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CATHY GARCIA-CANALES - Page 1316

  • Alfred Kubin

    Alfred Leopold Isidor Kubin, autrichien, né le 10 avril 1877 et mort le 20 août 1959 était écrivain, dessinateur, graveur et illustrateur de livres. Vous trouverez toutes les infos que vous voulez sur le net à son propos. Ici, je me contenterai de vous présenter mon anthologie personnelle de ses oeuvres. La mort, la folie, le sexe, la difformité, le morbide, y sont récurrents. L'artiste ici est l'organisateur de l'incertain, du tremblant, de la pénombre, de l'onirique.

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  • Alessandro Bavari

    Alors voici un artiste dont l'oeuvre m'intéresse vraiment, même si je n'aime pas tout, mais l'ensemble est assez déroutant, original pour qu'on veuille en savoir plus. Il se sert des nouvelles technologies pour fondre les frontières entre peinture, collage et photographie.

    Il y a du Hiéronymus Bosh post-nucléaire chez Bavari, comme en témoigne son Jérome's Garden.

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    Chaos, destruction, créatures hybrides, manipulations génétiques, des ambiances sombres, post-industrielles où la nature quand elle apparait semble perdue ou figée en natures mortes, ou au contraire en voie de reprendre violemment ses droits.

     

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    Bavari mêle les genres, parfois franchement gothique,

     

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    en passant par la mythologie et la science-fiction,

     

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    des influences de plusieurs siècles rassemblées dans une oeuvre résolument originale.

     

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    'Sodom and Gomorrah'

     

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    Né en Italie en 1963, Alessandro Bavari affirme très tôt un goût prononcé pour le photomontage, technique qu’il approfondira parmi d’autres (peinture à l’eau, huile, gravure) à L’Académie des Arts de Rome.

    Site de l'artiste : http://www.alessandrobavari.com/

     

  • Albert-Joseph Penot

    Artiste français 1862-1930

     

    Curieusement, il est quasi impossible de trouver des infos sur le net à propos de ce peintre. Nous nous sommes rencontrés à travers une toile bien précise : Départ pour le Sabbat.

     

    Albert Joseph Penot Départ pour le Sabbat.jpgJ'en aime la cocasserie, le côté provoquant et le mouvement de la chevelure. Avec ce ciel et ces nuages en fond, il y a un côté biblique dans cette peinture qui m'amuse. Et bien-sûr j'aime, parce que c'est une sorcière.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Je me suis rendue compte qu'une autre de ses toiles avait déjà retenue aussi mon attention, bien qu'elle ne me plaise pas plus que ça. C'est la Batwoman

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    Ce peintre semble dont avoir eu une prédilection pour le nu féminin, comme l'atteste d'autres toiles, mais je n'en retiendrais que celle-ci.

     

    Le Nu d'Or

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  • Abigail Larson

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    est une jeune artiste américaine, née en Virginie, ses illustrations nous embarquent dans un univers à l'ambiance gothico-victorienne, contes noirs, steampunk, on songe à Edgard Poe, Lewis Carroll, Mary Shelley, Lovecraft et Tim Burton, entre autre, rien de bien original en occurence, mais elle a du talent, un style, une griffe. Cela dit, quelque chose me déplait dans la plupart de ses illustrations, un trait trop angulaire, trop sec, étouffant à mon goût, mais voici deux illustrations qui me plaisent vraiment et qui sortent un peu du lot :

     

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    Disillusionment

     

     

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    Son site : http://www.abigaillarson.com/

     

  • Abbott Handerson Thayer

     

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    "A Virgin" (1892–93), une allusion à la Victoire Ailée de Samothrace. Les personnages, que l'on retrouve aussi sur d'autres tableaux, sont trois de ses cinq enfants, les deux autres étant morts très jeunes. Il se dégage une grande force de ce tableau, à la fois quelque chose de pur et une grande détermination, qui ne me laissent pas indifférente et j'aime ces nuages qui donnent des ailes au personnage central. Les couleurs bien que douces sont chaudes. Cela m'évoque la force de vie des mères malgré le titre "Une Vierge".

     

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    J'aime bien aussi celui-ci pour l'ambiance et les transparences. Là encore, la douceur n'est pas exempte de force, il y a un évident côté félin dans ce personnage féminin. Bien qu'offerte, on ne lit dans son regard nulle trace de soumission, ni même de coquetterie.

