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* MES LIVRES - Page 6

  • « D'ombres » lu par Patrice Maltaverne

     

    D'OMBRES COUV small.jpg« D'ombres » est un recueil de courts poèmes en vers libres datés des années 1990 à 2013, qui vient d'être autoédité par Cathy Garcia à l'enseigne de « A tire d'ailes ».

    Il s'agit ici surtout d'un recueil d'infortunes, portraits de SDF et de morts solitaires. Cependant, se contenter de dire cela serait ne voir dans « D'ombres » que son aspect réaliste.

    En effet ces poèmes sont plus que cela, avec leur mise en scène, presque gothique parfois, et renvoient davantage à une « exaltation », certes, ténébreuse, qu'à la répétition d'un même abattement.

    J'y ai souvent trouvé aussi le rythme des chansons, avec des vers coupés courts, parfois répétés, mis en apposition.

     

    Ci-après deux poèmes extraits de « D'ombres » :

     

    « le roi des taupes

    sur le parvis de sa raison

    gît sa cervelle abattue

    jusqu’à oublier son nom

    craché là au coin d’une rue

    le souffle des rames

    les croûtes et les rats

    sa bonne étoile, qu'il dit

    brille au cul des bouteilles

    il parle aux corbeaux

    que personne ne voit

    je suis le roi des taupes,

    qu'il dit, et je vous enterre »

     

     

    «ressac

    le chant des choses communes

    déborde des fosses et coule

    samedi dimanche

    quotidien limé

    parfaitement vernissé

    marquer les jours d'une voix blanche

    troupeau vertige

    sur falaises de craie

    en bas la mer Virginia

    sur un pupitre de buis noir

    mourir c’est s’ouvrir un peu

    montrer le battement rouge

    du cœur »

     

    Les illustrations (des encres, dont celle de la couverture) sont également de Cathy Garcia.

     

    http://poesiechroniquetamalle.blogspot.fr/2017/04/dombres-de-cathy-garcia.html

     

     

     

     

     

     

     

  • Bonzaïs hallucinogènes chez Gros Textes - à réserver dès maintenant

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    Bonzaïs Hallucinogènes

    ou nano-histoires sans les nains

     

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    suivi de

    CONNE PLAINTE DU POÈTE

     

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    DÉCOUVERTE

    Le temps est un escargot supersonique.

    Yesssssssssssssssss... !
     
     
    *

    MES CROCS NIQUENT DES CONS

    Ceux qui ont de la chance finissent par croire qu’ils la méritent.
     
     
      
    *

    GAZ DE VIE

    Il n'y a pas de réponse. Nous sommes tous peut-être des réponses à une question ou­bliée.

    Question originelle et qui finalement n'était peut-être qu'un "quoi ?" lancé par le créateur surpris par son propre pet. Peut-être a t-il pensé alors qu'il n'était pas seul... et vois où ça nous a conduit. Le souffle, le verbe, tout ça, la poésie quoi.

    Ô poète, divin péteur !

     

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    Illustrations originales (collages) de l'auteur

    ISBN : 978-2-35082-334-8

    54  pages au format 15 x 10 cm,

     

    6 € (+ 1 € de port – port compris à partir de l’achat de 2 exemplaires)

    https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/garcia-Cathy

     

     

     

     

  • Cathy Garcia, D’ombres par JP Gavard Perret

    Scan­ner la pénombre des mots

    Avec D’ombres, Cathy Gar­cia a ras­sem­blé des poèmes écrits entre 1990 et 2013 qu’elle a illus­trés d’encres sub­tiles. Au départ, il existe un extrait de son jour­nal : « j’ai fixé le pla­fond où pen­dant long­temps, / des ombres m’ont fait des gri­maces… ». Et tous ses poèmes sont fidèles à l’univers de l’auteur : ils parlent de tris­tesse, de soli­tude, de drames (et elle sait ce dont elle parle) mais pour lut­ter de manière aussi déses­pé­rée qu’avec espoir face à la mort qui sans cesse « remonte ses bas » et est tou­jours prête à venir « tirer sur ton drap ».
    C’est là, écrit super­be­ment Cathy Gar­cia, « soi­gner le noir par le noir / mettre des mots là où il ne faut pas / nar­guer la peur ». Il existe en consé­quence, et tou­jours dans l’œuvre, le sens de la lutte exis­ten­tielle et de l’avènement. Gar­cia Lorca n’est jamais loin.

