Une poésie qui n'est pas déconnectée de son temps (mais pas trop "connectée" non plus, dans un autre registre). Bien que très inquiétant, j'ai apprécié « Après Fukushima » : ce recueil de haïkus du cercle Seegan. La responsabilité de chacun qui en découle se mesure à l'échelle planétaire : on n'y coupera pas. Difficile de mesurer les conséquences d'une telle tragédie : les chiffres nous dépassent ! 24 000 ans, ça met le vertige ? A la suite, les textes d'Alain Gourhant et ses extraits de « la poésie du désastre et de la guérison » semblent constituer une prise de léger recul. J'ai été sensible à cette conception de la promenade comme manière de se retrouver : c’est un temps solitaire, hors production, sans concession (technologies) - l’ultime promenade étant la mort. Enfin, dans un genre différent, j'ai été désarçonné par le style d'écriture de Timotéo Sergoï et « Le diagonaute amouraché ». Son autoportrait en spectateur : « ai-je d’autre pouvoir que celui d’applaudir » reste dans la lignée de la sidération provoquée par les 3 auteurs précédents. Enfin tes résonances documentées sont toujours très instructives et originales. J'ai donc été content de figurer parmi ces auteurs : le sujet que je traite n'étant pas non plus très réjouissant. Mais ne parle-t-on pas de fission du couple ? Il restait donc quelques repères culturels, à la geisha évoquée dans mon dernier texte. J'avais noté dans le "purgatoire du quotidien", cette ouverture aux autres cultures et probablement ces pensées notées lors ou après un voyage. Notamment à travers le respect tout oriental de toute forme de vie. Il est des cultures où l'on n'attente pas à la vie des insectes, je crois.
De même, "le poulpe et la pulpe" fait état d'écritures brèves, d'encres de chine et d'une sagesse diffuse. Avec l'intermède médiatique (p 32), on louvoie entre "laisser aller" et nonchalance orientale (pour faire dans le cliché) et "sens critique" occidental. C'est comme deux parties à faire coexister : j'ai beaucoup aimé ce texte, espèce de cours d'eau par moments troublé et heurté qui apparaît d'autres fois, paisible et harmonieux. La place réservé au corps y est sans doute pour beaucoup dans cette impression.
Dans un tout autre style plus dérangeant, j'ai bien lu et relu ton "Qué Wonderful Monde" (titre pied-de-nez à l'europe et à son espéranto ? Qui le parle d'ailleurs ?). Le recueil égratigne bien nos US et Coutumes et quelques vérités sont assenées avec vigueur : faut le temps de les digérer, de les discuter, d'y réfléchir... Je souscris aux déformations de nos sociétés que tu évoques, ces tsunamis à effets différés que sont le jeunisme, le consumérisme, la peur de "réintégrer nos monstres" conséquence à mon sens d'un certain angélisme (ne pas voir le mal qui pousse d'abord en nous, refuser la laideur, le temps qui passe sur nous. Mais ne parle-t-on pas de vécu ? Ce mot est-il incompatible avec celui de "beauté"?...). "
Basile Rouchin
dans l’émission Les Poètes.fr du 12 avril 2012 sur Radio Occitania, écoutable en ligne ici :http://lespoetes.fr/emmission/emmission.html
Les éditions CARDERE www.cardere.fr poursuivent leur difficile travail de diffusion et font paraître deux livres de poésie dont nous recommandons la lecture aux auditeurs ; chacun coûte 12 € et l’achat peut se faire directement sur le site de l’éditeur.
Le premier est celui de l’infatigable revuiste, artiste, photographe et surtout poète Cathy GARCIA« Les mots allumettes » richement illustré par elle-même. Un appel à la sérénité, une quête spirituelle où la révolte n’appelle qu’à la tendresse, à la fraternité des êtres, tous en mal d’absolu :
Les mots en gravats dans ma tête. Des tonnes.
Je retiendrai celui qui brise l’encerclement, dégage une spirale et m’élève jusqu’au ciel.
Jusqu’au grand, grand ciel. N’avoir que celui-là en bouche.