    Il y a quelque chose en elle des déesses antiques.

     

    Abbott Handerson Thayer, peintre américain né à Boston (12 août 1849 – 1921).

     

     

     

     

     

     

     

  • MYSTICA PERDITA, 2009

    Suite à la récente cessation d'activités des Editions de l'Atlantique, je reprends l'autoédition des trois recueils qu'ils avaient choisi de publier en 2010. Ils seront donc toujours disponibles, en me les commandant directement.

    Mystica perdita faisait partie du recueil Eskhatiaï, dans lequel figurait également Salines.

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    Illustrations originales de Jean-Louis Millet

     

    40 pages, 12

     

     

     

     

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    Édité et imprimé par l’auteur

    Sur papier 100gr calcaire
    Couverture 250 gr calcaire
    100 % recyclé

     

    Dépôt légal : Janvier 2009

    Nouvelle édition de  Janvier 2013

     

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    En quatrième de couverture :

     

     

    « Qu'on le veuille ou non, ce recueil a été tiré à ...exemplaires. Il est réconfortant de penser que les imbéciles n'en sauront rien. »

     

    Ce colophon-convient parfaitement à Cathy Garcia, experte en délits de poésie. Ses poèmes, dont le désir amoureux, la colère-sociale ou la jubilation créatrice tiennent lieu tour à tour d'azur, d'horizon et de ciel de traîne verbal, plongent ô colombe, lecteur mon frère humain, comme l'épervier sur sa proie.

     

    Dans la candeur de ce "L'huma/Nité noïde/Hume "ou la sagesse de ce "Chercher le sens/N'a aucun sens/Le révélé/Demeure/Caché", nous devenons ces "transparents", ainsi qu'on appelait jadis les vagabonds qui se levaient avec l'aube-nouvelle.

     

     

     

    Werner Lambersy, 23 janvier 2009

     

     

     

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      Extrait :

     

    Les pistes du rêve

     

    Défaire le crépuscule

    Glisser dans les reflets renards de ses draps

     

    Fixer l’horizon par des pointes d’améthyste

    Le laisser sécher à la lune

     

    Tracer un paysage au fusain de la langue

    Compter les brûlis sur la peau

    Les innombrables feuillets de nos masques pâles

     

    Regarder fondre la vitre du réel

    Ses reflets d’huile sur l’étendue de neige

     

    Le roulis des roseaux

    Grand soleil rouge à l’horizon brûlé

     

    La neige est une plage de coquillages nus

    Où les serpents marins

    Sifflent des inconnues

     

    Naître reconnaître dans les clameurs des sirènes

    Les voix balbutiantes des poètes

     

    Songes de sable

    Châteaux d’écume

    Nager dans leur trouble

    En poissons de sang

     

  • SALINES, 2007

    Suite à la récente cessation d'activités des Editions de l'Atlantique, je reprends l'autoédition des trois recueils qu'ils avaient choisi de publier en 2010. Ils seront donc toujours disponibles, en me les commandant directement.

    Salines faisait partie du recueil Eskhatiaï, dans lequel figurait également Mystica perdita.

     

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    Illustrations originales de Katy Sannier

    Postface de Michel Host



    44 pages, 12

    me le commander directement, merci

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    Édité et imprimé par l’auteur

    Sur papier 100gr calcaire
    Couverture 250 gr calcaire
    100 % recyclé



    Dépôt légal : octobre 2007

    Réédition - Janvier 2013

     

     

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    L’oubli dans lequel a sombré aujourd’hui la poésie rejoint le tréfonds de l’obscurantisme. Les poètes n’en ont cure, ils et elles chantent dans l’arbre, sous le ciel. De Marie de France à Louise de Vilmorin, d’Anne des Marquets à Marie Noël, en cascadant de Pernette du Guillet à Louise Labé, Marceline Desbordes-Valmore, Anna de Noailles et  - bien sûr – jusqu’à Madame Colette, le long poème écrit par les femmes dans cette langue sublime encore appelée française, est ce ruisseau clair et courtois, tour à tour ensoleillé et ombré, sensuel et incisif, qui murmure et chuchote comme l’esprit du monde vivant. Il coule de source ancienne et nouvelle par le sous-bois de la forêt littéraire où les hommes se sont faits chasseurs absolus, dominateurs sans partage. Cathy Garcia est de cette eau pure, de cette force infinie et lointaine des fontaines résurgentes. Elle est la perle qui fait la fortune du pêcheur de perles. Certains l’ont déjà découverte, et je suis des élus. Mon admiration est sans mesure. Je voudrais seulement la rendre à sa lignée, à cette foi confiante en l’unité, en la beauté possible, qui lui fait écrire :

