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* MES LIVRES - Page 7

  • Vient de paraître : Le vin des crapauds - Saïd MOHAMED, Bob De GROOF (linogravures),

    aux Ed. des Carnets du Dessert de Lune 

    poésie, février 2017

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    70 pages (carré, collé) 19 x 29 cm, 18 €



    Préface :



    Pas dit qu’on en boirait de ce vin là, mais on a bien envie d’en savoir plus, alors on ouvre la bouteille… Et d’entrée, c’est l’uppercut, un relent d’enfance qui marche au pas et de pourriture tranquille… Et on sait très vite que oui, nous allons boire tout notre saoul, parce que voici venu l’heure du néant, et Saïd Mohamed en dix lignes nous crache le portrait du monde et ses victoires qui ne sont que défaites/Des noces d’étreintes de sang et de merde.
    Un uppercut crescendo, et on n’en sort pas indemne.
    Le vin des crapauds a vieilli pendant 21 ans dans la cave du poète, et il a le goût acide d’un mauvais vin nouveau, sans doute parce que le malheur, la violence, la bêtise, l’ignorance, les injustices, sont toujours les mêmes, en grappes lourdes, noires, amères, toujours plus grosses et grasses.
    Nous récoltons sur nos mains le sang de nos enfants,
    Tandis que nos maitres boivent le divin nectar
    Des bénéfices de cette boue pétrie aux alliances vénales
    Le poème ici fait sauter le bouchon de la bouteille, celle du vin des fous, du vin des nausées, du vin dont s’enivrent ceux qui ont trop vu œuvrer les bouchers adulés par un bétail sans mémoire. Il ne s’adresse même plus à ceux-là mais à l’acier lui-même, non sans ironie.
    Bel acier cherche ta voie dans les entrailles,
    La viande chaude et le sang doux.
    Couvre-toi de gloire, bel acier.
    Le vin des crapauds, pauvres crapauds, c’est pour trinquer et vomir à tous les morts pour rien, qui pavent les siècles de leurs chairs pourries.
    Je voulais du vin et du silence, dit le poète, mais puisqu’il faut supporter le vain des maux, voilà le vin des mots rances.
    Il faut le boire, comme on dit, jusqu’à la lie et faire la nique d’un rire sans dents aux horreurs, car du poète c'est le lot que de la guerre/ devoir encore extraire l'or de l'amour, nommer l’innommable et égrener les mots magiques, envers et contre, envers et contre… Des cendres de l’espoir, on peut toujours tracer des signes. Vraiment ?
    Le poète ici, dérisoire manchot face à un énième tsunami de ténèbres, s’écroule de lui-même.
    Je ne suis pas ignoble, j'ai honte de vivre.


    © Cathy Garcia, le 9 novembre 2017

     



    Postface: 


    Le vin des crapauds a été écrit en grande partie pendant la première guerre d’Irak, de 1990-91 Certains de ces textes ont été publiés dans la revue Kitoko Jungle Magazine de Guido Kuyl en Belgique, avec des dessins de Bob De Groof. Ensuite, Jacques Morin en a fait en 1995 un numéro de Polder avec des dessins de Fatmir Limani qui publiait lui aussi dans Kitoko. Que Jacmo soit ici remercié.
    Devant les événements récents et ceux à venir provoqués par ce Nouvel Ordre Mondial, comme il a été qualifié, et qui a désigné l’Axe du Mal, les Bons et les Méchants. Ce qui n’est rien d’autre qu’un plan pour détruire les vieilles civilisations en les assujettissant mieux aux lois du marché. Construire du nouveau, sur les cendres de l’ancien qui obéit mieux à son maître. Il m’est apparu essentiel de republier l’ensemble de ces textes qui ont été retravaillés et auxquels des nouveaux poèmes sont venus s’ajouter, dont certains ont été publiés par Alain Boudet sur la Toile de l’un.
    Bob De Groof, à qui j’ai fait part de mon projet, a tout de suite accepté de s’y investir et pendant un an il a travaillé à la gouge sur les grandes plaques de linogravure. Un tirage de tête sur velin d’Arches et au format 50 x 65 cm en a été fait à vingt exemplaires sur BFK Rives 250 grammes dans l’atelier à Fleur de Pierre par l’ami Étienne de Champfleury sur sa presse Marinoni Voiron de 1912.
    Jean-Louis Massot des Carnets du Dessert de Lune qui me publie depuis Souffles en 2006 en fait ici une nouvelle édition. La maquette est de Morgane Pambrun typographe tombée dans les lettres dès sa plus tendre enfance et ensuite formée à l’école Estienne. Des expositions des 14 linogravures sont prévues dans diverses galeries à Paris, Bruxelles, Düsseldorf.
    Ces textes et ces dessins sont notre façon de dire « Non à l’horreur ! »