    Ecrire pour la créa­trice ne revient pas à tra­cer des signes mais tra­ver­ser des fron­tières, sor­tir du sillon, oser une danse qui n’a rien néan­moins de for­cé­ment nup­tiale. L’auteure sait mon­trer l’envers des mots, scan­ner leur pénombre. Dans les brèches de ses images se découvrent des lieux reti­rés de l’être. Et la poé­tesse tient le coup même lorsque les âmes, ayant perdu leur blon­deur d’épi, sont grises comme des chats la nuit.

    jean-paul gavard-perret

    Cathy Gar­cia, D’ombres,  A tire d’ailes, 2017 — 10,00 €.

     

    http://www.lelitteraire.com/?p=28901

     

     

     

     

  • Vient de paraître : D'OMBRES

     

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    poèmes écrits entre 1990 - 2013

    avec huit illustrations originales de l'auteur

     

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    j'ai fixé le plafond où pendant longtemps,
    des ombres m'ont fait des grimaces...

    in Journal 1997

     

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    petites fictions qui parlent de mort, drame, meurtre, tristesse, solitude
    une façon paradoxale de faire la nique à

     la camarde à cheval un de Troie
    la camarde à midi tend ses bras
    la camarde remonte ses bas
    viendra cette nuit tirer sur ton drap

    soigner le noir par le noir
    mettre des mots là où il ne faut pas
    narguer la peur

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    Édité et imprimé par l’auteur

    Tirage limité et numéroté


     48 pages

    Sur papier 90gr calcaire
    Couverture 250 gr calcaire
    100 % recyclé

    Dépôt légal : mars 2017


    à me commander directement (et merci !) :

    10 €  ( + 2 € pour le port)

     

     

     

     

  • Vient de paraître : Le vin des crapauds - Saïd MOHAMED, Bob De GROOF (linogravures),

    aux Ed. des Carnets du Dessert de Lune 

    poésie, février 2017

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    70 pages (carré, collé) 19 x 29 cm, 18 €



    Préface :



    Pas dit qu’on en boirait de ce vin là, mais on a bien envie d’en savoir plus, alors on ouvre la bouteille… Et d’entrée, c’est l’uppercut, un relent d’enfance qui marche au pas et de pourriture tranquille… Et on sait très vite que oui, nous allons boire tout notre saoul, parce que voici venu l’heure du néant, et Saïd Mohamed en dix lignes nous crache le portrait du monde et ses victoires qui ne sont que défaites/Des noces d’étreintes de sang et de merde.
    Un uppercut crescendo, et on n’en sort pas indemne.
    Le vin des crapauds a vieilli pendant 21 ans dans la cave du poète, et il a le goût acide d’un mauvais vin nouveau, sans doute parce que le malheur, la violence, la bêtise, l’ignorance, les injustices, sont toujours les mêmes, en grappes lourdes, noires, amères, toujours plus grosses et grasses.
    Nous récoltons sur nos mains le sang de nos enfants,
    Tandis que nos maitres boivent le divin nectar
    Des bénéfices de cette boue pétrie aux alliances vénales
    Le poème ici fait sauter le bouchon de la bouteille, celle du vin des fous, du vin des nausées, du vin dont s’enivrent ceux qui ont trop vu œuvrer les bouchers adulés par un bétail sans mémoire. Il ne s’adresse même plus à ceux-là mais à l’acier lui-même, non sans ironie.
    Bel acier cherche ta voie dans les entrailles,
    La viande chaude et le sang doux.
    Couvre-toi de gloire, bel acier.
    Le vin des crapauds, pauvres crapauds, c’est pour trinquer et vomir à tous les morts pour rien, qui pavent les siècles de leurs chairs pourries.
    Je voulais du vin et du silence, dit le poète, mais puisqu’il faut supporter le vain des maux, voilà le vin des mots rances.
    Il faut le boire, comme on dit, jusqu’à la lie et faire la nique d’un rire sans dents aux horreurs, car du poète c'est le lot que de la guerre/ devoir encore extraire l'or de l'amour, nommer l’innommable et égrener les mots magiques, envers et contre, envers et contre… Des cendres de l’espoir, on peut toujours tracer des signes. Vraiment ?
    Le poète ici, dérisoire manchot face à un énième tsunami de ténèbres, s’écroule de lui-même.
    Je ne suis pas ignoble, j'ai honte de vivre.