     

     

     

     

     

    je cours encore après toi

     

    homme qui sait la danse

     

    homme loup qui me chasse

     

    nuit après nuit

     

    en mes forêts perdues

     

     

     

    je cours encore après toi

     

    magicien de la terre

     

    aux savoirs de nuit

     

     

     

     

     

    Michel Host

     

    Octobre 2007

     

     

  • JARDIN DU CAUSSE, 2004

    Suite à la récente cessation d'activités des Editions de l'Atlantique, je reprends l'autoédition des trois recueils qu'ils avaient choisi de publier en 2010. Ils seront donc toujours disponibles, en me les commandant directement.

     

     

     

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    Illustrations originales de Joaquim Hock

     

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    Préface de Mireille Disdero :

     

    Un long poème sur un cycle de l’existence, le déroulement des saisons en parallèle avec le mouvement intérieur des saisons d’une femme et sa richesse de vivre.

     

    En écrivant Jardin du Causse, Cathy Garcia franchit un seuil, une étape importante. Elle sait que dans une vie, plusieurs jardins sont cultivés et aimés. Tous comptent, sont essentiels. Avant de quitter celui-ci, elle note précieusement chaque éclat au fil des jours, patiemment et jusqu’à l’infiniment petit, sachant que ce sont les petites choses qui comptent et que le temps humain est court, la mémoire sélective ou incertaine. Elle écrit des moucherons au soleil car elle possède la connaissance de leur participation  à la beauté de l’infime.

     

    Ce beau poème apporte énergie et enthousiasme à celui qui le découvre. Cathy montre - comme il est écrit dans le dictionnaire des symboles (Robert Laffont 1982) - que « le jardin est le lieu de la croissance, de la culture des phénomènes vitaux et intérieurs ».

     

    jardin du causse

    l’enfant

    progresse

    sans cesse

    apprend

    à marcher

    tourne

    autour de la mère

     

    Elle connaît le nom des plantes. La lisant, l’herboriste trouvera son bonheur. Mais également, elle sait retranscrire la magie naturelle du règne végétal et des éléments.

    Dans le Jardin du Causse on croise la féerie d’un concombre à carapace de dragon, une fée lutine, des fleurs ailées qui enchantent le ciel... le brouillard sorcier, une demi-noix vide devenue berceau de fée, une princesse… tombée de son dragon, et des recettes guérisseuses :

     

    fleurs d’hysope

    violet vif

    poignée de sarriette

    poignée de thym

    en tisane du matin

    effarouchent le rhume

     

    Une lecture régénératrice et harmonique, reliant la chorale des arbres, à

    la fille

    une pierre

    dans chaque main

    retrace les origines

     

    Enfin dans le poème, lieu et temps jumeaux se lisent à rebours, au fil des mois. Cheminant dans ses vers, nous vient le sentiment d’un poème juste et clair, accordé comme une note de musique peut l’être, et la sensation que rien ne se perd puisque tout se transforme, chaque chose – si infime soit-elle – étant écrite et illustrée dans le Jardin du Causse, de Cathy Garcia.

     

    Mireille Disdero

    décembre 2004 (dans le jardin de La Barben en Provence).

     

     

    En quatrième de couverture :

     

    Après avoir parcouru l’Europe et plus encore en saltimbanque, la poétesse Cathy Garcia s’affirme totalement et se responsabilise dans ses proximités.

    Dans ce jardin du causse, tout est effleurement, précision des gestes de l’enfance apprivoisantla Vie, la saveur d’être.