    Les auteurs :


    Saïd Mohamed est né en Basse-Normandie d’un père berbère, terrassier et alcoolique et d’une mère tourangelle lavandière et asociale. Nomade dans l’âme, il est tour à tour, ouvrier imprimeur, voyageur, éditeur, enseignant à l’école Estienne. A aussi publié en poésie au Dé bleu et à Décharge dans la collection Polder, aux éditions Tarabuste.
    Il a obtenu le prix Poésimage en 1995 pour Lettres Mortes, le prix CoPo pour l’éponge des mots en 2014. Boursier du CNL en 2015. Son blog : http://ressacs.hautetfort.com


    Bob De Groof est peintre, collagiste, graveur-imprimeur, et photographe. Il a fait des assemblages, installations, du street art et a sculpté des totems.
Des expositions de ses œuvres ont eu lieu en Belgique, France, en Allemagne, aux Pays-Bas et aux États-Unis. À travers les années, il a exposé une quarantaine de fois individuellement et a participé à une cinquantaine d’expositions de groupe. Ses travaux se trouvent entres autres dans des collections de pays aussi divers que les États-Unis, la Russie et le Maroc.
    Faisant la connaissance de Saïd Mohamed pendant leur collaboration respective au fanzine KITOKO JUNGLE MAGAZINE, plus récemment ils ont décidé de réaliser un vieux rêve : la réédition et illustration du poème apocalyptique « Le Vin des Crapauds » écrit par Saïd.
Son site : http://www.bobdegroof.eu/tekst/engels/welkom.htm

     

    Pour passer commande :

    http://www.dessertdelune.be/store/p826/Le_vin_des_crapaud%2F%2FSa%C3%AFd_Mohamed.html

     

     

     

     

     

  • Un conte pour noël ?

     

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    La nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin commence où s’achève la version que nous connaissons tous :

     

    « et au petit matin, le loup la mangea »…

     

    Et bien dans la nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin, au petit matin, le loup ne la mange point.

     

    Un conte pour tous, grands et petits.

     

     

    Illustration couverture © Michelle Martinelli

    Édité et imprimé par l’auteur sur papier 100 % recyclé


    16 pages - Ed. à Tire d’Ailes (autoédition) 2008

     

    5 €

     

     

    EXTRAIT :

    "Il l’a cherchée toute la journée. Il l’a appelée, appelée mais n’a aperçu que ses cousins dissipés, les chamois. Il l’a cherchée encore tout au long de la nuit, avec le secours bienveillant de la lune pleine.

    Et ce n’est qu’à l’aube que le vieux Seguin, sur le point de renoncer, la voit enfin ! Elle est là, étendue sur un rocher perché à flanc de falaise. Sa toison blanche éclaboussée du même rouge qui s’épanche encore plus haut sur les neiges éternelles.

    Monsieur Seguin, s’accrochant des deux mains, entreprend l’escalade. La chèvre l’observe, émet un léger bêlement et aussitôt se redresse sur ses pattes. Le regard enflammé, arc-boutée, elle pointe ses cornes. Comme elle est belle, songe Monsieur Seguin en souriant. Belle et fière aussi.

    « Allez Blanchette, du calme, c’est moi ! C’est moi, Seguin !
    Alors, comme ça, toi non plus tu ne te plaisais pas chez moi ?
    Fallait que tu te sauves à ton tour, hein ?… »

    Le vieux en soupirant s’adosse à la paroi, tout près de la chèvre, encore vaillante malgré ses blessures. Il prend sa gourde et boit quelques gorgées, puis de sa besace, il sort un morceau de pain, un autre de fromage et un peu de sel qu’il met sur son poing. La chèvre qui n’a pas manqué un seul de ses gestes, accepte le présent et vient lécher le sel.

    Ils mangent ensemble, somnolent ensemble, installés sur le rocher, jusqu’à ce que le ciel bleu soit mûr et que la montagne, parée de toutes ses senteurs, se soit totalement offerte au soleil.

    Comme il se sent bien là, le vieux Seguin, près de sa chèvre !

    Cela fait si longtemps qu’il n’était pas monté tout là-haut, il avait oublié comme c’était beau ! Si beau et si bon ! Des bouquets de souvenirs lui reviennent en mémoire, des odeurs, des sensations.