    © Cathy Garcia, le 9 novembre 2017

     



    Postface: 


    Le vin des crapauds a été écrit en grande partie pendant la première guerre d’Irak, de 1990-91 Certains de ces textes ont été publiés dans la revue Kitoko Jungle Magazine de Guido Kuyl en Belgique, avec des dessins de Bob De Groof. Ensuite, Jacques Morin en a fait en 1995 un numéro de Polder avec des dessins de Fatmir Limani qui publiait lui aussi dans Kitoko. Que Jacmo soit ici remercié.
    Devant les événements récents et ceux à venir provoqués par ce Nouvel Ordre Mondial, comme il a été qualifié, et qui a désigné l’Axe du Mal, les Bons et les Méchants. Ce qui n’est rien d’autre qu’un plan pour détruire les vieilles civilisations en les assujettissant mieux aux lois du marché. Construire du nouveau, sur les cendres de l’ancien qui obéit mieux à son maître. Il m’est apparu essentiel de republier l’ensemble de ces textes qui ont été retravaillés et auxquels des nouveaux poèmes sont venus s’ajouter, dont certains ont été publiés par Alain Boudet sur la Toile de l’un.
    Bob De Groof, à qui j’ai fait part de mon projet, a tout de suite accepté de s’y investir et pendant un an il a travaillé à la gouge sur les grandes plaques de linogravure. Un tirage de tête sur velin d’Arches et au format 50 x 65 cm en a été fait à vingt exemplaires sur BFK Rives 250 grammes dans l’atelier à Fleur de Pierre par l’ami Étienne de Champfleury sur sa presse Marinoni Voiron de 1912.
    Jean-Louis Massot des Carnets du Dessert de Lune qui me publie depuis Souffles en 2006 en fait ici une nouvelle édition. La maquette est de Morgane Pambrun typographe tombée dans les lettres dès sa plus tendre enfance et ensuite formée à l’école Estienne. Des expositions des 14 linogravures sont prévues dans diverses galeries à Paris, Bruxelles, Düsseldorf.
    Ces textes et ces dessins sont notre façon de dire « Non à l’horreur ! »


    Les auteurs :


    Saïd Mohamed est né en Basse-Normandie d’un père berbère, terrassier et alcoolique et d’une mère tourangelle lavandière et asociale. Nomade dans l’âme, il est tour à tour, ouvrier imprimeur, voyageur, éditeur, enseignant à l’école Estienne. A aussi publié en poésie au Dé bleu et à Décharge dans la collection Polder, aux éditions Tarabuste.
    Il a obtenu le prix Poésimage en 1995 pour Lettres Mortes, le prix CoPo pour l’éponge des mots en 2014. Boursier du CNL en 2015. Son blog : http://ressacs.hautetfort.com


    Bob De Groof est peintre, collagiste, graveur-imprimeur, et photographe. Il a fait des assemblages, installations, du street art et a sculpté des totems.
Des expositions de ses œuvres ont eu lieu en Belgique, France, en Allemagne, aux Pays-Bas et aux États-Unis. À travers les années, il a exposé une quarantaine de fois individuellement et a participé à une cinquantaine d’expositions de groupe. Ses travaux se trouvent entres autres dans des collections de pays aussi divers que les États-Unis, la Russie et le Maroc.
    Faisant la connaissance de Saïd Mohamed pendant leur collaboration respective au fanzine KITOKO JUNGLE MAGAZINE, plus récemment ils ont décidé de réaliser un vieux rêve : la réédition et illustration du poème apocalyptique « Le Vin des Crapauds » écrit par Saïd.
Son site : http://www.bobdegroof.eu/tekst/engels/welkom.htm

     

    Pour passer commande :

    http://www.dessertdelune.be/store/p826/Le_vin_des_crapaud%2F%2FSa%C3%AFd_Mohamed.html

     

     

     

     

     

  • Un conte pour noël ?

