Blood Island de Jang Cheol-soo (2011)
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Banksy, haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa Banksy !!! Nul n'ignore aujourd'hui ce talentueux, audacieux, drôle, provocateur, intelligent, sensible et poétique activitiste graffeur. L'oeuvre de cet empêcheur de marcher au pas, de ce créateur d'électrochocs visuels, ce Robin des murs, travailleur clandestin des rues d'ici ou ailleurs, m'enchante au plus haut point, y compris quand il pénètre les salles de musées...
On peut lire sur http://www.banksy-art.com/ :
" Il adore provoquer, choquer voire perturber la société et c'est ce qui fait toute l'importance de son oeuvre. Malgré sa capacité à transgresser les règles, il demeure à ce jour un vrai mystère puisque sa vraie identité n'a jamais été dévoilée. Selon toute vraisemblance, Banksy serait un artiste du Street art (Graffiti) originaire de Bristol, en Angleterre. Philanthrope, anti-guerre et révolutionnaire, l'artiste prends son art comme médium de communication pour scander haut et fort son mécontentement envers certains faits de société, certaines situations politiques ou carrément, certaines décisions adoptées par les leaders mondiaux. Né en principe en 1974, ce n'est qu'au cours des années 1980 qu'il commence à manier la bombe, après avoir complété une formation de boucher. Mais c'est entre 1992 et 1994 qu'il devient véritablement artiste graff, au seins d'un groupe appelé le Bristol's DrybreadZ Crew (DBZ), assistant ses collègues Kato et Tes."
Mais regardez plutôt :
Ci-dessous un extrait d'un article paru sur : http://parisianshoegals.blogspot.fr/2012/07/street-art-banksy-en-palestine-projet.html
"En juillet 2005, le graffeur anglais Banksy, dont l'anonymat fait perdurer le mystère, se rend en Cisjordanie à l'occasion de l'anniversaire de l'avis rendu par la Cour Internationale de Justice de La Haye condamnant la barrière de séparation israélo-palestinienne. Afin de protester contre le mur de Gaza, il réalise clandestinement neuf fresques en territoire palestinien sous le regard médusé des soldats des forces de sécurité qui bien que relativement tendus - coups de feu de sommation - le laisse faire, fusils braqués sur son équipe. Il est épaulé dans son action par des artistes du street art notamment l'américain Ron English transformant le mur en vaste toile vierge.
Cette intervention coup de poing se fait sans l'aval des autorités. Afin d'éviter de se faire tirer dessus, l'équipe agit en plein jour faisant en sorte d'être bien identifiée comme touriste. Malgré deux alertes un peu plus sérieuses avec l'armée israélienne, la police des frontières palestiniennes n'intervient jamais pour empêcher Banksy de réaliser ces fresques. (...)
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Unwelcome Intervention - Banksy mur près de Bethléem - juillet 2005 |
Lors de la réalisation d'Unwelcome Intervention, un vieil homme interpelle Banksy en lui faisant remarquer qu'il rend le mur beau. L'artiste le remercie. Mais le palestinien précise sa pensée, en lui signifiant que son peuple ne veut pas que ce mur symbole de haine soit beau, qu'il ne veut pas de ce mur du tout. Et que les membres de l'équipe feraient mieux de rentrer chez eux." (...)
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Window on the West Bank - Banksy - Palestine juillet 2005 |
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Balloon debate - Fillette aux ballons - Banksy - Palestine (West Bank) 2005 |
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Cut it out - Banksy - Palestine (West Bank) 2005 |
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Stable Conditions - Banksy - Palestine (West Bank) 2005 |
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Windows on West Bank - Banksy - Palestine (West Bank) 2005 |
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Escapism - Banksy - Palestine 2005 |
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Manifestant aux fleurs - Banksy - Cisjordanie |
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Rat and Wall - Banksy - Al Quds University - Jérusalem 2005 |
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Dove in the gun-sights 40 personnes ont été tuées pendant la première Intifada devant ce mur |
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Stop + Search - Fillette fouillant un soldat - Banksy- 2005 près de Bethléem |
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Soldat israélien face à un âne - Banksy - 2005 |
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Wet Dog - Banksy - Cisjordanie 2005 |
Son site "officiel" : http://www.banksy.co.uk/
Artiste plasticien brésilien du début du XIXème siècle, né le 20 Février 1909 (ou 1911) à Japaratuba province du Sergipe (Brésil). On interprète aujourd’hui son œuvre comme appartenant au mouvement de l’art brut. Il réalisa plus de 800 œuvres à partir de pièces détachées, objets, vêtements et tissus.