Lecture d’extraits du recueil.
Le second « Triptyque du veilleur » est celui de Louis RAOUL poète connu des abonnés des éditions Encres Vives qui l’ont publié dès 1992, qui totalise aujourd’hui une quinzaine de recueils et a obtenu en 2008 le Prix de la Librairie Olympique pour son livre « Logistique du regard » publié chez N&B/Pleine Page. Ecriture délicate et pudique qui semble effleurer mais imprègne sa trace durable dans les esprits. Il faut lire ce poète discret. Lecture d’extraits du livre.
Vous abordez
Au pied de la tour
Qui est vous
Il vous faut rejoindre la hauteur
Où veiller
Dans l’éternité d’une heure
La rouille d’un jour
Qu’on aurait oublié.
Texte aride, très court racontant un rêve-vie cauchemar.
J’ai été projeté dans une arène, dans « l’enclos en soi de ce qui se tait. Ce qui est noir dans l’obscurité, si rouge dans le sang »
Mais arène austère, crétoise, lieu de naissance du Père Zeus-Taureau, taureau Minotaure, mais la Fille est beaucoup plus cheval de picador aux yeux bandés « ‘’serti’’ dans (le) jardin amer » de cette arène aveuglée « labyrinthe affamé d’humanité »
D’où cette absolue nécessité de gratter des mots allumettes car « ce qui transpire des murs, c’est le goût de l’ombre » et puis il faut tenter encore et encore d’apercevoir les fentes de la palanquère « vestiges des rites », « déloyale consolation (de cet) l’horizon… escale » « tout brûler et repartir, de déchirure en déchirure » pour retrouver « le cercle de la cohérence oubliée »
Faire en sorte que par l’un de ces « chas d’aiguille, tout un univers se faufile » afin de retrouver « l’air qui sépare le mot de la mort » « d’une fusillée au crache-lueur »
Et puis ne retenir qu’un mot un seul, « celui qui brise l’encerclement, dégage une spirale et (l’)élève jusqu’au ciel »
Mais « chaque solution n’est toujours qu’une étape. » car « peut-il y avoir une fin à nos servages gigognes ? »
Alors vite, encore « des mots. Des mots fous. Des mots amulettes. »
JL Millet, avril 2012
Note parue dans Pages Insulaires n°23
"Dans Purgatoire du quotidien (Edition Microbe), Cathy Garcia dit que "la vie aujourd'hui a la saveur incomparable d'une aube de fin de monde" ! Sa parole est entière, sans exagération sur ce quotidien et même "si les droites partent en courbe", le poème tient droit."
Cathy Garcia – poésie, 52 p.
avec des illustrations originales de l'auteur
EXTRAITS :
Survivre, hanches fendues de foudre, gorge dépouillée.
Je marche, froisse un fantôme. Les oiseaux
du jour fondent en l’air. Je plie les genoux,
ramasse mes entrailles de verre. Un peu de sel, un
peu de chair. Je ramasse et enjambe
l’éblouissement.
…
Avale-moi, dis-je au bois. Écorce-moi, dis-je à
l’homme, lentement comme un coma.
Terre et copeaux. Ma langue éboulée au creux du
refuge.
Je suis morcelée. Là mon coeur, là un poumon.
Là mon âme et des frontières entre chaque terrier.
Piqûre du vivre. Miel rauque du secret. Nudité
inhabitable.
Se sertir dans un jardin amer. Ciseler le semblant,
en élucider les ramifications.
J’épouse le cercle de la cohérence oubliée.
…
Buisson des cuisses où croassent les crapauds.
Rumeur des langues qui lapent les pierres.
Bouillon noir des reins vrillés de trouille. La vie et
son implacable sentence de mort.
La brume se faufile dans la fissure, embaume
l’esprit de visions funestes. Ce qui transpire des
murs, c’est le goût de l’ombre. Il ébouriffe et déshabille
le sang.
12 € .
Rendez-vous sur www.cardere.fr
Note parue dans la revue Décharge n°153 - Mars 2012