     

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    La nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin commence où s’achève la version que nous connaissons tous :

     

    « et au petit matin, le loup la mangea »…

     

    Et bien dans la nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin, au petit matin, le loup ne la mange point.

     

    Un conte pour tous, grands et petits.

     

     

    Illustration couverture © Michelle Martinelli

    Édité et imprimé par l’auteur sur papier 100 % recyclé


    16 pages - Ed. à Tire d’Ailes (autoédition) 2008

     

    5 €

     

     

    EXTRAIT :

    "Il l’a cherchée toute la journée. Il l’a appelée, appelée mais n’a aperçu que ses cousins dissipés, les chamois. Il l’a cherchée encore tout au long de la nuit, avec le secours bienveillant de la lune pleine.

    Et ce n’est qu’à l’aube que le vieux Seguin, sur le point de renoncer, la voit enfin ! Elle est là, étendue sur un rocher perché à flanc de falaise. Sa toison blanche éclaboussée du même rouge qui s’épanche encore plus haut sur les neiges éternelles.

    Monsieur Seguin, s’accrochant des deux mains, entreprend l’escalade. La chèvre l’observe, émet un léger bêlement et aussitôt se redresse sur ses pattes. Le regard enflammé, arc-boutée, elle pointe ses cornes. Comme elle est belle, songe Monsieur Seguin en souriant. Belle et fière aussi.

    « Allez Blanchette, du calme, c’est moi ! C’est moi, Seguin !
    Alors, comme ça, toi non plus tu ne te plaisais pas chez moi ?
    Fallait que tu te sauves à ton tour, hein ?… »

    Le vieux en soupirant s’adosse à la paroi, tout près de la chèvre, encore vaillante malgré ses blessures. Il prend sa gourde et boit quelques gorgées, puis de sa besace, il sort un morceau de pain, un autre de fromage et un peu de sel qu’il met sur son poing. La chèvre qui n’a pas manqué un seul de ses gestes, accepte le présent et vient lécher le sel.

    Ils mangent ensemble, somnolent ensemble, installés sur le rocher, jusqu’à ce que le ciel bleu soit mûr et que la montagne, parée de toutes ses senteurs, se soit totalement offerte au soleil.

    Comme il se sent bien là, le vieux Seguin, près de sa chèvre !

    Cela fait si longtemps qu’il n’était pas monté tout là-haut, il avait oublié comme c’était beau ! Si beau et si bon ! Des bouquets de souvenirs lui reviennent en mémoire, des odeurs, des sensations.

    (...)

    Chez les Roms, il apprend aussi à soigner les bêtes, les chevaux surtout et plus tard parce que quelques braves gens insistent vraiment, il en soigne quelques-uns contre un peu d’argent. Ses soins sont simples mais efficaces et sa réputation commence à le précéder.

    Le vieux et la chèvre n’en finissent pas d’arpenter le pays. Elle lui fait parfois quelques petits faux bonds, des rendez-vous galants très certainement, mais elle revient toujours, il n’a plus besoin d’aller la chercher, c’est elle qui le trouve.

    Ils mangent à leur faim, dorment tout leur soûl, vivent comme des rois. Rois vagabonds, les seuls à jouir pleinement du monde.

     

     

     

  • Vue et lue par Jean-Louis Clarac

     

    Cette présentation figure dans Vibrations en partage - Les Moments Poétiques d'Aurillac (2006-2013) - édité en 2014 par La Porte des Poètes et le Théâtre d'Aurillac.

    voir ici : http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2014/03/12/vient-de-paraitre-anthologie-les-moments-poetiques-d-aurilla-5321053.html

     

    Moments poétiques où j'avais eu le plaisir d'être invitée, en compagnie de Georges Cathalo, en janvier 2011. Une présentation plus que flatteuse, fallait bien deux ans pour oser la montrer ici.