    (...)

    Chez les Roms, il apprend aussi à soigner les bêtes, les chevaux surtout et plus tard parce que quelques braves gens insistent vraiment, il en soigne quelques-uns contre un peu d’argent. Ses soins sont simples mais efficaces et sa réputation commence à le précéder.

    Le vieux et la chèvre n’en finissent pas d’arpenter le pays. Elle lui fait parfois quelques petits faux bonds, des rendez-vous galants très certainement, mais elle revient toujours, il n’a plus besoin d’aller la chercher, c’est elle qui le trouve.

    Ils mangent à leur faim, dorment tout leur soûl, vivent comme des rois. Rois vagabonds, les seuls à jouir pleinement du monde.

     

     

     

  • Vue et lue par Jean-Louis Clarac

     

    Cette présentation figure dans Vibrations en partage - Les Moments Poétiques d'Aurillac (2006-2013) - édité en 2014 par La Porte des Poètes et le Théâtre d'Aurillac.

    voir ici : http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2014/03/12/vient-de-paraitre-anthologie-les-moments-poetiques-d-aurilla-5321053.html

     

    Moments poétiques où j'avais eu le plaisir d'être invitée, en compagnie de Georges Cathalo, en janvier 2011. Une présentation plus que flatteuse, fallait bien deux ans pour oser la montrer ici.

     

    Pour lire, cliquez sur l'image :

    Article présentation vibrations en partage.jpg

     

    deux petites rectification/précision, la première citation est tirée des Chroniques du hamac (autoédition 2008) et non de Mystica perdita et Le poulpe et la pulpe et Trans(e)création sont un seul et même recueil (publié une première fois chez DLC sous le titre un peu long de Trans(e)création ou l'art de sabrer le poulpe et la pulpe, puis chez Cardère en 2010 (DLC ayant plié bagage), sous le titre simplifié Le poulpe et la pulpe).

     

     

  • Lue par Jean-Paul Gavard-Perret

    Un article publié il y a 17 mois, sur lequel je viens tout juste et par hasard de tomber, les éditions de l'Atlantique avait déjà mis clé sous porte cependant, donc Eskhatiaï a repris sa forme originelle en deux recueils autoédités et disponibles sur demande : Salines, 2007 et Mystica perdita, 2009,Purgatoire du quotidien est également toujours disponible.

     

     

    Et Cathy Garcia-Canales recréa la femme

     
    Cathy Garcia sait qu’il n’y a pas d’avènement de la poésie sans un certain sens du rite de la fusion. Mais aussi à ce sur quoi cette fusion butte : l’immobilisation du désir et son achèvement chez l’un qui entraîne l’inachèvement chez l’autre. Mais de ce dernier émerge aussi le langage poétique. C’est sans doute pourquoi chez la poétesse la nudité n’est jamais scabreuse et ne contient rien de frelaté. Loin d’une pathologie sentimentale elle offre une sensation vitale. Même lorsque celle-ci s’affaisse sous le poids de la vie des émotions plus complexes.

     

    Dès lors et si les poèmes de Cathy Garcia tourne autour d’elle-même il n’existe pas pour autant la moindre effusion de l’égo. Saurons-nous tout d’elle ? Non sans doute. Mais sa silhouette féminine est mise à nu comme de l'intérieur dans un mouvement poétique rappelant parfois des "glissements" à la Bacon par des effets de déchirures qui ramène l’être à sa douleur, à sa solitude. Par sa voix de fantômes la poétesse permet de faire jaillir de la masse brute de la vie l’écume des sensations et des émotions parfois telluriques. La poésie devient un lieu sobrement lyrique d’épaississement autant que d’éclaircissement  Chaque texte en sa concentration comme en ses élancements produit un renversement : ce qui est matière perd en densité, ce qui est de l'ordre de l'impalpable devient matière. Le lecteur se retrouve  aux sources du langage : la forme décompose le monde pour le recomposer autrement et dans l’espoir de la chimérique expatriation du feu intérieur.

     

    Jean-Paul Gavard-Perret

     

    Cathy Garcia-Canalès, « Eskhataï, Salines suivi de Mystica Perdita », Editions de l’Atlantique, « Purgatoire du quotitien », Editions A tire d’ailes.