    Cette enfance observée sans paternité, évolutive, à découvrir à travers de grands ciels, la douce fragilité des papillons, semble résulter d’une détermination biologique dans ce superbe jardin éthique où la nomenclature précise de la botanique rivalise de talent avec la simplicité des mots de tous les jours, mis à leur place dans la gestuelle d’une petite fille que le texte couvre de mots d’amour et de lumière écologique.

    Le lecteur reconnaîtra facilement le jardin et aura envie, parfois, de prendre sa propre enfance sur ses genoux.

     

    Patrick Devaux, poète

    Rixensart, Belgique

    Janvier  2005

     

     

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    Édité et imprimé par l’auteur

     

    Sur papier 100 gr calcaire

     

    Couverture 250 gr calcaire

     

    100 % recyclé

     

    Dépôt légal : 4ème trimestre 2004

                 Edition revue - Janvier 2013

     

     

    52 pages

     

    13,00€ (+ port)

     

    Me le commander directement, merci

     

     

     

    (Extrait)

     

     
      
     
    III
     


    Jardin du causse, l’air est doux, fine pluie entre gouttes de soleil. Chants d’oiseaux, parfum de paradis. Flammes vives, coquelicots, calendulas, jaune effiloché du laiteron des champs, le mauve plus discret du géranium robert, de la vesce dont la signature s’achève en langue de papillon.  


    Petit bijou bleu roi, la fleur de mouron sertie dans son calice à pointes effilées, ses étamines roses dorées de fin pollen. Tapis d’aspérules à collerette étoilée, leurs menues fleurs en croix pâlichonnes.
     



    Jardin du causse, beauté de l’infiniment simple, simplicité de l’infinie beauté.


    Les roses en secret se préparent. Les pivoines défroissent leur robe, bientôt le bal des abeilles. Chaque fleur, unique, grande ou petite, cœur en offrande, délicieusement impudique.



     (...)




    IV  


    J’ai pris le chemin qui mène de Varaire à Limogne, seule. Douce saveur de vraie solitude. Pierres, fleurs en multitudes, le vent et la chorale des arbres. Danse des blés, quelques champs cultivés dans leurs écrins sauvages.  


    Marcher, marcher, respirer, songer à quel point cela me manquait. Marcher, sentir la sueur m’imprégner, humer le monde. Marcher encore jusqu’à l’oiseau étincelle, l’oiseau jaune dans les sous-bois qui lance un cri pour m’avertir. Le moment est venu de faire une pause alors surgit devant mon nez un écriteau de bois : « dolmen du Joncas ».  


    Sourire. Passer la clôture, suivre le petit sentier de terre rouge, atteindre le monticule, le bosquet sacré de cornouillers. S’imprégner de beauté. Au centre, le large dolmen, mémoire minérale. Je pose mon sac, m’étend sur la pierre plate, ferme les yeux. Picotements dans les bras, corps entier envahi, l’énergie dont j’ai besoin, connectée à la source immémoriale. Puiser la force, mater éternelle, renouer le lien, me faire du bien, loin des hommes. Je suis sauvage.
     

    Je suis …

    Sérénité, simplicité, unité.


    Il fait chaud, je suis au cœur,


    Jardin du causse ou d’ailleurs, à ma place.

     

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  • Noé Nectar et son étrange voyage de John Boyne

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    Gallimard Jeunesse, novembre 2012

    illustrations Oliver Jeffers, traduit de l’anglais (Irlande) par Catherine Gibert

    255 pages, 13 €

     

     

    Voilà un roman original et atypique qui aborde, avec grâce et imagination, un sujet aussi grave que la mort d’un parent. À contre-courant des mangas et des histoires truffées de gadgets high-tech. L’étrange voyage de Noé Nectar est doté de ce qu’on pourrait appeler un charme d’antan, renforcé par les illustrations en noir et blanc qui semblent sortir tout droit d’un vieux manuel scolaire. Un récit à tiroirs, renfermant bon nombre de surprises, qui, tout en épinglant quelques travers, porte à l’honneur des valeurs humaines comme le courage, la persévérance, l’amour du travail bien fait, l’entraide, l’engagement et l’importance de la relation humaine qui est bien plus essentielle que la réussite dans le monde extérieur. En effet, rien ne sert de courir vite, si nous n’arrivons pas à temps là où nous sommes réellement attendus par ceux qui nous aiment vraiment. C’est aussi un très bel hommage au travail des mains, à l’artisanat dans ce qu’il a de plus noble.

