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CATHY GARCIA-CANALES - Page 222

  • Auteur inconnu

     

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    Saison des sauts

     

    Les saisons sous les ponts

    Tissent des vents bleus

    Ensablent les mémoires

    Dessèchent les instants

    Soie coton et brindilles

     

    Les monstres lèchent

    Le tranchant du parapet

    Lancent aux passants égarés

    De fines aiguilles de pluie

     

    Les poissons dévorent la pierre

    Usent le temps

    L’abîment en eau de prière

     

    Un homme aveugle

    Se jette dans le vide

    Lové sur lui-même

    Fragile coquille

     

    in Mystica perdita, à tire d'ailes 2009

     

     

     

  • Zdzisław Beksiński

     

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    PLUS ENVIE 

     

    Avant j’écrivais comme on dégueule, ça jaillissait, débordait, dégorgeait de partout, maintenant je retiens, je ravale, je n’en veux plus. Écrire c’était crier à l’intérieur. Trop de noir, trop de poisse, trop de poids, trop de larmes, des strates de mélasses et des poissons suffoquant. Avant j’écrivais. Non, ça m’écrivait, me traversait, me transperçait, je n’avais pas de digues, je n’en voulais pas. Aujourd’hui non plus je n’en veux pas mais je ne veux plus écrire. Le noir me fatigue, le malheur aussi, la névrose, la déprime, la rage, les armes dont je ne voulais pas, que j’ai retournées contre moi-même, à me forer jusqu’à l’os, à traquer sans répit le pourquoi. C’est vrai ça, pourquoi ? Aujourd’hui je n’écris plus, la source est retournée dans les limbes et moi je cherche le neuf. Une place que je n’aurais pas eu à voler, une place pour laquelle je n’aurai pas à me raboter ou au contraire à me rajouter des parures, des enflures. Écrire m’ennuie, j’ai déjà tout dit et ça ne change rien. Plus envie de dire, envie de rire, de vivre. D’accomplir des gestes qui servent à quelque chose. C’est idiot. C’est dire à quel point je ne me sens toujours pas légitime.

    2014

    in Ourse bipolaire

     

     

  • Folco Terzani

     
    Mon père a laissé les choses quotidiennes - le journalisme - pour se consacrer à ce qu'il appelait le pérennialisme, c'est-à-dire s'occuper de choses pérennes. (...)
    Il voulait communiquer quelque chose d'éternel dont on ne parle peut-être plus. Comme faire confiance au cœur, à la tête, à ce que l'on ressent à l'intérieur sans s'encaisser nécessairement dans ces possibilités que la société offre. Comment dire... Fais ce que tu veux et ça marchera. Avoir bref le courage de faire sa vie, celle où finalement on peut se reconnaître.
     
     
     

  • Auteur inconnu

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    J’ai le cœur qui s’affirme maintenant

    qui rayonne sans filtre, elle tourne bien ma petite centrale

    j’ai le cœur qui bat à son propre rythme

    qui ne s’emballe plus

    à trop vouloir s’accorder

    avec les uns avec les autres

    avec ce qu’ils disent et son contraire

    j’ai le cœur cristal

    et toutes les fêlures

    sont des tatouages

    dont l’histoire n’a plus d’importance

    ou presque

     

    in Le livre des sensations

     

     

  • Djâlal-od-Dîn Rûmî

    Tout l'univers est contenu dans un seul être humain : toi.
    Tout ce que tu vois autour de toi, y compris les choses que tu n'aimes guère, y compris les gens que tu méprises ou détestes, est présent en toi à divers degrés. Ne cherche donc pas non plus Sheitan hors de toi. Le diable n'est pas une force extraordinaire qui t'attaque du dehors. C'est une voix ordinaire en toi.
    Si tu parviens à te connaître totalement, si tu peux affronter honnêtement et durement à la fois tes côtés sombres et tes côtés lumineux, tu arriveras à une forme suprême de conscience. Quand une personne se connaît, elle connaît Dieu.


    in Le livre de Chams de Tabriz

     

     

     

     

  • Saskia Boelsums - Bargerveen

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    Lasse des épaves, la fantaisie se cabre, glane des comas dans les chardons. On passe le gant de crin sur nos sourires de lézards, tout en ignorant les rituels des cyclopes qui gardent les mines de pollen.

     

    in Aujourd'hui est habitable, Cardère 2018

     

     

     

     

  • Pascal Perrot

     

    à pleines mains plonger dans la poussière les excrétions la boue de soi

    ce que nous avons rejeté pour être conforme au modèle.

     

     in Une brèche dans la tapisserie des ombres