     

    Source : http://salon-litteraire.com/fr/cathy-garcia/review/1916026-et-cathy-garcia-canales-recrea-la-femme

     

     

     

     

  • LES FOUS

     

    il existe sur cette terre un peuple dont on ne parle jamais mais ils se reconnaissent entre eux ; ils s’aiment ou se haïssent mais surtout sans cesse, ils se renvoient la même question, la seule à leurs yeux qui mérite d’être posée. ils cherchent, cherchent sans répit, sinon quelques plages de mensonges et certaines formes d’oubli. cette question murmurée, implorée, chantée, hurlée, ils s’en frappent la tête. ils s’en mettent le cœur à vif. ils la boivent tel un vin rare, se saoulent et se régénèrent, la perdent pour mieux la retrouver jusqu’au bout des nuits blanches, des journées sans soleil. ils la décortiquent, l’aspirent, la crachent et l’offrent parfois sans calcul comme un bouquet de fleurs à une âme de passage.

     

    certains disent qu’ils sont fous. et alors ?

     

    il en faut des fous pour exorciser nos démons, pour donner corps à nos monstres et nous permettre de dormir en paix ! il en faut des fous pour se mettre à nu et se poignarder avec tous nos pieux mensonges ! il en faut des fous pour se lancer dans ce vide que nous n’affrontons pas même du regard. il en faut des fous pour aller décrocher les étoiles qui brillent derrière nos paupières cousues.

     

     

    il en faut des fous pour accoucher le monde !

     

    fous ! les fous battent la campagne et la breloque !

    fous ! désaxés ! détraqués ! dérangés !

    siphonnés, cinglés, piqués, cintrés, timbrés !

    mabouls, marteaux ! toqués, tapés ! tordus, toc-toc,

    cinoques, louftingues,

    dingues et loufoques !

     

    z’ont perdu la raison,

    la boule et la boussole,

    une araignée au plafond,

    mais qu’importe monsieur,

    les fous travaillent et pas qu’un peu

    les fous travaillent du chapeau !

     

    les fourres tout

    les foutrement gais

    les inspirés

    chercheurs de vérité

    fous téméraires

    et foutu bordel !

     

    les fous à lier
    les fous de liberté
    les fous d’amour
    fous de bonheur
    les fous de joie
    les fous rire
    les fous des bois

    fous de toi
    et fous au galop
    les fous échappés
    du jeu de tarot
    les fous en marche

    sur l’échiquier

     

    il y a aussi les foutez-moi la paix
    les foutez-vous de ma gueule
    et tous ces fous qui en veulent
    il y a les vieux fous sans lendemain
    les fous qui combattent les moulins

     

    les sacrés fous

    les fous sacrés

    qu’est qu’ils foutent

    les fous ?

     


    les fous parlent à leur chien

    à leur chat au ciel

    aux inconnus

    et à la chenille

    ne savent pas mentir

    les fous respectent la terre

    les fous flânent en chemin

    nourrissent les oiseaux

    les fous pleurent

    la mort d’une fleur

    les fous se rient des frontières

    les fous traversent les déserts

    gravissent les montagnes

    franchissent les mers

    à la nage ou à la rame

    les fous disent paix et tolérance

    brûlent leur carte d’identité

    pour être sans-papier

    refusent de s’alimenter

    parce que d’autres sont opprimés

    les fous ne ferment jamais leur porte à clé

     

    les fous s’égarent

    donnent sans compter

    les fous vivent dans les arbres

    les fous sèment des jardins

    les fous se couchent au sol

    devant les tanks les bulldozers
    il y a des fous qui aiment tellement les animaux
    qu’ils ne les mangent pas
    il y a les fous qui balaient devant leurs pas

    pour ne pas écraser le plus infime insecte

    les fous parlent d’amour quand on leur fait la guerre

    les fous pardonnent à leurs tortionnaires

    les fous luttent résistent inventent

    aiment et cultivent la différence

     

    les fous vivent leurs idéaux

    les fous crachent des poèmes

    sur les façades des cités

    les fous refusent télé supermarchés

    refusent d’être vaccinés pucés

    s’entêtent à ne pas se résigner

     

    les fous un jour partent

    sans se retourner

    les fous voyagent à pied

    à dos d’ânes en roulottes

    il y a des fous qui vont dans une grotte
    méditer pendant des années
    il y a des fous qui peuvent

    se passer d’électricité

    les fous font de leurs rêves une réalité

    les fous aiment malgré tout

    les fous refusent le garde à vous

    les fous croient en la justice

    et pensent pouvoir dévier le monde

     