    Noé est un petit garçon de 8 ans qui quitte sa maison, ses parents, un beau matin, très tôt, bien décidé à ne plus jamais y revenir. Ce n’est pas qu’il n’aime pas ses parents, mais il refuse d’affronter l’inacceptable. C’est pourquoi il doit partir à l’aventure et très loin. Sa maison est à la lisière de la forêt et il prend donc le chemin qui s’y enfonce. Un chemin qui va le conduire presque tout droit dans un monde qu’il ne soupçonnait pas, où les arbres ont du caractère comme les objets qui sont animés et souvent dotés d’un prénom et où les animaux parlent. Après avoir traversé deux villages aussi bizarres et inquiétants l’un que l’autre, Noé qui commence à avoir vraiment très, très faim, atteint un troisième village où il fera la rencontre d’un teckel et d’un âne, qui lui aussi a continuellement très, très faim. Dans ce village, près d’un arbre plus étonnant encore que les autres, il découvre une drôle de maison toute biscornue, défiant toutes les lois de la construction. Surprise de taille, c’est un magasin de jouets ! Noé ne peut résister à l’envie d’y entrer. Là, se trouvent tous les jouets dont un enfant pourrait rêver, mais en bois. Tout est en bois, pas le moindre bout de plastique ! En bois et peint dans des couleurs tellement plus belles que tout ce qu’il connaît, que Noé ne saurait pas dire leur nom. Un magasin inquiétant lui aussi tout de même, où d’innombrables pantins semblent conspirer, où les portes se déplacent toutes seules, où les sonnettes sonnent si elles le veulent, où les pendules sont timides, où les planchers font ce qu’ils peuvent pour ne pas que vous tombiez dans le vide. Quant au coucou qui donne l’heure, c’est un véritable coucou qui entre par la fenêtre toutes les heures. Dans ce lieu extraordinaire, vit un vieil homme qui va accueillir Noé, l’inviter à manger et à qui, peu à peu, Noé va se confier. Le vieil homme aussi va lui raconter sa vie, aussi étrange et exceptionnelle que cette maison où il demeure et où avait vécu son propre père, un certain Gepetto… Et c’est ainsi que cet univers totalement imaginaire va croiser un conte que tous les enfants connaissent, celui de Pinocchio.

     

    Cathy Garcia

     

     

     John Boyne by Richard Gilligan.jpgJohn Boyne by Richard Gilligan

     

     

     

    John Boyne est né en Irlande en 1941 et vit aujourd'hui à Dublin. Il a étudié la littérature anglaise et l'écriture. John Boyne a commencé à publier ses premières nouvelles à l'âge de 20 ans. 70 d'entre elles sont publiées. Auteur de six romans, «Le garçon en pyjama rayé» fut couronné de deux Irish Book Awards, sélectionné pour le British Book Award et brillamment adapté au cinéma. Ses romans sont traduits dans trente langues différentes.

  • Revue Nouveaux Délits - édito du numéro 44

     

     

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    (c)Illustration de JL Millet

     

     

     

    Stopper l’immonde

     

    Si vous avez cette revue entre les mains, c’est que nous aurons, une fois de plus, raté la fin du monde. C’est plutôt une bonne et non surprenante nouvelle, mais l’humanité a besoin de se faire peur, peut-être pour comprendre où est l’essentiel. Aussi, puisque nous sommes en l’an 1 après la non-fin du monde, ce qui serait merveilleux, ce serait d’assister cette année et les années qui suivent, à la fin de l’immonde. L’immonde, pas besoin d’en dresser la liste, nous la connaissons toutes et tous, même si chacun(e) y va de ses variantes, mais peut-être n’avons-nous pas encore tout à fait conscience de la façon dont nous y participons ou pas. Nos façons de penser, de vivre, de consommer, la façon dont nous entrons en relation avec l’autre et avec nous-mêmes, participent, qu’on le veuille ou non, à l’immonde. Personne ne peut, à elle, à lui tout(e) seul(e), changer ce monde, mais chacun(e) d'entre nous a la possibilité de réfléchir à sa façon d’en être et il est temps, il est urgence, de changements radicaux. Les alternatives, les solutions, elles sont là, à portée de main, de clic, de choix, qu’elles soient citoyennes, écologiques, spirituelles, ces trois termes étant étroitement liés, c’est à chacun de s’y intéresser, d’en parler, d’y participer autant que possible - autant qu’il reste encore de possibles - parce que vraiment là, il nous faut stopper l’immonde avant qu’il ne nous dévore...