     

    Pour lire, cliquez sur l'image :

    Article présentation vibrations en partage.jpg

     

    deux petites rectification/précision, la première citation est tirée des Chroniques du hamac (autoédition 2008) et non de Mystica perdita et Le poulpe et la pulpe et Trans(e)création sont un seul et même recueil (publié une première fois chez DLC sous le titre un peu long de Trans(e)création ou l'art de sabrer le poulpe et la pulpe, puis chez Cardère en 2010 (DLC ayant plié bagage), sous le titre simplifié Le poulpe et la pulpe).

     

     

  • Lue par Jean-Paul Gavard-Perret

    Un article publié il y a 17 mois, sur lequel je viens tout juste et par hasard de tomber, les éditions de l'Atlantique avait déjà mis clé sous porte cependant, donc Eskhatiaï a repris sa forme originelle en deux recueils autoédités et disponibles sur demande : Salines, 2007 et Mystica perdita, 2009,Purgatoire du quotidien est également toujours disponible.

     

     

    Et Cathy Garcia-Canales recréa la femme

     
    Cathy Garcia sait qu’il n’y a pas d’avènement de la poésie sans un certain sens du rite de la fusion. Mais aussi à ce sur quoi cette fusion butte : l’immobilisation du désir et son achèvement chez l’un qui entraîne l’inachèvement chez l’autre. Mais de ce dernier émerge aussi le langage poétique. C’est sans doute pourquoi chez la poétesse la nudité n’est jamais scabreuse et ne contient rien de frelaté. Loin d’une pathologie sentimentale elle offre une sensation vitale. Même lorsque celle-ci s’affaisse sous le poids de la vie des émotions plus complexes.

     

    Dès lors et si les poèmes de Cathy Garcia tourne autour d’elle-même il n’existe pas pour autant la moindre effusion de l’égo. Saurons-nous tout d’elle ? Non sans doute. Mais sa silhouette féminine est mise à nu comme de l'intérieur dans un mouvement poétique rappelant parfois des "glissements" à la Bacon par des effets de déchirures qui ramène l’être à sa douleur, à sa solitude. Par sa voix de fantômes la poétesse permet de faire jaillir de la masse brute de la vie l’écume des sensations et des émotions parfois telluriques. La poésie devient un lieu sobrement lyrique d’épaississement autant que d’éclaircissement  Chaque texte en sa concentration comme en ses élancements produit un renversement : ce qui est matière perd en densité, ce qui est de l'ordre de l'impalpable devient matière. Le lecteur se retrouve  aux sources du langage : la forme décompose le monde pour le recomposer autrement et dans l’espoir de la chimérique expatriation du feu intérieur.

     

    Jean-Paul Gavard-Perret

     

    Cathy Garcia-Canalès, « Eskhataï, Salines suivi de Mystica Perdita », Editions de l’Atlantique, « Purgatoire du quotitien », Editions A tire d’ailes.

     

    Source : http://salon-litteraire.com/fr/cathy-garcia/review/1916026-et-cathy-garcia-canales-recrea-la-femme

     

     

     

     

  • LES FOUS

     

    il existe sur cette terre un peuple dont on ne parle jamais mais ils se reconnaissent entre eux ; ils s’aiment ou se haïssent mais surtout sans cesse, ils se renvoient la même question, la seule à leurs yeux qui mérite d’être posée. ils cherchent, cherchent sans répit, sinon quelques plages de mensonges et certaines formes d’oubli. cette question murmurée, implorée, chantée, hurlée, ils s’en frappent la tête. ils s’en mettent le cœur à vif. ils la boivent tel un vin rare, se saoulent et se régénèrent, la perdent pour mieux la retrouver jusqu’au bout des nuits blanches, des journées sans soleil. ils la décortiquent, l’aspirent, la crachent et l’offrent parfois sans calcul comme un bouquet de fleurs à une âme de passage.

     

    certains disent qu’ils sont fous. et alors ?

     

    il en faut des fous pour exorciser nos démons, pour donner corps à nos monstres et nous permettre de dormir en paix ! il en faut des fous pour se mettre à nu et se poignarder avec tous nos pieux mensonges ! il en faut des fous pour se lancer dans ce vide que nous n’affrontons pas même du regard. il en faut des fous pour aller décrocher les étoiles qui brillent derrière nos paupières cousues.