    mais les fous craignent les fous

    les fous vraiment malades

    les fous nocifs les fous dangereux

    les foutez-les dehors
    les fous qui veulent rester entre eux

    les fous offensifs

    les foudres de guerre

    führers et fous sanguinaires

    les fous pervers
    fous du violent

    fous psychopathes
    et fous de la gâchette
    les fous furieux

    les fous maniaques
    les fous avides

    les fouilles-merde
    les fous stupides

    les fous creux

    fous des grandeurs
    fous persécuteurs

    fous réducteurs
    fous délirants
    fous paranoïaques
    et fous de la matraque
    les fous forcenés

    fous d’odieux

    des fous banquiers
    fous scientifiques
    fous fanatiques

    des fous déguisés en flic

    fous de fric de pouvoir

    des fous politicards

    fous qui veulent tout diriger

    fous qui veulent tout acheter

    y’a pas pire fous que ceux-là.

    fous qui pensent qu’ils n’en sont pas

     

    et qui proclament :

     

    est fou celui qui ne pense pas comme nous…

    est fou celui qui n’est pas comme nous…

     

    et ils enferment, détruisent, asservissent et assassinent

     

    monde foutu par ceux-là ?

    planète foutue par ces fous ci ?

     

    plutôt fou-rire !

     

     

     cg, in Follement autre

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Trans(e)fusées (paru chez Gros Textes en 2015) lu par mihel Host

     

    Cathy GARCIA. TRANS(e)FUSÉES. Gros Textes éd., (Dé/collages de C. Garcia, Furieux ! Mortels ! Mystérieux !) – 40 pp. – 9 € - 2015 - éd. Gros textes & Association Rions de Soleil, Cave de Fontfourane - 05380 – Châteauroux-les-Alpes – http://grostextes.over-blog.com/

    Rêveuse, blagueuse, baladeuse : « Avant de m’endormir, octroyez-moi mon baiser de cristal, que je puisse aller saluer les pachydermes aux défenses d’émeraudes. […] C’est en toute quiétude que je ne fais nulle rature à ce texte savant. / J’étais déjà têtue dans l’utérus, malle à la dextre, à espérer n’importe quel joueur de yo-yo ou de balafon qui m’emporterait au Zaïre ou au plafond.

    Son naturel découvert, extension de la nature : « Je caresse mon chat, sa nuit de fourrure étoilée, à l’écoute des grenouilles invisibles, muscles tendus sous le caoutchouc vert, qui crient l’amour et le plaisir brut. Les feuilles grasses et brillantes de ces plantes vénusiennes chuchotent sous ma fenêtre. Tout est bien.

    Affrontée aux mystères insondés de la vie incompréhensible par définition : « Attendez qu’on soit mort / Écoutez un peu / Nous n’avons pas dit notre dernier mot / Nous n’avons pas tiré notre chapeau / La vie c’est plus que ça / Beaucoup, beaucoup plus que ça / Ça commence bien avant / Et ça ne finit jamais […] Le verbe est une spirale / L’ADN est une spirale / Ce qu’on avale nous avale / Tout ça me paraît normal… »

    Dans un délire précieux tel un « inexcusable delirium » : « Cristal où êtes-vous mon amour ? / Améthyste nue correcte exhibée / C’est mon verre tige de l’amour / Rubis sexuel luit la nuit / Sous son chapeau de chagrin / Et les siamois sont d’été / Sous les nuits balisées de boues de lin / Crapule ovaire mité et chien perméable / Marin d’eau rousse, capsule le cul / Je suis tombée ! »

    Fureur (ou autre chose ?) vers le « réel, intranquille : « Un cœur / Qui soudain a des crocs / s’auto-dévore / Vendanges lycanthropes / À la vulve du monde / Ça m’aide la nuit / À raccommoder mes étoiles / À faire jonction / Émeute solaire // Au cadran j’ai rongé les angles / Les ai polis de ma langue / Pour en faire le cercle / Aléatoire / Non parfait / Le cercle rugueux / Du réel »

     

     

    Michel HOST

    _________________________________________________Le 6 / III / 2016

     

     extrait de  LE SCALP EN FEU - IX  par Michel Host  Décembre 2015 / Février 2016

    http://www.lacauselitteraire.fr/le-scalp-en-feu-ix-decembre-2015-fevrier-2016-par-michel-host

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • OISEAUX II

     

     Oiseaux fous, oiseaux ivres,

     Fuyant par milliers

     Le vacarme des cités tendues,

     Prêtes à exploser.

