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Chris Jordan est un artiste engagé, qui vit à Seattle, dans l'État de Washington aux États-Unis. Il est surtout connu pour ses grandes œuvres qui cherchent à faire comprendre aux Américains les enjeux du consumérisme occidental et notamment américain, en passant par des représentations des grands nombres, qui ne sont pas compréhensibles par le cerveau humain lorsque présentés par les statistiques pures.
Jordan est né de parents artistes. Il a fait une école de droit « pour toutes sortes de mauvaises raisons » et a travaillé dix ans dans le domaine du droit, tout en dépensant tout son temps libre et son argent pour faire de la photographie. Après ces dix ans, il devient artiste photographe à plein temps. Beaucoup de ses œuvres d'artistes sont créées à partir de photographies et d'accumulations, avec une dimension presque fractale, une dimension en cachant une autre, qu'on découvre en détaillant l'œuvre et en s'en approchant. Un thème fréquent est celui des déchets, qui est apparu fortuitement après qu'il a visité un chantier industriel.
Tchernobyl, La fête foraine, Pripiat, Ukraine 2007
Tchernobyl, La Bibliothèque, Pripiat, Ukraine 2007
Tchernobyl, Salle de classe, Pripiat, Ukraine 2007
Tchernobyl, Salle des fêtes, Pripiat, Ukraine 2007
Poissons de contrebande, Ukraine, 2007
Usine de poulets, Ukraine, 2007
Usine recyclage, Belgique, 2008
Décharge de pneus, France 2008
Décharge de pneus, France 2008
Serre de tomates, Pays-Bas, 2008
Ski, Dubaï, 2008
De la série "THE DARK LENS"
AT-AT in fog, Dubai, 2009
The Robbery, Dubai, 2009
Cédric Delsaux, photographe de 38 ans, vit et travaille à Paris.
"Ce photographe autodidacte est habité par l’ambition de transcender la banalité. En effet, tout son travail repose sur une réflexion constante autour de la dialectique banal/extra-ordinaire, fiction/réalité ou encore beau/laid. Chacune de ses images propose à nos imaginaires de se réapproprier ses notions en redéfinissant leurs limites. "
Pur moment de poésie, de délire d'enfance, de bruit, d'image, de chant, de cri, tout est permis, musique, ombres chinoises, tapage et grand n'importe quoi subtilement réglé, c'est la règle du Rêve, une véritable plongée, oui, dans l'enfant qui sommeille en chacun de nous, c'est beau, reposant, jubilatoire, inventif, fou et sacrément intelligent.
Vu hier soir dans le cadre du Festival Itinérant de Babelgum (première étape : Solomiac du 12 au 19 février).
Je suis tombée un jour, par hasard et en arrêt, sur cette vidéo. Un vieux film muet des Frères Lumière (de 1896) que j'ai cru recolorié, où l'on voyait une danseuse agitant des voiles qui la faisait ressemblait à un papillon, une fleur, c'était beau, étonnant, décalé et le fait que le film soit muet et un peu abimé, renforçait encore cette captivante impression d'étrangeté. Ce que je ne savais pas, c'est qu'en en fait non seulement cette danse était avant-gardiste mais que la danseuse utilisait aussi de nouvelles technologies grâce à l’électricité. Le film, donc, n'était pas recolorié.
’Revêtue d’une longue chemise de soie blanche, elle improvise de grands mouvements pour interpréter une femme sous hypnose. Le public réagit alors spontanément en s’écriant « Un papillon !… Une orchidée !… ». C’est ainsi qu’elle créera sa première chorégraphie, la Danse serpentine, celle proposée sur la vidéo, au Park Theatre de Brooklyn, à New York, le 15 février 1892.’’
Son succès ne fut pas éphémère, mais en tant que danseuse elle fut éclipsée en 1902 par Isadora Duncan, sa compatriote, qu’elle contribua à faire connaître en Europe. Malgré une longue et impressionnante carrière, elle fut pratiquement oubliée après sa mort à Paris le 1er janvier 1928.
Loïe Fuller par Toulouse-Lautrec
« C’est alors que retentit un rire étrange, crépitant, condensé : celui de la Fée Electricité. Autant que la morphine dans les boudoirs de 1900, elle triomphe à l’Exposition ; elle naît du ciel, comme les vrais rois. Le public rit des mots « danger de mort » écrits sur les pylônes. Il sait qu’elle guérit tout, l’Electricité, même les névroses à la mode. Elle est le progrès, la poésie des humbles et des riches ; elle prodigue l’illumination ; elle est le grand Signal : elle écrase aussitôt née l’acétylène. A l’Exposition on la jette par les fenêtres. Les femmes sont des fleurs à ampoules. Les fleurs à ampoules sont des femmes. C’est l’électricité qui permet à ces espaliers de feu de grimper le long de la porte monumentale. Le gaz abdique. Les ministères de la rive gauche eux mêmes ont l’air de Loie Fuller. La nuit, des phares balaient le Champ de Mars, le château d’eau ruisselle de couleurs cyclamen ; ce ne sont que retombées vertes, jets orchidée, nénuphars de flammes, orchestrations du feu liquide, débauches de volts et d’ampères. La Seine est violette, gorge de pigeon, sang de boeuf. L’Electricité on l’accumule, on la condense, on la transforme, on la met en bouteilles, on la tend en fils, on l’enroule en bobines, puis on la décharge dans l’eau, sur les fontaines, on l’émancipe sur les toits, on la déchaîne dans les arbres ; c’est le fléau, la religion de 1900. » Paul Morand
En guise de clin d'oeil pour finir je voudrais mettre en parallèle ou plutôt en connivence donc, une photo qui n'a rien à voir. Une photo de Tamaki Obuchi, un japonais né en 1956, qui m'a évoqué aussitôt cette danseuse.
Né à Oak Park, Illinois, en 1933. Ses premières photos, Bruce Davidson les fait à l’âge de dix ans et explore très jeune les rues d’Oak Park avec son appareil, en quête d'instants à immortaliser. A 16 ans, il gagne le premier prix du Kodak National High School Competition. Il fait ensuite ses études à Yale et est envoyé à Paris lors de son service militaire, où il rencontre Henri Cartier-Bresson, l’un des fondateurs de l’agence Magnum Photo dans laquelle Bruce Davidson travaillera à la fin de son service. De 1958 à 1961, il crée plusieurs de ses oeuvres photographiques comme ‘The Dwarf’, ‘Brooklyn Gang’ et ‘Freedom Rides’. Il a aussi toute une série prise en Grande -retagne (Pays de Galles, Ecosse). En 1962, il accompagne le mouvement pour les droits civiques dans le sud des Etats-Unis et passe ensuite deux ans à capturer des images de l’East Harlem que les presses universitaires de Harvard publient en 1970 sous le titre ‘East 100th Street’. Ce livre est alors considéré comme une des plus grandes références photographiques et s’accompagne d’une exposition au musée d’Art moderne de New York. Grand explorateur urbain, il s’attaque au métro new-yorkais avec ‘Subway’, qui sera publié en 1986 puis quitte le monde souterrain pour le grand air avec ‘Central Park’, qui sera publié en 1995. Entre publications et expositions, Bruce Davidson manie aussi la caméra et réalise deux courts métrages : ‘Living off the Land’ et ‘Isaac Singer’s Nightmare and Mrs. Pupko’s Beard’, tous les deux primés. Avec ses portraits de gens et de situations ordinaires et l’authenticité portée par son noir et blanc, c’est toute une part des Etats-Unis que Bruce Davidson donne à voir.