     

    CG

     

     

    Nombreux sont ceux qui disent :

    on ne peut pas aider tout le monde,

    et n'aident personne.

    Christiane Singer

     

     

     

     

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

  • MICROBE 75, de la bombe !!!

     

    Microbe 75.jpgLe 75e numéro du Microbe est prêt !

    Ce numéro a été préparé par Jany Pineau.

    Au sommaire :
    S
    amantha Barendson
    A
    nna de Sandre
    C
    athy Garcia
    I
    sabelle Guilloteau
    V
    irginie Holaind
    S
    abine Huynh
    P
    errine Le Querrec
    M
    urièle Modély
    E
    mmanuelle Pagano
    C
    atherine Peintre
    J
    any PineauModély - À la lettre.jpg
    C
    écile Portier
    C
    éline Renoux

    Khun San
    M
    arlène Tissot
    J
    asmine Viguier

    Illustrations : Sabine Danzé

    Les abonnés le recevront dans quelques jours.

    Les abonnés « + » recevront également le 38e mi(ni)crobe signé Murièle Modély : À LA LETTRE.

    Comme d’habitude, les autres ne recevront rien !

    http://courttoujours.hautetfort.com/archive/2012/12/26/microbe-75.html

  • L’éponge des mots – Saïd Mohamed

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    Les Carnets du Dessert de Lune – 2012. 128 pages, 12€.

     

     

     

    L’éponge des mots est un livre sans commencement, ni fin, dans lequel on entre, puis on s’assoit et on écoute. On écoute un compagnon qui nous passerait la bouteille, on boirait à même le goulot, sans faire de manières, avant de la repasser à un autre, qui serait là aussi, quelque part au bord du monde, parce que toutes les routes ont déjà été arpentées, tout a été dit, et pourtant nul n’a encore trouvé le remède au mal de vivre.

     

    L’éponge des mots éponge le trop plein.

     

    Pas de gloire à se combler d’alcool

    Pour s‘inventer des cataplasmes.

     

    Boire encore et tordre le cou aux sortilèges.

     

    Capitaine au long cours veillant sur l’histoire du hasard.

     

    Taillader son chemin dans l’aventure des rues lisses.

     

     

    Tel un Ulysse qui ne retrouvera jamais son port. Les mots eux-mêmes deviennent éponge pour absorber le trop plein d’amertume, de vanités, de désillusions, de chagrins rouillés. Un trop plein qui n’a d’équivalent que la béance du manque d’amour.

     

    Revenir sur ton ventre noyer ma détresse à l’hôtel des carnages

    en soudoyant le gardien de nuit

    après une errance de bar en bar

    pour resquiller la lumière

     

    Lorsqu’on va chercher très loin ce que l’on ne trouvera jamais, le voyage devient errance, parce que depuis longtemps nous sommes perdus à nous-mêmes.

     

    Dans cette nuit espagnole, tu pointes un doigt vers le ciel

    et désignes l’aube avec sa rivière

    roulant des perles noires.

     

    (…)

    Je jure de ne plus savoir retourner chez moi.

     

    Car vivre c’est Être au monde avec ses pertes de lumière, des voiles trouées et ces haubans qui sifflent au moindre vent.

     

    Dans L’éponge des mots, Saïd Mohamed nous livre son désenchantement, et à chaque page pourtant, on trébuche sur des pépites. Si les larmes sèchent vite aux vents des quatre coins du monde, les mots eux, n’ont pas fini de couler.

     

    nous ne sommes pas devenus fou subitement,

    cela a demandé du temps.

     

    D’abord, on a vu l’étrange plaie

    qu’est la joie dans les yeux des autres.

     

    (…)

     

    Pris dans la tourmente des loups dépouillés

    qui guettent l’étrange et le dérisoire.

     

    Partout avec ces mots de pauvre, aller

    dans la perception des miroirs

    en traversant sur les passages cloutés.