      

    Oiseaux fous,

     Oiseaux ivres,

     Portant haut

     Le vaste drapeau déchiré

     Du ciel,

     Vos cris se perdent

     Sur les océans migrateurs,

     Vos plumes se mêlent

     A leurs pleurs

     Et rougissent

     Les pages du monde.

     Nuit d’encre

     Où se noient

     Les rêves

     de l’albatros.

     

     Poète ,

     Marche,

     Vole !

     Les hommes

    Riront toujours de toi !

      

    Tailler les jours

     Entailler l’os,

     La marée épaisse

     Des rêves écorchés.

     Ôter à l’oiseau

     Le droit de voler

     Ôter à l’humain

     Toute volonté,

     Couper les ailes

     Trancher la main

     Fabriquer des implants

     De haine,

     Des lois taillées

     Sur des peaux blêmes,

     Et pour mieux encore

     Manipuler,

     Pénétrer au cœur même

     du sang

     Et du gène !

     Brider l’oiseau

     Briser l’humain,

      

    Mais toi poète,

     Marche,

     Vole,

     Que les Hommes,

     S’il en reste,

     Puissent encore rire,

     De toi !

     

     

    Cathy Garcia, 2001

     

     

     

     

  • Trans(e)fusée, 30 essais de décollage du réel, lu par Marilyne Bertoncini

     

    Edition: Gros Textes

    Trans(e)fusée, Cathy Garcia
    40 pages, 9 €   

     

    S’embarquer avec Cathy Garcia dans sa Trans(e)efusée, c’est faire un voyage d’humour et de non-sens, ponctué de belles images en pleine page (collages et gouaches de l’auteur qui les appelle des gribouglyphes) mêlant lettres et figures dans un joyeux désordre coloré qui donne le ton de ce recueil ludique et surréaliste, regroupant une trentaine de textes écrits entre 1993 et 2013.

    Surréaliste ? Dada même, tant l’auteur se joue des codes de la bien-disante bienséance, dans ces poèmes et images en liberté, qui ne sont pas tant dénués de sens qu’ils ne secouent les clichés et tics du langage, pour en faire sourdre un sens autre, ordinairement inaccessible sous les couches policées du discours ou du jargon fleuri d’une certaine littérature – Langue embrouillée de poètes. Ici Une guêpe allumée dessine des jarretelles sur les pattes d’une musaraigne. Les laitues sont aux champs, les biches aux abois. Les murmures pourrissent sur des chemins d’épines.

    Entre hypallage et contre-emploi des images, on a une idée de l’imagerie bouffonne qui accompagne le lecteur, partagé entre le rire et le plaisir de découvrir les contraintes d’écriture qui président aux poèmes – à-peu-près, logorallye… – on pense à Oulipo, à Prévert, à Raymond Roussel aussi, évidemment, dans ces textes qui ne se prennent pas le chou, ainsi que nous le précise l’auteur à sa façon dans le poème liminaire, fort justement intitulé D’Asile à Zoo C’est en toute quiétude que je ne fais nulle rature à ce texte savant. / J’étais déjà têtue dans l’utérus, malle à la dextre, à espérer n’importe quel joueur de yo-yo ou de balafon qui m’emporterait au Zaïre ou au plafond.

    Extravagantes, ces jongleries nous promettent « trente essais de décollage du réel » – et nous promènent dans un cirque de mots, par-delà le cercle rugueux du réel, entre rêverie fantaisiste et réalités hétéroclites, où jongle la peau-était-ce ? (titre d’un poème) – amenant le lecteur à se demander si ce recueil – par ailleurs mine d’idées pour l’animation d’ateliers d’écriture – n’est pas aussi l’envers d’un art poétique – art peau-éthique en liberté – selon des termes proches de ceux utilisés par Cathy Garcia – par ailleurs rédactrice de la revue Nouveaux Délits – comme slogan de son blog : Une quête d’éthique plutôt qu’une étiquette.

     

    Marilyne Bertoncini

    en ligne sur : http://www.lacauselitteraire.fr/transefusee-cathy-garcia

     

     

  • Fugitive lu par Christian Saint-Paul

    Cathy Garcia a fait paraître en mars 2014 aux éditions Cardère « fugitive ». Avec ce livre elle parvient à la plénitude de son art. Très beau livre dont les illustrations originales de l’auteure, artiste accomplie, sont elles aussi comme dans le livre de F. Ricard en noir et blanc et font de ce livre, un véritable livre d’artiste à la portée de tous (12€).