Ci-dessous des extraits d'un article paru sur : http://www.journalmural.com/2012/03/arthur-bispo-do-rosario-prophete-de-l%E2%80%99art-contemporain-bresilien%C2%A0/
Depuis son enfance Bispo entend des voix, elles lui dirent le 22 Décembre 1938, de se rendre à l’église de Candelaria pour y juger les vivants et les morts. Arrêté le 24 décembre dans les rues de Rio, il est interné à l’hospice psychiatrique Praia Vermelha pour schizophrénie et paranoïa. Bispo est alors transféré à l’asile psychiatrique Colônia Juliano Moreira, où il s’engage dans un périple artistique qui ne prendra fin qu’en 1989, année de son décès.
L’auteur décrit son œuvre comme un monde miniature, qui n’est pas à vendre mais qui a pour objectif de se remémorer, une remémoration personnel. Sa mission est donc de trouver la signification de sa vie.
(...)
La technique de prédilection de Bispo : la broderie.
Sa méthode est singulière en ce qu’elle consiste à défiler les uniformes du personnel hospitalier, pour en extraire un fil bleu qui servira à la broderie. En effet, bons nombres de ses productions sont des objets dissimulés sous un fil bleu (photos ci- contre).
Les œuvres qui se distinguent le plus sont ses bannières, ses bateaux et ses par- dessus créées avec une extrême précision. Son œuvre la plus impressionnante est son « Manto da apresentação » (cf. sixième photo) qu’il devait porter le jour du jugement dernier.
Il a réalisé la totalité de ses œuvres dans l’hôpital où il a été interné pendant 50 ans. En ces temps-là, les hôpitaux psychiatriques étaient des lieux d’exils pour une population pauvre majoritairement noire, où y étaient internés les malades psychiatriques ou simples alcooliques.
L’époque de Bispo s’inscrit seulement deux décennies après l’abolition de l’esclavage. Ainsi, cette population noire brésilienne, composée de filles et de fils direct d’esclaves, se trouva héritière de la pauvreté et du trauma de l’asservissement.
En effet, les anciens esclaves et leur descendance sont entrés dans un cycle de violence inouïe que l’on qualifiait alors de « fou » mais en fait n’était autre que la manifestation d’une forme de syndrome « post- traumatique ». Ce stress post- traumatique est une réaction humaine pour la survie, vécu par certaines personnes incomprises, qui se sont retrouvées dans ces prisons médicales.
En 1934, Bispo ancien marin, triste héritier de cette extrême fureur, a trouvé en son œuvre un refuge, une intermédiaire aux soins brutaux prodigué dans ces institution vieillies, qui à l’époque usaient de méthodes archaïques dont la lobotomie. Il a donc exercé son savoir de marin en formant toute sorte de cordages, nœuds et bannières mémoratives en souvenir de son monde.
(...) Le travail effectué par Bispo do Rosario est avant tout un travail de reconstruction et de mémoire. Sur des centaines de draperies, étendards, bannières, bateaux il a brodé des milliers de noms de rue de personnes, de villes, de pays, de lieux.
De sa vie de navigateur, il en garde un souvenir intact, qu’il scelle alors sur la majorité de ces œuvres. Les critiques contemporains interprètent son œuvre comme un monde qu’il s’est crée pour échapper au réel. Cependant, je pense au contraire que Bispo reconstituait le monde réel à partir de ses œuvres pour de ne pas se perdre dans ce milieu hospitalier aliénant. Chacune des ses œuvres a été créée à partir de pièces du quotidien hospitalier transformées. Il a ainsi transformé ces objets aliénants appartenant au monde psychiatrique en objet réconfortants appartenant à sa mémoire vive. Son travail de reconstruction est encore plus saisissant en analysant l’acte de broder. En effet, il aurait pu choisir d’écrire tous ces noms de villes, de rues…etc. ; mais il a préféré prendre des tissus, des draps ou autres haillons, pour ensuite les effiler un à un et en extraire le fil. De ce fil il a pu rebroder ses souvenirs y répertorier tout ce qu’il sait, en passant des côtes où il a navigué et autres techniques d’amarrage. Il brode le monde réel pour justement garder le fil de son existence. L’art devient alors un moyen de sauver sans médication, l’art c’est créer, créer c’est la vie.
Donc en soi l’art et la maladie de sont pas opposition mais complémentaire, un sujet atteint de psychose qui produit de la vie est en phase de guérison.
Inez Olude da Silvaest une artiste peintre brésilienne, réfugiée politique à Bruxelles. Elle témoigne qu’après sa sortie de prison sous la dictature brésilienne et chilienne, elle a commencé à peindre pour sortir la douleur qui l’habitait. Elle souligne notamment le fait que ce n’est pas la souffrance qui rend artiste mais, c’est malgré cette souffrance que l’homme puise en lui la vie pour combattre ces tourments.