     

     

    il en faut des fous pour accoucher le monde !

     

    fous ! les fous battent la campagne et la breloque !

    fous ! désaxés ! détraqués ! dérangés !

    siphonnés, cinglés, piqués, cintrés, timbrés !

    mabouls, marteaux ! toqués, tapés ! tordus, toc-toc,

    cinoques, louftingues,

    dingues et loufoques !

     

    z’ont perdu la raison,

    la boule et la boussole,

    une araignée au plafond,

    mais qu’importe monsieur,

    les fous travaillent et pas qu’un peu

    les fous travaillent du chapeau !

     

    les fourres tout

    les foutrement gais

    les inspirés

    chercheurs de vérité

    fous téméraires

    et foutu bordel !

     

    les fous à lier
    les fous de liberté
    les fous d’amour
    fous de bonheur
    les fous de joie
    les fous rire
    les fous des bois

    fous de toi
    et fous au galop
    les fous échappés
    du jeu de tarot
    les fous en marche

    sur l’échiquier

     

    il y a aussi les foutez-moi la paix
    les foutez-vous de ma gueule
    et tous ces fous qui en veulent
    il y a les vieux fous sans lendemain
    les fous qui combattent les moulins

     

    les sacrés fous

    les fous sacrés

    qu’est qu’ils foutent

    les fous ?

     


    les fous parlent à leur chien

    à leur chat au ciel

    aux inconnus

    et à la chenille

    ne savent pas mentir

    les fous respectent la terre

    les fous flânent en chemin

    nourrissent les oiseaux

    les fous pleurent

    la mort d’une fleur

    les fous se rient des frontières

    les fous traversent les déserts

    gravissent les montagnes

    franchissent les mers

    à la nage ou à la rame

    les fous disent paix et tolérance

    brûlent leur carte d’identité

    pour être sans-papier

    refusent de s’alimenter

    parce que d’autres sont opprimés

    les fous ne ferment jamais leur porte à clé

     

    les fous s’égarent

    donnent sans compter

    les fous vivent dans les arbres

    les fous sèment des jardins

    les fous se couchent au sol

    devant les tanks les bulldozers
    il y a des fous qui aiment tellement les animaux
    qu’ils ne les mangent pas
    il y a les fous qui balaient devant leurs pas

    pour ne pas écraser le plus infime insecte

    les fous parlent d’amour quand on leur fait la guerre

    les fous pardonnent à leurs tortionnaires

    les fous luttent résistent inventent

    aiment et cultivent la différence

     

    les fous vivent leurs idéaux

    les fous crachent des poèmes

    sur les façades des cités

    les fous refusent télé supermarchés

    refusent d’être vaccinés pucés

    s’entêtent à ne pas se résigner

     

    les fous un jour partent

    sans se retourner

    les fous voyagent à pied

    à dos d’ânes en roulottes

    il y a des fous qui vont dans une grotte
    méditer pendant des années
    il y a des fous qui peuvent

    se passer d’électricité

    les fous font de leurs rêves une réalité

    les fous aiment malgré tout

    les fous refusent le garde à vous

    les fous croient en la justice

    et pensent pouvoir dévier le monde

     

    mais les fous craignent les fous

    les fous vraiment malades

    les fous nocifs les fous dangereux

    les foutez-les dehors
    les fous qui veulent rester entre eux

    les fous offensifs

    les foudres de guerre

    führers et fous sanguinaires

    les fous pervers
    fous du violent

    fous psychopathes
    et fous de la gâchette
    les fous furieux

    les fous maniaques
    les fous avides

    les fouilles-merde
    les fous stupides

    les fous creux

    fous des grandeurs
    fous persécuteurs

    fous réducteurs
    fous délirants
    fous paranoïaques
    et fous de la matraque
    les fous forcenés

    fous d’odieux

    des fous banquiers
    fous scientifiques
    fous fanatiques

    des fous déguisés en flic

    fous de fric de pouvoir

    des fous politicards

    fous qui veulent tout diriger

    fous qui veulent tout acheter

    y’a pas pire fous que ceux-là.

    fous qui pensent qu’ils n’en sont pas

     

    et qui proclament :

     

    est fou celui qui ne pense pas comme nous…

    est fou celui qui n’est pas comme nous…

     

    et ils enferment, détruisent, asservissent et assassinent

     

    monde foutu par ceux-là ?

    planète foutue par ces fous ci ?