    Lecture de « fugitive » par Christian Saint-Paul à écouter ici dans l'émission du 20 août :

    http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html

     

     

     

     

  • Purgatoire du quotidien, lu par Murielle Compère-Demarcy

    Purgatoire du quotidien, éditions A tire d’ailes, 2014, 22 pages, 5 €

    Purgatoire du quotidien, Cathy Garcia    

    Un « Purgatoire du quotidien »en rien soporifique, où la marque de fabrique de cet humour caustique pratiqué par l’éditrice-poète autodidacte des Nouveaux Délits, Cathy Garcia, se reconnaît dès l’ouverture de ce court et dense opus rafraîchissant, jubilatoire, couleur soleil noir. Un florilège de notes journalières sur la vie, le temps, le monde, les autres, etc. Roboratif, hors des sentiers battus, parfois subversif, toujours salutaire !

    Cathy Garcia en annonce la couleur : « Si nous vivions au paradis, je répondrais moi aussi à l’appel, mais nous vivons au mieux au purgatoire ».

    Nous savons où nous situer, à la frontière entre le désarroi et la dérision, dans une COURSE QUOTIDIENNE où

    Sur la ligne de départ

    Comme pour une course,

    L’athlète au foyer compte mentalement

    Les sauts d’obstacle.

    Et si notre foi dans le présent n’a pas été tout à fait sauvegardée, on se range entre la solitude que l’on sait rendre librement nombreuse, le découragement et le rire mais jamais du côté de la résignation : La résignation est un suicide quotidien, lit-on dans l’exergue de l’opus, citation du romancier Balzac. La vie une comédie humaine, soit. Mais l’écriture recoud les déchirures. Comble chaque

    LACUNE

    Il me manque des pages au manuel de la vie,

    entre autres celles concernant le logiciel

    de compression des choses à faire.

    Les rebonds sont au rendez-vous pour repartir de plus belle, avec un bouquin, un crayon, un cahier, même la figure copieusement aspergée par les phéromones d’un chat (p.11), et l’on parle de l’avenir, malgré tout :

    NO FUTUR

    Famille motoculteur et tronçonneuse se lancent à l’attaque

    et vas-y que se lamentent les moutons en ces temps

    foutuistes. Les nuages arrivent de partout, meutes aux

    ventres sales. Souffle, fraîcheur, caresse et les antennes nous

    grillent.

    L’humour ici se pratique en solo, en famille, avec une « madeleine Thaï »,dansune « minute zen », entouré pourquoi pas de chats, au pire de « gens qui vous quotidiennent le quotidien. / On appelle ça des cons » et même au sein du « purgatoire vert » autour de chez soi ; en prose, en distiques, en tercets, avec l’air quotidien d’un haïku ou l’air haïku du quotidien, tout dépend de l’humeur de chacun(e) – par exemple :

    PANACHÉ ZEN

    Il fait très beau, le ciel est très bleu, les oiseaux chantent très

    bien. C’est le jour du premier passage du nuage nucléaire

    japonais.

    Humour en touches de petites vérités journalières assénées « on the road »,en hamac (« machine à suspendre le temps »), à l’endroit, mieux, à l’envers sans manquer de diffuser pourquoi pas, par-ci par-là – voire en épilogue – comme une petite leçon de vie à celles et à ceux qui n’auraient pas encore compris à quoi elle tient : à presque rien. Un fil. Celui d’un micro-poème pourquoi pas. Un microcosme d’immanquable et féroce bêtise, un monde fait de beautés paradoxales ravissantes et/ou ravies. Le bonheur. Un bonheur immense dans notre décor minuscule.

    TROP MINUSCULES

    D’un beau vert pomme mais si minuscule, vraiment la moitié

    d’un puceron, le voilà sur mon doigt. J’ai soufflé mais il est

    resté là, alors je l’ai poussé un peu, et encore un peu et il a

    fini par avoir l’air……. Mort. Alors je l’ai poussé pour de bon,

    avec tout de même un genre de remords, et c’est alors que ça

    m’est venu, je me suis dit que toutes les injustices de notre

    condition humaine viennent peut-être de ça… Nous sommes

    simplement trop minuscules !