     

     

    Les mots vomissent leur impuissance à changer le monde.

     

    Il n’est de sommeil plus puissant

    Que notre intelligence à ne pas vivre

     

    (…)

    L’idiot va à ses ratages comme à une science exacte,

    Seule raison valable pour achever cette bouteille.

     

    Quelle autre sagesse peut évoquer un tel carnage ?

     

     

    Le voyageur va chercher ailleurs quelque chose qui lui ferait croire qu’il vit plus intensément.

     

    La dentelle des jours nous pousse à faire escale

    dans les ports aux romances inachevées,

    à chercher dans la multitude des petits riens

    ces choses de peu qui manquent le plus.

     

     

    Plus c’est loin et plus on espère trouver cet autre chose qui nous ferait nous-mêmes autre.

     

    J’ai connu les ventres outragés et le rire des singes,

    L’ombre du feu avec dans la bouche

    Les cendres des morts comme seule preuve de vie

    Et combien de corbeaux, de singes, de najas,

    D’étranges banyans et d’immenses

    Oiseaux de nuit.

     

    Mais il y a quelque chose de définitivement voué à l’échec dans cette quête, des courants contraires aux chercheurs d’intensité, des trésors éphémères qui fondent comme goutte d’eau au soleil.

     

    Des éclats de possibles,

    des bribes de rien dans le silence résorbé des villes

    et des hommes de papier mâché

    au bar des illusionnistes.

     

    (…)

    Partout être à contretemps,

    à contre-emploi, à contresens du flux

    dans le décalage permanent,

    fuir quand tout converge.

     

    Grande est la désillusion, quand on découvre les coulisses de ce qui n’apparait au final, comme rien d‘autre qu’un grand cirque pathétique.

     

    Qu’auront nous dit vraiment ?

     

    Le silence est préférable à ces babils,

    ces faux-savoirs,

    ces mensonges appris comme une leçon.

     

    Ces bribes de rien, de tout, d’abject aussi, récitées par cœur

    quand le plus grand dénominateur commun ouvre sa gueule

    dans l’immonde barnum du tube cathodique,

    ce rectum de la pensée qui souille

    tout ce qu’il touche.

     

    Saïd Mohamed sait ce qui pousse à Parcourir le monde comme le sang bat les veines à la recherche de l’instant qui rend caduc tous les autres. (…) et la promesse toujours la promesse d’autres choses encore.

     

    Le voyage, la fuite, la solitude et l’oubli impossible.

     

    Accolé aux murs des villes, ton visage, ton sourire obsédant, ton ventre au mien accroché, où dedans le vent s’engouffre, dans le salpêtre, la crasse, l’odeur des poubelles, je t’ai cherchée.

    Dans le repli de l’indifférence j’ai appris à regarder avec cette habitude à qui rien n’échappe, en tous lieux j’erre seul, heurté à la raison qui maintient les êtres dans leur camisole. Partout où tu as posé les pieds, je retourne la terre. J’hésite à te nommer, pour laisser en friches ces souvenirs qui me reviennent, m’accablent et me jettent dans les bras d’hier.

     

    Saïd Mohamed sait qu’il est difficile de vivre en ignorant son ombre, elle se tord et crie si on marche dessus.

     

    Tout au long de son livre on sent peser cette ombre qu’aucune destination, si lointaine fut-elle, aucun alcool, ne sauraient dissiper.

     

    Tous ces arbres morts qui s’évertuent à lancer au ciel des branches pour s’y pendre…

     

    Et pourtant, nous confie t-il, ma raison demeure dans l’agitation du monde, de ces villes juchées les unes sur les autres, où dans l’ennui les hommes se laminent, se chevauchent.

     

    Dans la troisième partie du livre, il nous ramène à un « Ici et maintenant ». Une sagesse que connaissent tous ceux qui savent qu’il est vain de tenter d’être ailleurs, que dans ce laps de temps présent. Et si les souvenirs sont toujours là, en filigrane, il est temps de tirer un trait et Saïd Mohamed est sans doute un de ces êtres brûlés au feu de la passion comme de la lucidité, cette lucidité féroce qui pousse à n’importe quel extrême pour lui échapper, en vain.

     

    Nous n’avons pas grandi malgré le poids sur nos épaules.