     

    plutôt fou-rire !

     

     

     cg, in Follement autre

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Trans(e)fusées (paru chez Gros Textes en 2015) lu par mihel Host

     

    Cathy GARCIA. TRANS(e)FUSÉES. Gros Textes éd., (Dé/collages de C. Garcia, Furieux ! Mortels ! Mystérieux !) – 40 pp. – 9 € - 2015 - éd. Gros textes & Association Rions de Soleil, Cave de Fontfourane - 05380 – Châteauroux-les-Alpes – http://grostextes.over-blog.com/

    Rêveuse, blagueuse, baladeuse : « Avant de m’endormir, octroyez-moi mon baiser de cristal, que je puisse aller saluer les pachydermes aux défenses d’émeraudes. […] C’est en toute quiétude que je ne fais nulle rature à ce texte savant. / J’étais déjà têtue dans l’utérus, malle à la dextre, à espérer n’importe quel joueur de yo-yo ou de balafon qui m’emporterait au Zaïre ou au plafond.

    Son naturel découvert, extension de la nature : « Je caresse mon chat, sa nuit de fourrure étoilée, à l’écoute des grenouilles invisibles, muscles tendus sous le caoutchouc vert, qui crient l’amour et le plaisir brut. Les feuilles grasses et brillantes de ces plantes vénusiennes chuchotent sous ma fenêtre. Tout est bien.

    Affrontée aux mystères insondés de la vie incompréhensible par définition : « Attendez qu’on soit mort / Écoutez un peu / Nous n’avons pas dit notre dernier mot / Nous n’avons pas tiré notre chapeau / La vie c’est plus que ça / Beaucoup, beaucoup plus que ça / Ça commence bien avant / Et ça ne finit jamais […] Le verbe est une spirale / L’ADN est une spirale / Ce qu’on avale nous avale / Tout ça me paraît normal… »

    Dans un délire précieux tel un « inexcusable delirium » : « Cristal où êtes-vous mon amour ? / Améthyste nue correcte exhibée / C’est mon verre tige de l’amour / Rubis sexuel luit la nuit / Sous son chapeau de chagrin / Et les siamois sont d’été / Sous les nuits balisées de boues de lin / Crapule ovaire mité et chien perméable / Marin d’eau rousse, capsule le cul / Je suis tombée ! »

    Fureur (ou autre chose ?) vers le « réel, intranquille : « Un cœur / Qui soudain a des crocs / s’auto-dévore / Vendanges lycanthropes / À la vulve du monde / Ça m’aide la nuit / À raccommoder mes étoiles / À faire jonction / Émeute solaire // Au cadran j’ai rongé les angles / Les ai polis de ma langue / Pour en faire le cercle / Aléatoire / Non parfait / Le cercle rugueux / Du réel »

     

     

    Michel HOST

    _________________________________________________Le 6 / III / 2016

     

     extrait de  LE SCALP EN FEU - IX  par Michel Host  Décembre 2015 / Février 2016

    http://www.lacauselitteraire.fr/le-scalp-en-feu-ix-decembre-2015-fevrier-2016-par-michel-host

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • OISEAUX II

     

     Oiseaux fous, oiseaux ivres,

     Fuyant par milliers

     Le vacarme des cités tendues,

     Prêtes à exploser.

      

    Oiseaux fous,

     Oiseaux ivres,

     Portant haut

     Le vaste drapeau déchiré

     Du ciel,

     Vos cris se perdent

     Sur les océans migrateurs,

     Vos plumes se mêlent

     A leurs pleurs

     Et rougissent

     Les pages du monde.

     Nuit d’encre

     Où se noient

     Les rêves

     de l’albatros.

     

     Poète ,

     Marche,

     Vole !

     Les hommes

    Riront toujours de toi !

