Cirque Romanès - La Reine des Gitans et des Chats
J’aime cette femme qu’il fait éclore en moi, cette femme qui n’est autre que la petite fille que j’étais et qui voit maintenant ses rêves devenir réalité.
cg in Journal 2001
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
J’aime cette femme qu’il fait éclore en moi, cette femme qui n’est autre que la petite fille que j’étais et qui voit maintenant ses rêves devenir réalité.
cg in Journal 2001
illustrations Jean-Louis Millet, Éditions
Nouveaux Délits, St. Cirq-Lapopie.
Impressions d’Afrique
Refusant le pathétique Cathy Garcia rallonge le sursis de bonheurs trop brefs. S’adressant aux voyageurs autour du monde ou autour de leur chambre elle offre un peu d’étrange et d’étranger : paysages ou hommes qu’elle a aimés et parfois pour lesquels elle a souffert, flux qui l’enlacèrent et qui l’ont furtivement ou profondément métamorphosés. Ils rentrent encore par les pores de sa peau « sans digue / Ni barrage ». Ils se cristallisent avec sobriété et violence abrupte. Remontent du ventre les sensations où le passé reprend chair. C’est comme si la poétesse était nue mais pouvait se déshabiller encore par le chant primitif qui disloque sa distance aux terres rouges et ramène l’harmonie dans leur sillage. Le livre emporte vers les chaleurs étouffantes. La transe remonte dans le tam-tam du corps, le t’âme-t’âme de l’écriture charnelle en battement de mesure et démesure. Reste sur chaque page des marges substantielles (le blanc) que le graphisme boit. La poésie devient application de l'espace sur lui même. En retrait : rien de trop.
Cathy Garcia enfouit et déploie. Tout est suspens et retombée dévoilant la profondeur du contact par les mots torches. Mots noirs, peau blanche. L'inverse aussi. Voix nue. Emprise et prise de vue. L’auteure trouve l’aptitude à dire l'impossible, à régurgiter l'émotion si longtemps retenue par pudeur. S’allonge progressivement le geste sur lequel l’attention doit porter. C’est un retour sans l'aller au-delà de l’aller sans retour. Un fond, un bruit, un fluide, un flux. Lumière et non éclairage. L'oxygène de l’écriture - mais aussi l'azote des terres tropicales, l’aridité des déserts. L'ellipse et l'énoncé. Nécessité du secret. Impératif de la parole. Son tissu si fin pourrait tomber en pièces sans l’énergie qui le tend là où le poème évitant le récit vient à bout du seuil infranchissable pour « Rejoindre le départ / Le point de nulle part / Ensablé de beauté ».
Jean-Paul Gavard-Perret
Publié sur http://www.lelitteraire.com/?p=10538
Ailleurs simple, toujours disponible (12 euros + port à l'Association Nouveaux Délits - Létou - 46330 St Cirq Lapopie)
Fuir la confession acidulée des choses haletantes.
La lune à blanchir piaffe un requiem. Le ruisseau suscite une rivière.
Et je rejoins mon ombre qui dévide le rouet des incantations.
Tenace
Déchue
Fugace
Rétive
Fauve
Et fêlée
Fragile et voluptueuse nouée.
cg in Fugitive
(Cardère éd., mars 2014)
Les hommes ne sont convaincus de vos raisons, de votre sincérité, et de la gravité de vos peines, que par votre mort. Tant que vous êtes en vie, votre cas est douteux, vous n'avez droit qu'à leur scepticisme.
in La chute
Premier semestre 2014 - Numéro 37
284 pages - 17.00 €
où j'ai le GRAND plaisir de figurer, avec un large extrait de FUGITIVE, qui vient donc de sortir chez Cardère, involontaire mais bon timing !
Éditorial: Introduction à l’expérience des limites, par Christophe DAUPHIN
Les Porteurs de feu : Poèmes de Annie SALAGER, Lionel RAY
Ainsi furent les Wah : Poèmes de Mahmoud DARWICH, Lyonel TROUILLOT, Tristan CABRAL, Julie BATAILLE, Cathy GARCIA
Dossier: Georges Bataille et l'expérience des limites, par César BIRÈNE, Christophe DAUPHIN, avec des textes de Georges BATAILLE
Poète à San Francisco, Lawrence Ferlinghetti: par Christophe DAUPHIN, Poèmes de Lawrence FERLINGHETTI
Poète à Athènes, Nanos Valaoritis : par Christophe DAUPHIN, Poèmes de Nanos VALAORITIS
Dans les cheveux d'Aoûn: Proses de René CREVEL, Jehan VAN LANGHENHOVEN
La prose des abîmes : Gabrielle WITTKOP, par César BIRÈNE, Gérard PARIS
Les pages des Hommes sans Épaules : Poèmes de Elodia TURKI, Paul FARELLIER, Alain BRETON, Christophe DAUPHIN, Hervé DELABARRE
La nappe s'abîme (chronique) : Charabias et angélisme, par Éric SÉNÉCAL
Avec la moelle des arbres : notes de lecture de Jean CHATARD, Paul FARELLIER, Gérard PARIS, Michel LAMART, Max ALHAU, Karel HADEK
Infos / Échos des HSE, par Claude ARGÈS, avec des textes de André BRETON, José GAYOSO, Tristan CABRAL, Marie-Christine BRIÈRE, Pierrick de CHERMONT, Frédéric TISON, Christophe DAUPHIN, Jean ROUSSELOT, Jean-Vincent VERDONNET, Michel VOITURIER, Éric SÉNÉCAL, Odile COHEN-ABBAS, Jean-Clarence LAMBERT, Stéphane MALLARMÉ, Ilarie VORONCA
Incises poétiques : Ivan de MONBRISON, Svante SVAHNSTRÖM
Autrefois, le chemineau faisait horreur ; le saltimbanque était méprisé : Les sédentaires se jugeaient supérieurs aux errants. Aujourd'hui, l'homme immobile regarde l'homme bolide écraser sa volaille et disparaître dans une poussière de gloire.
in La Province, 1964
Mais qu'est-ce qu'un révolté, Monsieur ? Quand un homme est broyé et qu'il se tait, c'est un individu normal. S'il proteste et réclame son droit, c'est un révolutionnaire !
in Le soleil des eaux in Trois coups sous les arbres
Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer.
in La plus que vive