Charles Baudelaire
…de ces grands yeux si fervents et si tendres
de cette bouche où mon cœur se noya
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…de ces grands yeux si fervents et si tendres
de cette bouche où mon cœur se noya
N'est-il pas extraordinaire que l'homme ait acquis le pouvoir technique d'extraire, de la potentialité du vide, des particules élémentaires que l'on ne trouve pas dans la nature, sinon à l'état de pure virtualité, mais que l'homme fait apparaître dans ce grand chaudron de sorcier qu'on appelle l'accélérateur des particules. Or, l'homme est inséparable de la Grande Nature, de la Mater Tenebrarum. Mater ayant la même racine trilittère que materia , matière. Peut-être la Grande Nature se sert-elle de l'homme pour actualiser des potentialités qu'elle contient et qu'elle ne peut exprimer d'elle-même sans l'instrument humain qu'elle a mis douze à quinze milliards d'années à forger.
in Transpoétique. La main cachée entre poésie et science
Le prolétariat s’est laissé pervertir par le dogme du travail
le bonheur est un exercice solitaire.
in La répétition
En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un évènement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi.
Clichés, métaphores usées jusqu'à la corde, paresse d'écriture, sont des manifestations du délabrement de la langue. Il en résulte que l'esprit s'engourdit, et que la langue, comparable à la musique de fond d'un supermarché, amollit le cerveau et l'amène en douceur à l'acceptation passive d'idées et de sentiments qu'il n'a pas acceptés.
in La Politique et la Langue anglaise
Et je voudrais surtout que tout soit si fou
Que je ne puisse plus penser, ni pleurer
Par peine ou par goût.
Et moi, il me semblait - tant la fièvre est incohérente ! – que la lune grimant sa face, me tirait la langue comme un pendu !
Le chariot de supermarché, c’est beaucoup plus violent, obscène; vous y étalez une partie de votre organisation vitale, au vu de tous, et, de son côté, il constitue l’élément mobile et grillagé d’un système de surveillance, voire de suspicion (…). On y mélange tout, comme dans une poubelle, d’ailleurs c’est une antichambre de poubelle, tout sera jeté. (…) J’ai toujours eu une attirance étrange pour les objets: l’envie à la fois de les posséder et de m’en débarrasser. Ils provoquent en moi une relation très violente à la réalité. Ils sont comme une quintessence du réel. Quand on essaie d’échapper au quotidien, les objets vous rattrapent, immanquablement, implacablement. Ils vous ramènent à cela même que vous essayez de fuir. Le Caddie est un exemple type de cette mécanique implacable du réel: dans un supermarché, vous pouvez jouer d’élégance et de distance autant que vous voulez, il vous tient comme un élastique.
in "Les objets du siècle: le chariot", Libération, 20 mars 1999
You know it would be untrue
You know I would be a liar
If I was to say to you
Girl we couldn’t get much higher
Come on baby light my fire
Chaque fleur attire sa mouche.
in Journal (1er octobre 1898)
Tu viens juste d'avoir quatre-vingt-deux ans. Tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait plus de cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Récemment je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide dévorant que ne comble que ton corps serré contre le mien.
in Lettre à D.
Chacun fixe le seuil de ses ébahissements.
Les miens commencent dès l'animal.
Expliquez-moi le crapaud, je vous tiens quitte de l'homme.
in Carnet d'un biologiste
Qui joue son âme au poker flatteur,
couchera sous les ponts de l’Amour.
in Disparates
Ainsi, les malheurs des autres nous sont indifférents,
à moins qu'ils ne nous fassent plaisir.
in Journal (7 décembre 1894)