Elliott Erwitt
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vers 1885
L'idole de la perversité, 1891
Ophelia
Nu allongé, 1890
Jean Delville, artiste peintre symboliste belge, né en 1867 à Louvain et décédé en 1953 à Forest (Bruxelles) était aussi poète, écrivain et théoricien de l’art, élève de Jean-François Portaels, il est d’abord peintre réaliste et expose pour la première fois au cercle L’Essor en 1885. Il publie ses premiers poèmes en 1888 (dans la revue La Wallonie). Il commence sa carrière par des dessins inspirés des opéras de Wagner, Parsifal notamment, en 1890. Son œuvre est marquée par l’ésotérisme et un certain idéalisme philosophique et s’inscrit clairement dans la mouvance symboliste. Adepte de la Kabbale, disciple de Joséphin Péladan, il expose aux Salons de la Rose-Croix esthétique à partir de 1892. À cette date il fonde l'association « Pour l'Art » qui rassemble la plupart des symbolistes belges. En 1896 il organise le premier Salon de l'Art idéaliste conçu comme une vitrine des tendances ésotériques et mystiques. Entre 1900 et 1905 il enseigne à la School of Art de Glasgow en Grande-Bretagne où ses œuvres et ses théories se diffusent. En 1924, il est nommé membre de la classe des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique. De 1907 à 1937 il enseigne à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles et à l'Académie de Mons. Platonicien convaincu, il manifeste une croyance déterminée dans la fusion du masculin et du féminin à travers l'amour absolu, et conçoit l'Art comme une forme de rédemption religieuse.
LE DIRE
Vous laisserez-vous
Caresser allonger ?
Saurez-vous donner forme
Au large offert tendrement ?
Parlerez-vous
Les sources d’indicible ?
Les fioles
Au murmure d'océan ?
Entendrez-vous
Les langages tout puissants
Distillés goutte à goutte ?
Un chant juste en toutes langues
Pour dissoudre
Mots sème-poison bruits cassés
Funambules qui s'égouttent
De nos masques conformes
Nos bâillons chloroforme
Saviez-vous que le mot
Est un signe vibratoire ?
Ainsi amour
Peut déplacer des montagnes
Purifier les liquides
Eau sang encre
Simplement savoir encore
Le dire
Cg in Mystica perdita, 2009
Arthur Rackham (19 septembre 1867 - 6 septembre 1939), est un artiste britannique, illustrateur de nombreux livres. Né à Londres dans une famille qui compte douze enfants. À 18 ans, il travaille comme employé au « Westminster Fire Office » et commence à étudier à l’École d’Art de Lambeth. Dès 1888 il expose à la Royal Academy comme aquarelliste. En 1892 il quitte son poste d'employé et commence à travailler comme journaliste et illustrateur pour l’hebdomadaire Westminster Budget. Cependant, ses premières œuvres n’ont pas encore la dimension fantastique ou merveilleuse qu'elles auront par la suite : Rackham n’a pas encore trouvé son style, et n'a pas le succès qui lui permettra par la suite de choisir les œuvres littéraires qu'il veut mettre en images. Son premier recueil d’illustrations est publié en 1893. Dès lors et jusqu’à sa mort en 1939, il illustrera de nombreux ouvrages. La première manifestation de son goût pour une certaine préciosité trouvera son expression dans l'édition illustrée de The Dolly Dialogues, d'Anthony Hope, en 1894. En 1903, il épouse Edyth Starkie dont il aura une fille, Barbara, en 1908. Rackham gagne la médaille d’or à l’Exposition Internationale de Milan en 1906 et une autre à l’Exposition Internationale de Barcelone en 1911. Ses œuvres font l’objet de nombreuses expositions, notamment au Louvre (Paris) en 1914. Membre de la « Société royale des Aquarellistes », il sera nommé « master of Art Worker's Guild » en 1919. Arthur Rackham meurt en 1939 d’un cancer dans sa propriété de Limpsfield dans le Surrey. L'œuvre de Rackham est bien plus riche qu'on ne le pense généralement ; certes, la majeure partie de son travail concerne les livres pour enfants : Les Contes des frères Grimm (1900) ; Rip van Winkle (1905) ; Peter Pan (1906), ainsi que Alice au pays des merveilles (1907), notamment. Cependant, il a aussi travaillé sur nombre d’ouvrages pour adultes : Le Songe d'une nuit d'été (1908), Ondine (1909), The Rhinegold and the Valkyrie (1911), etc.
RAVAGE
Partout là-bas
Des villes sombres dévastées
Epouvantables et brutales
Dans les rues tachées de sang
La haine se transmet
De père en fils
Avec quatre planches
Et quelques vis.
