Roger Lahu
Les indiens d’enfances sont plus essentiels
Que tous les rois guillotinés
In Chronique de ma planète
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Les indiens d’enfances sont plus essentiels
Que tous les rois guillotinés
In Chronique de ma planète
Nous étions peuple du soleil et de l’amour
Nous voici peuple des brumes et des déserts
De nos cœurs secs nous ne tirons que bois morts
in En quel sens irons-nous ?
Telle une femme qui se maquille avant de se dépêcher vers son premier rendez-vous, le monde, quand il accourt vers nous au moment de notre naissance, est déjà maquillé, masqué, préinterprété. Et les conformistes ne seront pas seuls à en être dupes; les êtres rebelles, avides de s'opposer à tout et à tous, ne se rendent pas compte à quel point eux-mêmes sont obéissants; ils ne se révolteront que contre ce qui est interprété (préinterprété) comme digne de révolte.
in Le rideau
Oui, nos pagodes s'évaporent en délires de lois froides,
Nous arrosons nos nuits de douleurs mécaniques et désincarnées,
Haïssant tant la vie que nos rues
Sont vides même d'insectes !
in Barbares
sais-tu le proverbe
qui dit que l’homme a trois oreilles
le cœur est la troisième
in lettre à la femme aimée au sujet de la mort
dehors la lumière glisse des doigts
et se mêle à la boue du soir
les vents quittent la chaleur des toits
in lettre à la femme aimée au sujet de la mort
rien qu’un goût de bouche
bouche à la bouche abreuvée
au poivre de chair
in La théière
Théière fauve pour le temps des thés d’après-midi dans les heures étincelantes et mal apprivoisées du désir.
in La théière
La part du oui qu'il y a dans le non et la part du non qu'il y a dans le oui sortent parfois de leur lit et s'unissent dans un autre lit qui n'est ni oui ni non Dans ce lit court le fleuve des plus vives eaux.
Comme une muqueuse en relief, le mur saigne à vif.
Ses mille vaisseaux invisibles charrient la couleur de l’impasse.
Le mur ne semble pas souffrir.
Un jour tu te fis gouffre où j’ai jeté toute ma gentillesse
in Ames/sang
la possibilité de jeter le masque en toutes choses
est l'un des rares avantages que je trouve à vieillir.
in Mémoires d'Hadrien
Si l'écriture poétique est un art d'éveiller la conscience à l'énigme du sens, ou de faire abruptement allusion au secret du sens du sens au-delà du sens, avec le minimum de mots, autrement dit un art de l'intensité et de la densité, elle n'est pas seulement le résultat d'un savoir-faire (toujours impossible et toujours remis en question), mais surtout le fruit d'un ascétique processus de transformation intérieure qui se nourrit à tout instant de l'expérience la plus consciente et la plus immédiate de la vie. C'est un art de voir l'Imperceptible dans le perçu, le sacré dans le profane, la surnature dans la nature. Aux yeux de la conscience transcendantale, tout est signe de l'abyssale présence du Sans-Signe. Au fond, tout est sans fond, tout est sans nom. L'écriture poétique n'est jamais qu'un moyen de maîtriser le vertige ou la folie. De faire des sauts dans l'Inimaginable sans devenir fou.
in Transpoétique. La main cachée entre poésie et science
J'implore tous ceux qui m'aiment d'aimer ma solitude