      

    Tailler les jours

     Entailler l’os,

     La marée épaisse

     Des rêves écorchés.

     Ôter à l’oiseau

     Le droit de voler

     Ôter à l’humain

     Toute volonté,

     Couper les ailes

     Trancher la main

     Fabriquer des implants

     De haine,

     Des lois taillées

     Sur des peaux blêmes,

     Et pour mieux encore

     Manipuler,

     Pénétrer au cœur même

     du sang

     Et du gène !

     Brider l’oiseau

     Briser l’humain,

      

    Mais toi poète,

     Marche,

     Vole,

     Que les Hommes,

     S’il en reste,

     Puissent encore rire,

     De toi !

     

     

    Cathy Garcia, 2001

     

     

     

     

  • Trans(e)fusée, 30 essais de décollage du réel, lu par Marilyne Bertoncini

     

    Edition: Gros Textes

    Trans(e)fusée, Cathy Garcia
    40 pages, 9 €   

     

    S’embarquer avec Cathy Garcia dans sa Trans(e)efusée, c’est faire un voyage d’humour et de non-sens, ponctué de belles images en pleine page (collages et gouaches de l’auteur qui les appelle des gribouglyphes) mêlant lettres et figures dans un joyeux désordre coloré qui donne le ton de ce recueil ludique et surréaliste, regroupant une trentaine de textes écrits entre 1993 et 2013.

    Surréaliste ? Dada même, tant l’auteur se joue des codes de la bien-disante bienséance, dans ces poèmes et images en liberté, qui ne sont pas tant dénués de sens qu’ils ne secouent les clichés et tics du langage, pour en faire sourdre un sens autre, ordinairement inaccessible sous les couches policées du discours ou du jargon fleuri d’une certaine littérature – Langue embrouillée de poètes. Ici Une guêpe allumée dessine des jarretelles sur les pattes d’une musaraigne. Les laitues sont aux champs, les biches aux abois. Les murmures pourrissent sur des chemins d’épines.

    Entre hypallage et contre-emploi des images, on a une idée de l’imagerie bouffonne qui accompagne le lecteur, partagé entre le rire et le plaisir de découvrir les contraintes d’écriture qui président aux poèmes – à-peu-près, logorallye… – on pense à Oulipo, à Prévert, à Raymond Roussel aussi, évidemment, dans ces textes qui ne se prennent pas le chou, ainsi que nous le précise l’auteur à sa façon dans le poème liminaire, fort justement intitulé D’Asile à Zoo C’est en toute quiétude que je ne fais nulle rature à ce texte savant. / J’étais déjà têtue dans l’utérus, malle à la dextre, à espérer n’importe quel joueur de yo-yo ou de balafon qui m’emporterait au Zaïre ou au plafond.

    Extravagantes, ces jongleries nous promettent « trente essais de décollage du réel » – et nous promènent dans un cirque de mots, par-delà le cercle rugueux du réel, entre rêverie fantaisiste et réalités hétéroclites, où jongle la peau-était-ce ? (titre d’un poème) – amenant le lecteur à se demander si ce recueil – par ailleurs mine d’idées pour l’animation d’ateliers d’écriture – n’est pas aussi l’envers d’un art poétique – art peau-éthique en liberté – selon des termes proches de ceux utilisés par Cathy Garcia – par ailleurs rédactrice de la revue Nouveaux Délits – comme slogan de son blog : Une quête d’éthique plutôt qu’une étiquette.

     

    Marilyne Bertoncini

    en ligne sur : http://www.lacauselitteraire.fr/transefusee-cathy-garcia

     

     

  • Fugitive lu par Christian Saint-Paul

    Cathy Garcia a fait paraître en mars 2014 aux éditions Cardère « fugitive ». Avec ce livre elle parvient à la plénitude de son art. Très beau livre dont les illustrations originales de l’auteure, artiste accomplie, sont elles aussi comme dans le livre de F. Ricard en noir et blanc et font de ce livre, un véritable livre d’artiste à la portée de tous (12€).

    Lecture de « fugitive » par Christian Saint-Paul à écouter ici dans l'émission du 20 août :

    http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html