    Prisonnier de l’enfance, on croit être devenu un autre

    en refusant l’idée que seul le corps change.

     

    L’éponge des mots est comme un fleuve qui s’écoule, qui déborde parfois, puis se calme à nouveau, qui remonte le temps aussi bien qu’il file vers une hypothétique embouchure.

     

    On relit ce qu’on a écrit sans le reconnaître.

    Ivresse de la prière païenne qui se nourrit d’elle-même

    À laquelle aucun parler n’est comparable.

    Ce mystère ne nous appartient pas.

    En bouche vient le fleuve,

    Message jamais interrompu ni commencé.

     

    Il y a l’ombre, mais aussi un flot de lumière, au sein même de ce qui peut sembler comme un constat désespéré.

     

    Dire l’instant émerveillé devient insolence

    Aux hommes obscurcis par trop de misère.

     

    L’auteur sait qu’avec les mots on peut tout inventer et il a gardé Des affamés (…) les vertus de l’illumination, les tenailles du silence et la tyrannie de l’aube.

     

    En d’autres termes, le chant et la soif du poète, mais il s’interroge sans cesse, il nous interroge.

     

    Comment apprécier l’insolence des moineaux et convaincre l’ombre du bien-fondé de la lumière

    Survivre aux ratages de l’existence et à cette nostalgie qui éreinte.

     

    Il faut avoir touché le fond pour en connaître la texture réelle et savoir si bien en rendre compte.

     

    Le mal de vivre n’a pas de nom, inquiétude rebelle, cœur sans raison.

     

    Le voyageur a vu la face périmée du rêve et le poète l’a bue jusqu’à la lie.

     

    L‘insulte nous a cueillis au cœur de la joie. Déplumé l’oiseau aux sept couleurs. Sidaïque l’oncle Jo des Amériques. La petite Jeanne s’injecte de l’héroïne.

    Comme des orphelins, efflanqués nous ne croyons plus en rien. Nous avons vu tant de désastres, de boue ruisseler des montagnes, de louves pleines les flancs ronds, de vagabonds pointer sur la carte du ciel une étoile rouge.

     

    Et comme ces marins condamnés à errer d’île en île, lui comme nous sommes étrangement ballotés entre l’histoire d’un monde aux urgences de grisaille et l’impatience de vivre.

     

    Saïd Mohamed n’a certainement pas fini d’essorer, encore et encore, L’éponge des mots, et c’est tant mieux !

    Cathy Garcia

     

     

     

     

     

     

     

    said_mohamed par bénédicte Mercier.jpg©photo de Bénédicte Mercier

     

     

     

    Saïd Mohamed, né en 1957, en Basse-Normandie, d’un père berbère, terrassier et alcoolique et d’une mère tourangelle lavandière et asociale, il a passé son enfance et son adolescence à la DASS. Nomade dans l’âme, il a été tour à tour, ouvrier imprimeur, voyageur, éditeur, chômeur, enseignant. Chef de fabrication dans le secteur éditorial, il a enseigné au BTS édition à Toulouse et poursuit désormais son enseignement à Paris, dans le cadre de la prestigieuse École Estienne.

     

     

     

    Romans
    Un enfant de cœur, Éditions EDDIF, Casablanca, 1997.
    La Honte sur nous, Éditions Paris Méditerranée, 2000. Éditions EDDIF, Casablanca, 2000 (réédition 2011, Ed. Non–lieu).
    Le Soleil des fous, Éditions Paris Méditerranée, 2001.
    Putain d’étoile, Éditions Paris Méditerranée, 2003.

    Poésie
    Terre d’Afrique, S’éditions, 1986.
    Mots d’absence, Le Dé Bleu, 1987.
    Délits de faciès, Le Dé Bleu, 1989.
    Femme d’eau, Polder, 1990.
    Le Vin des crapauds, Polder, 1995.
    Jours de pluie à New York, de cendres à Paris et de neige à Istanbul, Encres Vives, 1995. Réédition 2001.
    Lettres mortes, Poésimage, 1995.
    Chaos, Éditions Ecbolade, 1997.
    Point de fuite, Propos de Campagne, 1998.
    Instants fragiles, Le Maghreb Littéraire, Toronto, 1999.

     

    Liesse à Marrakech, Encres vivres, 2001.