CG, 1994
in Guerre et autres gâchis
Alan Lee est né en 1947 dans le Middlesex, en Angleterre. Il se tourne très jeune vers l'illustration et va étudier cette discipline à l'Ealing School of Art. En 1975, il part s'installer à Dartmoor dans le Devon. Ses illustrations s'inspirent beaucoup des travaux d'Arthur Rackham et de Charles Robinson. Malgré des études tournées vers l'illustration, avant 1978, Alan Lee était plus orienté vers l'édition et l'art commercial. Après 1978, Alan Lee fait de nombreuses illustrations de roman féerique, comme Faeries (avec Brian Froud), Lavondyss par Robert Holdstock, The Mabinogion, Castles, Merlin Dreams… Plus tard, Alan Lee se passionne pour les œuvres de J. R. R. Tolkien ; à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de l'écrivain, il illustre les couvertures des rééditions du Seigneur des anneaux et de Bilbo le Hobbit, ainsi que le calendrier Tolkien 1993. Ensuite, il s'attaque à deux grands classiques : l'illustration de l'Iliade et l'Odyssée respectivement en 1993 et 1995. Toujours passionné par Tolkien, il accepte de travailler avec John Howe sur le film de Peter Jackson : la trilogie du Seigneur des anneaux1, et il y illustrera les objets, les décors. Le travail d'Alan Lee lui a permis de recevoir de nombreuses récompenses : en 1993, il reçoit la médaille de Kate Greenaway pour l'illustration Black Ships Before Troy ; en 1998, il obtient le prix World Fantasy et enfin, en 2004, Alan Lee reçoit son premier Oscar de la meilleure direction artistique pour son travail sur le troisième volet du Seigneur des anneaux. À chaque fois qu'il a du temps libre, Alan Lee retourne dans le même petit village du Dartmoor. Ses centres d'intérêt sont les mythes et légendes, la littérature, la musique, la poésie, mais aussi l'archéologie. En 2005 est sorti au Royaume-Uni son dernier livre Cahier de croquis du Seigneur des anneaux - traduit en français l'année suivante (Christian Bourgois éditeur).
Emil Cadoo (1926-2002) est un photographe noir-américain qui vivait à Paris. Il est connu pour ses photos érotiques mêlant nus humains, formes botaniques et statues, auxquelles il ajoutait un grain particulier qui les rapprochaient de l'art abstrait tout en rappelant le pictorialisme en photographie. Il illustra entre autres Sexus de Henry Miller.
MOIRURE
et chaque fois je réapprends
à regarder ma peur qui me regarde
cette sensibilité
un peu idiote
l’humide d’un trop plein
de beauté
l’envie d’un regard
amoureux
petit cinéma personnel
qui fait salle comble
l’indécrottable romantisme
cet élan qui fait gicler
de nous-mêmes le meilleur
cet enfant en nous qui veut plaire
mais le monde peut bien hurler
il y a des crocs qui jamais ne lâchent
accueillir donc
ouvrir se fondre à l’appel
briseur de sirènes
se couler dans le courant
d’une non-réalité
s’allonger sur le fond
et du coup sur les formes
danser la danse dissolue
des algues amnésiques
des traces des marques des signes
à tâtons je cherche
puis ne cherche plus
trouve la paix
sur les ailes d’un délire
un sourire qui s’étire
comme chat reptile
œil vif
cheval blanc
brin d’herbe entre les dents
guérisseur
ouvrir la fenêtre
du bout des lèvres happer la lune
la laisser fondre sous la langue
manger la nuit
recracher ses étoiles
ces milliards de soleils dans les yeux
dans nos yeux
toujours noirs
et que vienne la relève
les nouveaux dieux
barbares et bandant
qui marqueront nos lèvres
d’une sève profane
feu
averse
vapeur
la traversée
l’entre-deux mondes
je sens la force qui émane
des anciens sillons
je sens la chaleur
des entrailles
la rougeur organique
les flux de la peur
et du désir
qui tressaute
les muscles épices
le regard perforateur
du cheval écarlate
trempé de sueur
qui se cabre
juste le souffle
pour dompter
ce cheval fou
ce cheval ivre
de cette puissance
qu’est vivre
et chaque fois je réapprends
à regarder ma peur qui me regarde
Cg in Salines, 2007
Paris 1949
Paris 1949
Elliott Erwitt, célèbre photographe américain, né en 1928 de parents russes-juifs. Il a passé dix ans de son enfance en Europe notamment en Italie, Allemagne et France avant que ses parents n'émigrent en 1939 aux États-Unis, à New York puis à Los Angeles.
LES MOTS
Les mots sont des lames qui laissent des traces, de vilaines cicatrices
Les mots sont des bombes à explosion différée
Parfois même mines anti-personnelles
Les mots sont cruels mais sont aussi
Des baumes pour le cœur, des bonbons qui fondent en bouche…
(mhmmmmm c’est bon ça, me dit ma toute petite fille).
Les mots sont des perles qui parfois font de beaux colliers
(comme pour mettre aux oreilles, me dit-elle encore).
Les mots sont des véhicules non polluants, les mots sont parfois trop salés
Les mots sont des animaux dociles ou sauvages et les poètes d'étranges bergers
Les mots sont points
De vue de croix de suture
Les mots sont fils conducteurs qui peuvent nous égarer
Les mots sont perches et parfois perchés
Tentatives pour se relier, se dire, se comprendre
Les mots sont ce que nous voulons qu'ils soient, mais trop souvent, ils nous échappent
Et souvent ils n'y sont pas quand l'essentiel est à dire
Les mots dès qu’ils prennent l’air, sont moRts
Les mots sont bouts de bois, cailloux, ficelles avec lesquels se construit l'humanité
Les mots sont étranges
Les mots en folles orgies de lettres
Les mots sont musique, ils chantent, enchantent
Et parfois, ils tuent.
Cg in Complainte du poète