     

    Murielle Compère-Demarcy

     

    Source : http://www.lacauselitteraire.fr/purgatoire-du-quotidien-cathy-garcia

     

     

     

     

     

  • Vient de paraître aux Ed. Gros Textes : TRANS(e)FUSÉES

     

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    30 essais de décollage du réel

    1993-2013

     

    Il y avait au fond de ma valise, un vieux brouillon, une veste d’homme, une bouteille, quelques fantômes et leurs bleus désirs de méharées. C’est de bon cœur que je m’apprêtais à les suivre, hélas, monsieur, en guise de départ, j’entendis pleurer les bombes et je vis l’automne passer sous les rails. Oui Monsieur ! J’ai donc ôté mes souliers et j’ai même ôté mes pieds avant de me glisser, sans rien de plus à dire, sous cet atome de soupir où vous m’avez trouvée.

     

     

      

    40 pages au format 14 x 21

    orné de 12 pleines pages couleur avec des illustrations de l’auteur

    imprimé sur papier bouffant munken 90 g

    ISBN : 978-2-35082-273-0

     

    9 € (+ 2 € de port – port compris à partir de l’achat de 2 exemplaires)

     

    Commande à :

    Gros Textes

    Fontfourane

    05380 Châteauroux-les-Alpes

    (Chèques à l’ordre de Gros Textes)

     

     

     

  • Poèmes follets et chansons follettes lu par Myriam Bendhif-Syllas

     Source : http://www.lacauselitteraire.fr/poemes-follets-et-chansons-follettes-cathy-garcia

    Poèmes follets et chansons follettes, éditions Nouveaux Délits, octobre 2014, illustrations de Joaquim Hock, 54 pages, 15 €

    Ecrivain(s): Cathy Garcia

        

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    Valse des couleurs, bestiaire tendre et malicieux, nature en fariboles et enchantée composent ces Poèmes follets et chansons follettes dans lesquels Cathy Garcia nous embarque pour « vagavoler » et se balader dans son univers. La poétesse se fait fée et sorcière, déléguant l’art du pinceau à son comparse Joaquim Hock.

    « Un chat ça pense, et avant tout à sa panse.

    Entresort a faim, enfin !

    Mais l’homme, lui, écoute ses pas, flip, flop,

    et sourit tout bas.

    Un homme, un chat…

    Par quel hasard, cette promenade ?

    Un homme heureux, un chat mouillé.

    Un homme qui marche, un chat le suit,

    sous la pluie ».

    Dans ce recueil pour enfants, petits et grands, elle s’empare des mots et des images de toujours pour repeindre le monde, célébrer les étapes de la vie et chantonner des ritournelles tantôt délicates tantôt farfelues. « C’est ma palette à moi », affirme-t-elle, et elle en appelle au pouvoir créateur des enfants de s’approprier couleurs, matières, formes et mots, de s’inventer des histoires à partir du matériau le plus accessible : le réel et ses multiples merveilles.

    « Vert tendre

    Un bouquet de violettes

    En jupes de frais printemps

    Chatouillent les moustaches

    Scintillantes de rosée

    D’un gai lapin

    Farfouilleur de fourrés.

    Là, derrière les collines

    Qui dessinent l’horizon

    En vertes

    Et douces courbes maternelles

    Un bouton de rose

    Est sur le point d’éclore ».

    Qu’elle choisisse la fable ou le haïku, les formes libres ou le poème débridé, elle manipule avec jubilation les sons qui coulent ou s’entrechoquent, qui se répètent ou qui pètent : « Chatouilles et crabouilles », « verte et visqueuse », « Hurons Harpon Hêtre »… Les mots prennent toute leur saveur dans la bouche de celui qui les délivre et leur fait danser leur joyeuse sarabande. On lit, on rit, on sourit, on relit, on fredonne, la magie opère.

    Les illustrations de Joaquim Hock accompagnent ces poèmes tout en racontant leurs propres histoires. De drôles de bonshommes aux têtes carrées et aux pattes bizarres y veillent, ouvrant leurs grands yeux sur une nature en pleine activité. Araignées au plafond, animaux montrant leurs têtes, escargots alpinistes, sont à découvrir dans ces tableaux étranges, rigolos et colorés.

    « Ne pleure pas

    Petite mousse

    Ne pleure pas

    C’est ton cœur qui pousse ».

    « Sur l’île terre, il n’y a qu’un seul homme,

    Il en porte toutes les couleurs

    Mais lui-même ne sait pas,

    Qu’il est un arc-en-ciel ».

    Plaisir de la langue en liberté. Plaisir d’une pensée grande ouverte sur le monde, amenant les esprits les plus jeunes à s’ouvrir à leur tour. Passeuse de mots, passeuse d’âme.

    Poèmes à partir de 5 ans pour « Grands petits et Petits grands ».

     

    Myriam Bendhif-Syllas