L’Art se définit comme un acte de résistance, à l’ordre établit et dans notre cas, cet ordre est représenté par l’institution psychiatrique. La création est un syndrome de santé limitée par la maladie. La maladie n’est pas un processus de vie mais un arrêt de vie. Tandis ce que l’art est un processus de vie qui se positionne à l’encontre du pouvoir en place, de la folie et de la pulsion de mort. Dans le cas de Bispo, faire de l’art au Brésil à cette époque relève d’un acte de bravoure car les conditions y sont extrêmement difficiles (pas de reconnaissance du gouvernement, marginalisation, pas de carde théorique). La création artistique ne s’établit pas comme un acte de résistance posé par la personne atteinte de psychose, c’est le voyeurisme du publique qui impose ces questionnements de résistance.
(...)
Représentation de l’art brut* outsider
L’art de Bispo se classe dans la branche de l’art brut tout en se plaçant en outsider par son ingéniosité et son altérité propre. La particularité de l’artiste brut est son désintérêt pour la notoriété et la reconnaissance du milieu artistique. Au contraire, ces artistes tout comme Bispo, s’inventent un monde approuvé par eux- même. L’ « art fou » de Bispo caractérisé par la création explosive et intensive sort des cadres communs de création, ce qui pose le problème de la représentation.
En effet, peut- on présenter cet art outsider dans des musées ? Espaces réglés, instaurés par le pouvoir et les codes de l’art. La représentation de l’art brut dans des cadres « insider » serait alors perçu comme une tentative de domestication.
La solution trouvée pour la représentation de l’œuvre de Bispo est de garder ses œuvres au sein de l’asile. Aujourd’hui il est possible de contempler son œuvre complète dans l’ancienne institution psychiatrique ouverte au public.
*Art brutest un terme inventé par le peintre Jean Dubuffet pour désigner les productions de personnes exemptes de culture artistique
Lion d'Or de la 69ème Mostra de Venise, en 2012
En 2008 survient un accident sur le tournage de Dream, dernier film de Kim Ki-duk. L’actrice principale manque de mourir lors d’une scène de pendaison. Sauvée in extremis par le réalisateur qui la décroche de sa potence, elle n’aura rien mais l’accident traumatisera durablement Kim Ki-duk. S’ensuit une longue traversée du désert, dans lequel il s’interrogera sur sa responsabilité en tant que cinéaste, son rapport à la réalisation et aux autres, sa position en tant qu’artiste contemporain mondialement reconnu. Cette réflexion de trois ans, c’est Arirang, poignant journal intime d’un homme en proie au doute, film qui repousse les limites de l’art cinématographique. Isolé dans une cabane au milieu de nulle part, le metteur en scène s’est fabriqué une machine à café et quelques autres accessoires de survie, mais a surtout emmené avec lui une caméra et des ordinateurs. Kim Ki-duk devient acteur, scénariste, réalisateur, monteur et producteur d’un film qui raconte sa vie reculée à manger peu et boire beaucoup, à méditer et parler à son ombre. Une vie ascétique, à l’instar de celle du moine de Printemps, été, automne, hiver… et printemps, que Kim Ki-duk regarde dans Arirang le temps d’une séquence bouleversante. Pleurs, lamentations, profonde dépression, les confidences du cinéaste pourraient sombrer dans la complaisance ou le voyeurisme ; mais il n’en est rien, Arirang est une œuvre intense et touchante, son réalisateur un homme au courage exemplaire capable de se montrer ainsi fragilisé. Kim Ki-duk est aussi un raconteur d’histoires ; alors, entre deux confidences sur ses peurs et ses envies, il sait aussi parfaitement interroger le spectateur. Comment percevons-nous le cinéma ? Que reflète-t-il : représentation de la réalité ou fiction totale au rôle cathartique ? Kim Ki-duk l’acteur nous emmène avec lui affronter ses démons dans une séquence finale absolument folle destinée à libérer l’homme de ses passions et à questionner le sens même de la vie. Œuvre unique, témoignage rare, Arirang est un exercice d’humilité et de créativité fantastique, riche d’enseignements et de compréhension de l’homme qui s’est caché trois années durant dans la montagne et qui, fort heureusement, revient aujourd’hui parmi nous.
Arirang de Kim Ki-duk. Corée, 2011. Prix Un Certain Regard 2011.
Source : http://www.grand-ecart.fr/cinema/arirang-kim-ki-duk/